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On a trouvé l’appartement de nos rêves…

On a trouvé l’appartement de nos rêves…

L’espace d’un week-end, je m’y suis vue, je l’ai aménagé, j’y ai rangé mes petites affaires. J’y ai trouvé une place pour chaque chose. J’y ai même fait quelques travaux d’amélioration. Je nous ai imaginés devant la télévision, tous blottis dans le canapé. J’ai préparé mentalement un petit déjeuner que j’ai pris sur la terrasse…  Je me suis imaginé que le soleil y serait doux et chaud. J’ai pensé qu’à mes pieds, nos chats profiteraient eux aussi de la terrasse. J’ai imaginé que les filles joueraient dans leur chambre, presque sous mes yeux tandis que je siroterais mon café au lait. Mon homme, lui, regarderait une série sur Netflix, allongé sur le lit de notre chambre. Plus tard, j’ai pensé préparer le dîner dans notre cuisine ouverte sur le salon. Je me projetais heureuse de me dire que je pourrais enfin participer à la vie de la famille tout en préparant un (bon) petit plat…

J’y étais bien…

Quelques heures après l’avoir visité, j’ai eu envie de partager une photo de cet appartement sur Instagram et puis je ne l’ai pas fait. Je ne voulais pas nous porter la poisse. Pour ne rien vous cacher, il y avait une partie de moi qui n’y croyais pas… qui, comme Saint-Thomas, attend de voir ce qu’il va se passer avant d’y « croire ». C’est peut-être une façon de me protéger au cas où les choses ne se passent pas comme je le voudrais… ou alors, peut-être que je savais que ça ne se ferait pas…

Le rêve s’est brisé

On a réalisé que ce petit havre de paix était posé au milieu d’un vilain cadre infernal, que l’école dans laquelle les filles risquaient de poser leurs sacs à dos, était sans doute mal fréquentée. A proximité, une cité. Les journaux en parlent. Ils relaient des horreurs : du trafic de drogues, de la délinquance, des descentes de Police, la découverte de kalachnikovs, et j’en passe.

Je réfléchis, j’imagine des stratagèmes pour faire entrer un carré dans un triangle… ça ne passe pas… forcément…

Et puis je pense aux autres, à ceux qui vivent déjà là et qui s’y trouvent bien. Je pense au futur ancien propriétaire de l’appartement qui déménage, oui, mais qui reste dans la résidence. Il a deux fils et il a l’air heureux. Il ne fuie pas… si c’était aussi affreux qu’on l’imagine, il se sauverait, non ?

Alors le doute s’installe. Je prends des renseignements. Le constat ne semble pas si affreux que ça… Pourtant, le doute est là, la peur de mal faire aussi… et, la plus présente, la trouille que ça ne se passe pas bien pour les filles.

Au moment où j’écris ces mots, j’ai envie d’y croire.

Mais je sais que mon mari n’est pas bien, qu’il a peur pour Emma et Léna. Moi aussi, forcément… peut-être moins que lui… sans doute… Il est mal… Alors, du coup, je suis mal.

Au fond de moi, il y a une petite voix qui me dit que cette vie qui nous attend peut-être là, nous conviendrait très bien. Mais je ne suis pas seule à décider et je ne peux pas supporter de voir mon mari malheureux ou dans un état de peur constante.

Moi, j’avoue, je crois au destin.

Je me dis qu’il peut nous arriver n’importe quoi n’importe où. Et puis, je me dis aussi qu’on n’est pas forcé de rester là toute notre vie. Je suis peut-être naïve en voulant croire au meilleur et ne pas penser au pire. Je ne sais pas… en fait, je ne sais plus… Au fond de moi, je me demande pourquoi les autres restent là et pourquoi, nous, on ne pourrait pas…

Comme trop souvent quand je me sens enthousiasmée pour quelque chose, je me sens punie quand, finalement, cela ne se fait pas. Ces derniers temps, j’ai le sentiment d’être freinée dans nombreux de mes projets. Celui-ci a le goût d’un nouvel inaccompli. Faut dire que dans ma tête, ça fourmille d’idées. Elles se construisent tellement bien que j’ai l’impression, à chaque fois, de les avoir vécues. Et, quand le rêve s’arrête, j’ai à chaque fois le sentiment de devoir en faire mon deuil.

Aujourd’hui, nous n’avons pas encore réellement pris la décision de tout arrêter mais cela en prend le chemin. Même si mon homme me laisse le choix final, je ne peux pas lui imposer un appartement qu’il ne veut pas. Je suis un peu déçue, c’est vrai, mais je ne lui en veux pas. Son confort est aussi important à mes yeux que celui de mes filles. Je ne fais pas de différence. J’en veux juste à ce monde d’être aussi nul. De porter des méchants, des idiots et des vilains (ça fait très « bébé » de dire ça mais, quoi ! c’est vrai !). J’en veux à certains humains de rendre notre monde si moche et de nous punir d’une certaine manière alors qu’on n’a rien demandé d’autre qu’être heureux. 

« La peur n’évite pas le danger » me disait toujours mon grand-père…

 

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