Minipuce a toujours été craintive. Elle n’aime pas qu’on la laisse seule, elle accepte assez mal que d’autres enfants la touche ou lui prenne des mains ce qu’elle estime à elle.
Mais jamais elle n’a montré qu’elle avait peur du monde qui l’entoure. Pourtant, depuis peu, elle se met à avoir peur de tout.
Dès qu’elle entend un bruit inhabituel (et même parfois un bruit habituel), son regard se fige, ses sourcils se froncent et la peur l’envahit. Elle me regarde en disant « a pas peur maman ».
« A pas peur », ces mots qu’elle prononce dès que la peur se fait sentir. Peut-être parce que je tente toujours de la rassurer en lui disant « ne t’inquiète pas ma chérie, ça ne fait pas peur »… j’essaie toujours, ensuite, de lui donner une explication, de façon à ce qu’elle comprenne ce qu’il se passe.
Mais voilà, cela n’est pas toujours évident…
Quand le voisin ameute tout l’immeuble en perçant les murs de son logement (c’est systématique le dimanche soir… à se demander ce qu’il fabrique le gugusse), j’ai bien du mal à lui faire comprendre ce qu’il se passe. La dernière fois que l’on a eu à utiliser une perceuse, elle était minuscule et ne s’était rendue compte de rien.
Voilà pourquoi, dimanche dernier, alors qu’elle prenait le bain sous ma surveillance, elle s’est mise à paniquer. J’avais beau lui expliquer que le Monsieur faisait des trous dans les murs avec sa machine, que ce n’était rien, rien n’y a fait. Elle s’est levée hors du bain, tendant ses bras vers moi, me suppliant de la prendre contre moi. Je n’avais d’autre solution que de m’exécuter et de la sortir de sa terreur.
Parfois, le soir, avant de s’endormir, elle regarde par la fenêtre, alors que les volets sont encore ouverts. Elle se met à avoir peur de quelque chose mais je ne suis pas encore parvenue à savoir quoi. Alors, j’ai pris l’habitude de fermer les volets de sa chambre avant qu’elle n’y pénètre… Je ne sais pas si c’est la bonne solution mais, au moins, elle est rassurée.
Je me souviens de certaines peurs que j’avais enfant. Je me souviens surtout d’un meuble dont l’intérieur avait été retapissé de papier coloré. Dessous, un ancien papier collant perdurait, découvert par un coin du nouveau papier qui avait été arraché. J’étais persuadée que ce motif était en fait une grosse araignée blanche. Je n’osais m’approcher de ce meuble, de peur que l’araignée s’en prenne à moi. C’est ainsi que je l’ai contourné pendant des mois.
L’esprit d’un enfant est très fertile…
Et chez vous, vos enfants ont-ils des peurs particulières ? Et vous, vous souvenez vous d’en avoir eu enfant ?
