Les derniers chiffres de l’INSEE concernant l’âge des femmes au moment de la naissance de leur premier enfant sont apparus le 18 octobre dernier. Ils révèlent qu’elles deviennent mamans de plus en plus tard. La moyenne française est de 28 ans pour 2012 contre 24 ans il y a une petite cinquantaine d’années. Le second enfant arrive plutôt autour de 30 ans tandis que le troisième pointe généralement son nez vers la 33 ème année de la maman. Voilà qui me laisse sacrément songeuse et qui me laisse penser que je suis déjà bien en retard !
Pour ma part, je suis devenue maman à 30 ans (une semaine après, j’avais 31 ans…) et, à bientôt 33 ans, je n’attends pas de deuxième enfant.
Mais pourquoi les grossesses sont-elles ainsi retardées par rapport au passé ?
Plusieurs facteurs entrent en jeu. La première raison qui explique ces chiffres est la place de la femme sur le marché du travail. En effet, la femme y est beaucoup plus présente depuis quelques décennies. Beaucoup moins de femmes choisissent de rester à la maison pour élever leurs enfants pendant que « papa » travaille. Il faut dire que l’argent a son importance dans une société qui demande toujours plus de ressources. Le souci principal des futurs mamans est donc d’asseoir confortablement son foyer avant de fonder sa famille, à l’image d’une maman oiseau qui prépare son nid douillet avant d’y accueillir dans les meilleures conditions qui soient ses oisillons. C’est, finalement, un comportement tout à fait naturel qui explique ces chiffres.
Une autre explication réside dans le niveau d’étude. En effet, plus une femme a un niveau d’étude élevé, plus tardive est sa maternité. Cela rejoint quelque peu le point abordé précédemment sur la volonté d’avoir un travail stable avant de fonder une famille. Les études retardent généralement l’entrée dans la vie active, ce qui influe forcément sur l’assise de la femme dans son foyer.
Ce niveau d’étude se perçoit dans les disparités géographiques. Les femmes les plus diplômées vivent principalement en Île de France, en Midi-Pyrénée et Provence-Alpes-Côte-d’Azur. C’est là qu’elles donnent naissance à leur premier enfant tardivement. Dans le Nord, où le niveau d’étude est en général moins élevé, les premières naissances interviennent vers l’âge de 26 ou 27 ans en moyenne.
Cela s’explique également par le fait que les couples « fonctionnent » différemment aujourd’hui. Les couples « stables » se forment généralement plus tardivement, la faute peut-être aux aventures sans lendemain qui forgent l’expérience ? Ou peut-être est-ce simplement que le moment de la rencontre est retardé par les études qui passent avant le reste ? Mais, quand on sait qu’on pénètre dans la vie active plus tardivement qu’autrefois et qu’un grand pourcentage des rencontres se font surtout sur le lieu de travail, on peut mieux comprendre pourquoi les couples se forment plus tard dans le chemin de vie. Et, une fois le couple formé, beaucoup souhaitent vivre assez longtemps ensemble avant d’avoir des enfants… voilà qui retarde encore un peu la rencontre avec le premier bébé…
Bien évidemment, il ne s’agit que de moyennes. Beaucoup de femmes choisissent d’avoir un enfant plus tôt, certaines n’ont même pas besoin de choisir, la nature décidant pour elles. D’autres préfèrent avoir un enfant plus tard, après 40 ans.
Les mamans de plus de 40 ans, même si elles ont conscience du caractère risqué de leur grossesse, sont de plus en plus nombreuses. Aujourd’hui, près de 5% des mamans ont plus de 40 ans contre la moitié il y a 20 ans. Les raisons évoquées plus hauts sont souvent mises en avant pour expliquer cette maternité tardive. La recherche du bon partenaire, l’installation dans une vie professionnelle confortable et trouver le « bon moment » sont autant de réponses pour expliquer ces grossesses. Les risques encourues pendant les 9 mois de grossesse ne sont pas des freins pour ces parents qui vivent une réelle renaissance à l’arrivée de cet enfant désiré peut-être plus profondément encore. La quarantaine se révèle souvent comme l’âge de la dernière chance pour fonder une famille.
Quelque soit l’âge auquel intervient l’arrivée d’un premier bébé, l’important réside sans doute dans la façon de l’accueillir. Pourquoi avoir un enfant très jeune si l’on est pas prêt à l’assumer ? A l’inverse, pourquoi attendre quand on se sent prêt ? Mais peut-être est-il malgré tout important, au delà du désir d’être parent, de s’assurer d’offrir un bel avenir à ses enfants avant de leur donner naissance ? Subvenir à leurs besoin n’est-il pas primordiale ? Mais ceci est l’objet d’un autre débat…
Et vous, quel âge vous semble le plus adapté pour avoir un enfant ?