Parfois, comme ce soir, je me sens vraiment seule… les larmes coulent alors sur mes joues tandis que Pitipuce engloutie un enième biberon (ce soir, elle ne s’arrête plus et ne semble jamais repue… parait que c’est le pic de croissance des 6 semaines…). Je me sens lasse et pourtant je devrais être heureuse, savourer mon bonheur d’avoir un bébé et surtout ne pas me plaindre… Mais c’est plus fort que moi… on dirait que je ne sais rien faire d’autre que ça en ce moment. Qu’est ce que je dois être « chiante » oh là là ! Insupportable même… D’ailleurs, je ne suis même pas certaine de me supporter moi même… c’est pour dire !!!
Je suis allée voir mon médecin il y a une bonne semaine de cela. Je lui ai parlé de mon baby blues à rallonge suivi de cet état de déprime dans lequel je végète depuis un bon moment… Mais il paraitrait que c’est « normal » d’après elle… Donc, aucune inquiétude à avoir d’autant que je n’ai pas un terrain dépressif d’après elle… Bon, on va donc oublier le fait que j’ai déjà eu un traitement pour une dépression passagère il y a trois ans… ça ne doit pas compter.
J’attendais beaucoup de ce rendez-vous. Bien sûr, je n’attendais pas de sa part qu’elle me prescrive quelconque « drogue » pour m’assommer qui serait incompatible avec l’allaitement… Non, j’attendais un certain réconfort, une écoute aussi et puis j’espérais me voir orienter vers une personne compétente, qui saurait m’aider, comme un bon psy. Mais rien de tout cela. Je suis sortie comme je suis entrée, avec 23 Euros en moins quand même dans la besace.
Alors me voilà au point de départ, avec mes questions et mes angoisses. Mon état est-il donc réellement « normal » ? Ok, il y a la fatigue mais pourquoi cette angoisse permanente, cette sensation de ne pas assurer et d’être écrasée par tout ce que la vie me demande ? Malgré tout, j’ai bien conscience de la chance que j’ai : j’ai un bébé en bonne santé, ma grossesse s’est très bien passée… il n’y a que l’accouchement qui a tout fichu par terre mais bon, on ne peut pas tout avoir ! Je sais bien que des personnes, autour de moi, peinent tomber enceinte. J’ai honte de me plaindre comme je le fais… mais je me sens si seule… je trouve cela si dur de ne pas encaisser, de ne pas se sentir bien, d’être parfois si près du gouffre sans que personne ne veuille tenter de comprendre ce qu’il se passe dans ma tête, sans que quelqu’un vienne me dire « c’est normal ma p’tite dame ! »…