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Cet ascenseur qui a tout chamboulé…

Depuis jeudi après-midi, le monde a changé… du moins dans mon esprit. Plus rien n’est plus comme avant. A présent, je suis hantée, la peur m’habite et je me sens mal. 

Je ne sais pas si vous avez suivi l’actualité récente et surtout cette histoire d’ascenseur, l’ascenseur d’un immeuble parisien qui s’est décroché du quatrième étage, s’écrasant au second sous-sol, faisant trois victimes : une maman et ses deux enfants.

Si je vous parle de tout cela, réalisant ainsi un article peu réjouissant, c’est parce que tout cela me tourne dans la tête depuis le moment de l’événement.

Ce jour-là, je rentrais chez moi. Il était 12 h 45. Je venais d’acheter un plat préparer dans un magasin de surgelés, je venais de relever le courrier de ma boîte à lettres, je venais de me poster devant l’ascenseur en me demandant si je faisais l’effort de monter chez moi à pieds… J’ai choisi l’ascenseur. Pour un étage, cependant, j’aurais pu prendre les escaliers. Mais je me suis laissée guider par la fatigue.

Je suis rentrée chez moi, j’ai mis mon plat au micro-onde et je suis allée aux toilettes. J’arrivais devant la porte d’entrée pour rejoindre mon salon quand j’ai entendu un bruit effroyable… celui de l’ascenseur de mon immeuble, un bruit que je « connaissais » (car il faisait des bruits assez étranges depuis que nous le connaissions, depuis notre emménagement), un bruit amplifié associé à des bruits de tôle qui frottent, des bruits indéfinissables aussi, des cris… j’ai tout de suite compris qu’il y avait un problème. Ce qui se déroulait n’avait rien de normal. J’ai entendu le bruit de l’ascenseur s’écraser au sol, au second sous-sol, j’ai senti le sol vibrer sous mes pieds.

Je me suis précipitée à l’extérieur de l’appartement, dans la cage d’escalier? J’entendais des gémissements, des cris de douleur et des pleurs d’enfant. La cage d’escalier s’est vite remplie de voisins. Les pompiers ont été appelés, des adolescents ont pu sortir une petite fille de l’ascenseur, découvrant ainsi à l’intérieur de la cabine le désastre. Le miroir de l’ascenseur a explosé sur cette maman et ses deux enfants. Et le pire, c’est qu’ils étaient très mal en point.

Les pompiers ont mis une heure à les sortir. Le verdict n’était pas bon… surtout pour le petit garçon entre la vie et la mort victime d’une traumatisme crânien.

Trois victimes que je connaissais. En réalité, c’était les seules personnes de l’immeuble que nous connaissions. Arrivés depuis le mois d’août, nos rencontres avec les voisins n’avaient pas eu l’occasion de se faire. Mais cette famille, c’était nos voisins de pallier. Nous avions sympathisé avec eux, nous leur avions rendu plusieurs services, ils nous en avaient rendu en retour. C’était toujours un plaisir de discuter avec eux, toujours souriants et plein d’entrain.

Ils ont été victimes d’un terrible accident, le genre d’accident que l’on n’imagine pas vivre un jour ! Le genre d’accident « impossible », inimaginable… un accident digne d’un film d’horreur, rien de plus.

Je reste très choquée par tout cela. Tout tourne dans ma tête. Les voisins sont sous le chocs et en colère aussi. De nombreuses lettres et pétitions avaient déjà circulé il y a un an et demi à cause de cet ascenseur qui faisait peur. Tout me revient régulièrement en tête. J’entends encore les bruits et les gémissements… Le choc, je le sens encore. L’horreur de cet instant reste gravée en moi.

Et je repense sans cesse à cette famille... La dernière fois que je les ai vus, j’étais partie frapper à leur porte, après une séance photo avec Sandy et sa famille. J’avais besoin du « bip » qui permet d’ouvrir le parking sous-terrain (celui-là même où est tombé l’ascenseur), le nôtre étant resté dans notre voiture en réparation.

J’ai frappé à leur porte. Le petit garçon de 7 ans et sa soeur de 4 ans m’ont ouvert. Ils étaient déguisés. La petite en diable rouge, le petit en fantôme noir dont le visage était complètement recouvert. J’avoue avoir été surprise. La maman est arrivée ensuite, un peu échevelée. Elle m’a expliqué qu’elle aussi était déguisée. Le petit m’a raconté qu’ils étaient en tournage. Le papa avait le rôle du cameraman. Ils tournaient un film d’horreur. Il m’a ensuite montré une petite pancarte qu’il avait faite sur laquelle il avait écrit le nom de leur petit film d’horreur : « Le manoir des trois pendus ». En voyant cela, moi qui suis un peu superstitieuse, je me suis dit que je n’aurais pas fait cette pancarte à leur place car j’aurais eu peur que cela me porte la poisse.

Depuis l’accident, je ne fais que penser à tout cela et, sans le vouloir, j’ai créé un lien entre leur petit tournage et la catastrophe : 

– trois acteurs : la maman et les deux enfants

– « le manoir des trois pendus » : la maman et les deux enfants « suspendus » dans un ascenseur

– le père cameraman : « spectateur » de la catastrophe

C’est sans doute idiot de penser à tout ça… mais c’est plus fort que moi.


Aujourd’hui, j’ai peur. Passer devant l’ascenseur m’angoisse, me sert le ventre… mon coeur se met à battre à toute vitesse tandis que mon esprit me fait revivre ces horribles instants…

Je pense à la famille, au petit garçon qui a un oedème cérébral et qui, à l’heure actuelle, ne reconnaît personne. Je me sens choquée par tout ça et je ne peux qu’imaginer la douleur et la colère du père de famille qui ne veut plus rentrer chez lui. Il ne pense plus qu’à déménager avec sa famille. Comme je le comprends !

Je ne conçois pas que de telles choses puissent arriver… comment un ascenseur révisé quinze jours plus tôt puisse tomber comme ça sans que les systèmes de sécurité de se déclenchent… Je ne comprends pas…

Depuis cet accident, je relativise beaucoup de choses et je me rends compte encore un peu plus (voire beaucoup plus) à quel point la vie est précieuse… dans ce monde trop matérialiste…



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