Je repense parfois à ma première échographie.
Elle avait pour mission de vérifier si je faisais une grossesse extra-utérine ou non du fait des douleurs intenses que je ressentais au niveau de l’ovaire gauche. C’était également l’échographie dite « de datation » qui permettait de cibler l’âge de ce qui n’était pas encore un embryon, de ce qui était encore loin d’être Emma.
La constatation de ma grossesse intra-utérine faite, l’Homme n’avait qu’une idée en tête : vérifier que le bébé que nous attendrions serait bien seul. Je revois son visage passer par dessus l’épaule de l’échographiste, se tortillant pour mieux voir l’écran tout en interrogeant : « il y en a qu’un, hein ? »
À l’écran, une petite tâche était affichée. Elle semble seule mais l’Homme a malgré tout besoin de l’avis du professionnel (des fois qu’une autre petite tâche se cache derrière la première !). Ce dernier lui affirme qu’un seul futur bébé est abrité dans mon utérus. L’Homme se permet de douter encore et lui demande s’il est bien sûr. L’échographiste l’a regardé en souriant tout en lui affirmant l’unicité du futur embryon.
Rassuré par la nouvelle, l’Homme était apaisé. Mais cette crainte reste toujours présente en lui. Si une nouvelle grossesse venait à se confirmer, je sais que cette peur viendrait à nouveau le hanter. Elle ne l’a d’ailleurs sans doute jamais quittée.
Rassuré par la nouvelle, l’Homme était apaisé. Mais cette crainte reste toujours présente en lui. Si une nouvelle grossesse venait à se confirmer, je sais que cette peur viendrait à nouveau le hanter. Elle ne l’a d’ailleurs sans doute jamais quittée.
De mon côté, j’avoue que cette idée m’effraie un peu. Moi qui ait eu tant de mal à vivre mes premiers mois de maman, comment aurais-je vécu une « double maternité » ?
Si cette idée reste présente en nous c’est parce que ma famille a vu naître de nombreux jumeaux. Mon père avait des oncles jumeaux, ma mère avait deux frères jumeaux… Il me semble que la grand-mère maternelle avait également des jumeaux dans sa famille… On dit souvent que les jumeaux « sautent une génération », sachant que ma mère n’a pas eu de jumeaux, je pourrais très bien en « hériter ». Mais cela n’est sans doute qu’une histoire que l’on raconte, une croyance populaire. Malgré tout, nous y pensons.
Mais si ça arrivait, cela serait-il si insurmontable ? D’autres couples y arrivent très bien. Alors, pourquoi pas nous ?
Pour autant, je ne peux m’empêcher de penser que nos journées en seraient d’un coup bien remplies, encore bien plus remplies… Nos nuits seraient sans doute bien plus compliquées pendant quelques mois et la fatigue sans doute aussi décuplée. Au niveau matériel, il faudrait une poussette double que l’on ne pourrait trimballer dans le métro, deux cosy puis deux sièges-auto supplémentaires, deux chaises hautes, deux fois plus de tout… Plus d’argent sans doute aussi… Pourrions nous assurer ces frais ?
Pour ce qui est de l’Amour, ils en auraient à n’en plus finir c’est certain… Mais pour le reste ?
Et vous, avez-vous déjà craint d’avoir des jumeaux ?