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« On vit dans un drôle de monde, hein? » (19 SG+5)

 

   

 

J‘ai fait le plein de vêtements de grossesse et sans dépenser un centime ! Je suis forte hein ? Non, je n’ai pas volé dans les magasins, je ne suis pas non plus allée voler dans l’armoire d’une maman. Une collègue qui a un bébé de 8 mois m’a simplement proposé de me prêter des vêtements de grossesse. J’avoue que cela me soulage un peu car je n’avais pas très envie de dépenser des sommes folles dans ces vêtements « éphémères ». Je trouve déjà que mes dépenses ont été assez importantes à ce niveau là. D’autant que je ne suis pas certaine d’avoir pensé à tous les détails au moment de leur achat. Le tissu d’un des pantalons est très léger : vais-je passer l’hiver avec ???!

 

Ce week-end a été marqué par la réception d’un email d’une « copine de grossesse » rencontrée sur la sphère internet. Enceinte de 4 mois passés comme moi, elle vient d’apprendre que son bébé naîtra avec une malformation neurologique irrémédiable. Elle va donc subir une IMG… son bébé ne verra jamais le jour. Je ne sais pas si je devrais en parler ici… quelque part, je culpabilise à cette idée. Cela ne me regarde pas, ce n’est pas ma vie… mais j’ai été très touchée par cette nouvelle. J’imagine la souffrance des parents et de leur entourage… et quand je pense qu’elle a déjà dû subir  trois fausses-couches, cela me touche encore plus. Bien évidemment, je me suis mise à avoir peur aussi pour mon bébé. Cette réaction peut sembler  très égoïste mais mon état est tel que j’étais « obligée » d’y penser. L’arrivée de chaque échographie me fait peur… mais, à vrai dire, je n’avais pas encore réellement pensé à l’éventualité d’une telle sentence ! J’attendais impatiemment la prochaine écho sans réellement penser à l’importance de celle-ci… elle permet, bien évidemment, de savoir si bébé est une fille ou un garçon mais elle est surtout primordiale pour détecter un certains nombre de problèmes que le bébé peut avoir. Alors, maintenant, c’est sûr, l’attente de la prochaine échographie, le 18 octobre, devient très longue.

Hier, à l’annonce de cette nouvelle, j’ai laissé échapper ma peine pour elle et son bébé… et je me suis laissée submerger par la peur… Cependant, j’essaie de ne pas penser à tout cela pour ne pas gâcher ces moments magiques que je vis actuellement. Mais vivement le 18 malgré tout !

 

Ce matin, comme tous les matins de semaine, je me suis installée dans le métro pour me rendre au travail. Prenant mon métro en début de ligne, je suis toujours assurée d’avoir une place assise. Deux stations avant de descendre, une femme est montée dans la rame. Elle s’est dirigée vers le carré dans lequel j’étais assise avec trois autres personnes en demandant :

– S’il vous plaît, est-ce que je pourrais m’asseoir ?

J’ai levé la tête et j’ai vu son ventre de futur maman. Autour de moi, personne ne réagissait… personne n’a daigné levé ses fesses pour lui laisser une place. Les gens semblaient endormis ou lobotomisés par la vie… Face à ce constat, je me suis levée pour lui laisser la place. Je pense qu’elle était à 7 mois de grossesse au moins au vu de la taille de son ventre.

Et là, un homme d’un certain âge, assis dans le carré voisin a regardé alternativement le ventre de cette femme qui venait de prendre ma place puis le mien… Il a fait de gros yeux et s’est adressé à moi :

– Mais, vous êtes enceinte aussi ??!

Je lui ai répondu « oui »… Il s’est alors levé pour me laisser sa place. Mais comme je n’avais plus que deux stations et qu’il me semblait âgé, j’ai refusé. Il a insisté et m’a laissée m’asseoir. Je l’ai, bien évidemment, remercié. Autour de nous, les gens étaient toujours aussi indifférents, absorbés par leurs pensées, complètement hermétiques à ce qui se déroulait autour d’eux.

Quand je suis descendu de la rame de métro, enfin arrivée à destination, j’ai encore remercié ce monsieur qui, l’air exaspéré, m’a répondu : « On vit dans un drôle de monde, hein ? »… Effectivement, nous vivons dans un drôle de monde mais ce n’est, malheureusement, pas cette mésaventure qui m’aura permis de le comprendre…

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