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Ces mères au foyer…

Elles rentrent à la maison. Leur visage est généralement détendu et laisse percevoir un sentiment d’accompli. Parfois, c’est un autre sentiment que je perçois… Une sorte de satisfaction. Je ne sais pas à quoi elle peut être liée et je ne chercherai pas à creuser ce sujet davantage. Je ne connais pas assez bien la vie de ces femmes pour m’en faire une opinion précise. Je ne sais même pas si elles sont heureuses ainsi. Sans doute… Ou pas. Certaines d’entres-elles rêvent peut-être d’autre chose ? D’autres sont-elles épanouies ainsi ?

Je ne sais pas grand chose d’elles.

Pourtant, je ne les ai jamais vraiment enviées.
Je ne me suis jamais imaginée femme au foyer. J’ai toujours pensé que j’aurai une situation professionnelle, un mari, des enfants… Et c’est le cas aujourd’hui. J’imaginais devenir instit’ après avoir rêvassé sur le métier de styliste ou de journaliste… Deux formations qu’il m’aurait fallu suivre à Paris, loin de « chez moi » et ce n’était pas envisageable… Quand je pense que je vis aujourd’hui à Paris… C’est rageant.
Aujourd’hui, je ne suis pas instit’ non plus. J’ai finalement choisi une autre voie. La voie de la facilité peut-être… Une facilité qui rempli de façon satisfaisante mon compte en banque même si, je dois dire, j’en espère toujours plus 😛 
Bref, tout ça pour dire que je n’ai jamais rêvé de rester à la maison pour m’occuper de mes enfants et du logis. Ce sont, cependant, des choses que je fais quotidiennement (parce qu’on est bien obligé de le faire quand même !).

Mais, aujourd’hui, quand je croise ces femmes au foyer, quelque part, je me dis qu’elles ont bien de la chance.

Je sais que nous avons la « chance » que l’on insuffle bien avant tout. On n’a rien sans rien après tout. J’envie le fait qu’elles puissent rentrer chez elles et ne pas se diriger vers un poste qui ne leur convient pas. Je bave sur leur possibilité de faire « ce qu’elles veulent » pendant que leurs enfants sont à l’école…
Parce que moi, au fond, ce que je voudrais, clairement, c’est garder le confort financier que j’ai actuellement en bossant sur MES projets et pas sur ceux qui me sont imposés… Des projets qui m’importent peu et qui, soyons franche, ne m’emballent pas du tout.

J’ai besoin de créer, d’imaginer, de construire…

Comme quand j’étais petite et que je transformais les cartouches vides de mon stylo plume en crayon multifonctions ou en génialissime sarbacane…
Aujourd’hui, j’ai besoin de retrouver ça… Mais c’est toujours pareil, je me sens embourbée dans des projets qui me donnent juste le sentiment de perdre un temps précieux… Tandis que mon cerveau bouillonne d’envies, d’idées et de projets épanouissants.
Je ne sais même pas si je pourrai un jour les accomplir… Une petite voix dans ma tête ne cesse de me dire « c’est le moment » tandis qu’une autre me balance « mais t’as pas le temps ».

J’ai l’impression de piétiner dans la semoule et de toujours avoir le même discours.

Je ne parviens pas à avancer car je me sens bloquée. Il est clair que je pourrai me lancer, foncer tête baissée… Renoncer à mon salaire sûr et à notre projet immobilier, embarquer ma petite famille dans ce trip dangereux financièrement, m’épanouir peut-être et vivre enfin ? Sans m’inquiéter du lendemain ? En serais-je capable ? Puis-je lui imposer une telle chose ? Puis-je offrir cette insécurité à mes filles sous prétexte de faire un truc qui me plaît ?

En attendant, je revis par la pensée la passion qui m’animait autrefois quand un nouveau projet issu de mon imaginaire se mettait en branle. Ce spectacle que j’ai monté, adolescente, avec les enfants de mon village pour Noël… Je pense aussi à ce journal que j’ai écrit en plusieurs exemplaires pour le distribuer à ma famille, ou bien à ces nounours en tissu que je confectionnais avec ma mère… Il y a eu aussi ces histoires que j’inventais avec l’idée d’écrire, un jour, un roman… J’en oubliais même de manger, c’est vous dire à quel point cette passion me consumait.  Aujourd’hui, sans elle, je le sens un peu morte à l’intérieur.

C’est ça que je veux retrouver : la passion, celle qui m’alimente, celle qui m’anime… Me fait vivre…

Au final, ces mères au foyer n’ont rien à voir avec la choucroute. Elles me renvoient juste à une évidence : mon désir de retrouver MA vie, MON univers après avoir déposé les enfants à l’école, une univers peuplé de centaines de projets.  Il faudrait juste, simplement, qu’ils puissent me fournir un salaire…

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