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Gentille

« T’es trop gentille »

Ces mots m’ont toujours collés à la peau. Alors, j’ai vécu avec. C’était comme ça. Et puis il les a prononcés. A ce moment-là, bizarrement, ces termes, que je connaissais pourtant depuis longtemps, ont pris un autre poids, un nouveau sens. D’un coup, à travers eux, j’ai pris conscience d’une chose à laquelle je n’avais jamais pensée. C’est étrange tout de même de se trouver face à un truc depuis des lustres et de ne « rien voir » jusqu’au jour où, d’un coup, il prend un aspect différent, on ne sait comment.

On m’a dit que j’étais trop gentille (et c’était loin d’être un compliment)

Une fois, par exemple, une collègue m’a dit que si je continuais à être gentille comme ça, j’allais me faire bouffer au niveau professionnel. Bon,  ça fait quelque chose comme 10 ans qu’elle a dit ça et, pour l’instant, j’ai échappé au gros vilain loup du travail. Plus tard, un chef de service m’a dit à peu près la même chose. Il lui arrive encore de me le dire quand je le croise parfois.
Et puis mon homme, aujourd’hui, qui me le rappelle à nouveau parce qu’en plus de 10 ans, rien n’a vraiment changé. D’ailleurs, je crois que je suis toujours une bonne pomme dans laquelle on n’hésite pas à croquer…

J’en vois déjà qui vont me dire que c’est bien d’être gentil et généreux

Oui, c’est sympa de penser à son prochain, de veiller au bien-être des autres avant même de penser au sien… Mais voilà, avec le temps, j’ai réalisé que je n’étais pas fichue de décider des choses pour moi. Au bout du compte, j’ai fini par m’oublier au profit des autres. Jamais je ne me demandais ce que MOI je préférais dans telle ou telle situation, préférant laisser les autres décider pour leur propre confort. Moi, après tout, je n’étais que secondaire, je n’en valais pas la peine, hein ! Aujourd’hui, je fais l’effort de me demander ce que je veux vraiment au quotidien pour les plus petites ou plus importantes choses. Et ce n’est pas ce qui m’ait été donné de plus facile à faire ! Mais pourtant, accepter d’être plus égoïste, mine de rien, ça rend la vie bien plus légère.

En parallèle, ma Gentillesse et moi, on aime bien faire plaisir aux autres

Il m’est arrivé d’être excessive dans les cadeaux que j’ai pu faire pour me rendre compte, au final, que les personnes à qui ils étaient destinés ne les « méritaient pas ». Dans d’autres circonstances, j’ai offert à certains des opportunités plus ou moins sympas leur offrant parfois bien plus que je n’aurai imaginé offrir, simplement en pensant à eux et en les dirigeant dans la bonne direction… Je ne regrette pas mon geste, je n’irai pas jusque là. Et, d’une certaine manière, je suis fière d’avoir pensé à eux, d’avoir vu juste et de leur avoir offert un peu de bonheur au moins. Sauf que… sans pour autant attendre un retour de mes actes, je réalise que ça ne va JAMAIS dans l’autre sens.

Bref, on ne pense simplement pas à moi

Et c’est limite si on me remercie. Comme si c’était normal tout ça. Il m’est arrivé d’accorder ma confiance en certaines personnes, à croire en elles, à les aider, les mettre en avant avec les petits moyens que j’ai à ma disposition… J’ai pris du temps pour elles, pour finir un peu déçue tout de même. Une déception que j’ai toujours pris soin de rapidement replier, tel un mouchoir que l’on s’empresse de planquer dans sa poche. Du coup, je n’y pensais pas trop… je ne prenais même pas le temps d’y penser. Pour me protéger peut-être ?

Aujourd’hui, je ne vous cache pas que je suis un peu triste et amère. Je regrette qu’on ne « pense » pas plus souvent à moi. Je ne dis pas que l’on ne pense JAMAIS à moi, je dis simplement que les personnes que j’ai pu aider, auxquelles j’ai pu penser, elles, préfèrent « penser » à d’autres personnes, à leurs yeux bien plus « importantes ». Heureusement, ils y a quelques personnes qui, elles, croient en moi. Mais ce sont toujours les mêmes. 

Cette déception ne m’empêchera sans doûte pas de continuer à penser aux autres parce que c’est en moi. A l’avenir, je me freinerai donc peut-être pour ne pas être « trop gentille ».

Mais, bon, avouez, c’est quand même bête de devoir en arriver là !

 

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