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L’horreur à 2 pas

hommage victimes 13 septembre 2015 paris attentats

Cet article, j’ai tenté de l’écrire des dizaines de fois… Sur la page vierge d’un éditeur de texte, sur le bloc note de mon téléphone, directement dans la zone d’administration de mon blog, dans ma tête… Des dizaines de titres me sont venus à l’esprit, des bribes de phrases ont aussi trouvé écho dans mon cerveau… Et puis sur le papier, là devant moi, rien… Impossible de sortir ce que je ressens, impossible d’exprimer en mots ce qui trotte dans ma tête…
Pourtant, il s’est joué l’horreur à 2 pas de chez moi, vendredi dernier. Pourtant, depuis, je vis la gorge serrée… Depuis, des centaines de questions fusent dans ma tête tandis que ma raison m’invite à continuer de vivre normalement en me concentrant sur « mon essentiel »… Mais voilà, ce n’est pas si simple…

Dimanche, nous sommes allés en famille nous recueillir devant le restaurant « La Belle Equipe », rue de Charonne, à une rue de la maison. Une foule était déjà amassée devant le restaurant, des centaines et des centaines de bougies brûlaient aux côtés des nombreux bouquets de fleurs déjà déposé depuis la veille, dégageant une douce chaleur. Beaucoup de monde et pourtant, le silence… Une atmosphère pesante et pleine d’émotion nous enveloppait. Des visages fermés parmi les couples, les personnes seules ou les familles venues rendre hommage aux victimes de cette tragédie. Et nous…
Le matin déjà, j’avais décidé de parler de l’horreur à Emma. Pourtant, la veille, j’étais résolue à ne rien lui dire. J’estimais qu’à 5 ans à peine, elle n’avait pas besoin de savoir quelle horreur pouvait se jouer dans notre monde… Et puis, je me suis dit qu’on lui en parlerait sans doute à l’école… Si ce n’était pas la maîtresse, ça serait les enfants… Je ne voulais pas qu’elle l’apprenne de quelqu’un d’autre que nous… Alors, avec des mots simples, je lui ai expliqué que des méchants avaient fait du mal à des gens qui voulaient juste rire et s’amuser après une longue semaine de travail…
Mais, cet après-midi là, il a fallu lui en dire un peu plus. On lui a expliqué où nous allions et ce qu’il c’était passé là. Elle a trouvé toutes les bougies trop jolies et moi j’aurais préféré qu’elles ne soient pas  là… Elle voulait « voir », et moi je voulais juste ne plus avoir à voir ça…
Elle a voulu savoir comment les morts viendraient récupérer les bougies et les fleurs qu’on leur laissait… Elle a voulu savoir où allaient les gens une fois morts… Elle a voulu savoir où étaient les méchants. Elle a semblé rassurée de savoir qu’ils étaient morts eux aussi. Et puis, elle a semblé ne plus y penser…
Pourtant, hier soir, elle a dit à son papa qu’ils avaient parlé des méchants à l’école et que la maîtresse avait fait parler quelques-uns de ses camarades… Mais pas elle… Pourtant, elle aurait voulu en parler elle aussi… A croire que je m’étais trompée, qu’elle y pensait encore…

Aujourd’hui, j’aborderai sans doute le sujet avec elle, sur le chemin du retour de l’école…
Aujourd’hui, je ne sais plus ce que je dois penser de l’avenir, ni comment je dois l’appréhender…
Aujourd’hui, je continue à ne pas comprendre cette méchanceté qui pousse certains hommes ou certains groupes à faire du mal…
Aujourd’hui, je ne conçois pas cette horreur…
Aujourd’hui, plus que jamais, je voudrais vivre au pays des Bisounours même si l’idée de vivre sur un gros nuage et de voir des oursons se balader avec des dessins sur le bidon ne m’enchante pas plus que ça, là bas, au moins, il n’y a que gentillesse… Il n’y a pas de morts, pas de blessés… Et puis les méchants y sont toujours les perdants…

Pour ceux qui se demandent comment parler des attentats aux enfants, Céline m’a envoyé un document remis par son école avec des conseils pour parler aux enfants des événements derniers :

conseils_aux_parents_suite_attentat_13-11-2015

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