Hello joli monde !
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un truc qui me bouffe la vie…
Cette semaine, j’étais invitée à un pot de départ en retraite et j’ai (encore) été confrontée à ce fameux truc. Ça m’arrive assez régulièrement pour tout dire. En fait, c’est pas compliqué, dès que je me trouve dans un lieu bondé de monde, je n’entends rien ! Et c’est franchement pénible…
Imaginez la scène…
T’es à table avec un ami. Il est du genre à parler sous forme d’énigmes. Ça te fait travailler grave le cerveau quand il te parle. Tous les engrenages de ton ciboulot se mettent en branle pour décortiquer le message qui t’es destiné. C’est déjà pas facile. Tu dois avoir le cerveau lent (pas le « cerf volant »… ‘ttends je suis hilarante comme fille) parce que tu comprends pas tout…
Autour de toi, c’est le brouhaha. Les gens causent, ils papotent, ils rigolent aussi… Et, franchement, ils te gonflent… Parce que, à cause d’eux, tu ne comprends rien…
Malgré tout, tu tentes de faire illusion. Genre la fille elle a tout pigé mais ne souhaite pas trop rebondir sur les divers sujets abordés. Sauf que, au bout d’un moment, quand même, il faut bien avouer que ça devient lourd (pour toi) et inintéressant (pour lui). Bref, la situation est pourrie faut bien l’avouer…
Ben, voyez-vous, cette scène, je l’ai vécue… Avec mon ancien chef, avec des amis et d’autres personnes encore… Parfois je me dis que je m’y suis faite… D’autres fois, quand je suis plus fatiguée, ça me mine…
J’entends rien mais j’entends bien…
Il y a des années de ça, quand même, j’ai eu envie de savoir ce qui clochait. Je passais mon temps à faire répéter les gens. C’était pénible pour moi. Et, sincèrement, ça devait être gavant pour les autres. Moi, ça me fichait mal à l’aise. C’est que j’étais capable de demander 3 fois d’affilée de bien vouloir répéter, chose que mon super interlocuteur (sans doute bien gavé) faisait… Pourtant, il arrivait bien souvent que, au bout de la 3ème fois, je n’avais rien compris du tout.
Alors je faisais mine d’avoir tout pigé. Je hochais la tête, souriais… En espérant que les propos ne contenaient pas une question pour laquelle on attendait une réponse de ma part.C’est arrivé tellement souvent !
Un jour, alors, j’ai décidé de consulter un ORL. J’étais persuadée d’avoir un souci. C’était quand même pas possible de faire repérer les choses comme ça, sans arrêt… J’ai donc pris RDV et j’ai eu droit à un examen auditif.
Et là, le verdict est tombé !
Je ne suis pas sourde… Même pas en partie… Non… En fait, les petites courbes du graphique qui sont sorties de l’examen, elles ont même dit le contraire ! Elles s’étaient logées au dessus de la ligne maximum… Autrement dit, j’entends vachement bien et même mieux que vachement bien. A l’époque, on m’avait dit que je n’avais donc aucun problème et que j’avais une très bonne audition…
Mais le « problème » (parce qu’en fait, il y en a un quand même), c’est que mes oreilles s’amusent à capter tous les petits bruits alentours… Et mon cerveau lui, a du mal à suivre. Avec toutes ces infos que mes petites oreilles lui balancent, il sature. Il ne fait pas le tri dans ce qu’il perçoit et a beaucoup de mal à isoler une source du reste. Il est du genre à laisser une conversation, aussi passionnante soit-elle, se noyer dans le brouhaha ambiant.
Avec ça, vous pouvez imaginer l’enfer d’un rendez-vous dans un restaurant bondé…
J’ai fait ce test il y a une quinzaine d’années et beaucoup de choses ont changées depuis
A l’époque, ce n’était pas considéré comme un problème auditif. Quelques années plus tard, j’ai pu lire un article sur le sujet mettant en avant ce problème d’audition ignoré : l’hyperacousie. Une pathologie très peu étudiée car peu considérée comme un problème. Elle est aussi très rare à ce que j’ai lu… Mais je crois surtout qu’elle est très ignorée.
Pourtant, elle peut faire de la vie quotidienne un enfer.
Pour ma part, je ne crois pas être un cas extrême mais ça me gêne beaucoup dans mon quotidien. J’entends des bruits que les autres n’entendent pas… Je supporte très mal le téléphone aussi. J’ai parfois du mal à comprendre les interlocuteurs, gênée par tous les petits bruits « techniques »… Et le pire, je crois, c’est quand mon interlocuteur utilise un haut-parleur… Là, ça devient très pénible pour moi…
La pire situation que je puisse vivre, je crois, ce sont les rassemblements de personnes
Lors des soirées, des restos, des pots de départ… Mon hyperacousie m’écarte généralement du reste de l’assemblée. Je ne comprends pas beaucoup ou vraiment très peu ce que l’on raconte, à moins d’être très proche de moi… Et, vous savez, c’est vraiment difficile de se sentir bien dans un groupe lancé dans une conversation dont je n’entends que quelques bribes, plongées dans un brouhaha infernal. J’ai d’autant plus de peine à prendre part aux conversations, bien trop concentrée sur la compréhension de ce qui se raconte. Je réalise aujourd’hui à quel point l’hyperacousie pèse sur mon quotidien et sur ma relation avec les autres qui s’imaginent, bien souvent, que je suis réservée (je l’ai été, je le suis énormément moins aujourd’hui) et que « je ne parle pas »…