Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une petite partie de mon passé. Elle se situe approximativement en 2005-2006. C’est à cette époque-là que je suis entrée dans le monde des blogs. Celles qui me lisent depuis un moment et qui me connaissent (presque) par cœur, savent que je tenais alors une sorte de journal intime très intime et pourtant partagé sur la toile. J’y parlais de ma vie, de mes envies beaucoup et de mes désirs surtout.
J’aurais pu faire allusion à cet épisode dans mon article « 10 choses que vous ne savez pas sur moi » mais j’avoue ne pas y avoir pensé ! J’ai fait de nombreuses connaissances sur le site où mon blog était hébergé alors. Des connaissances plus ou moins approfondies qui m’ont toutes permis de devenir un peu plus moi-même. Certaines de ces rencontres virtuelles ont fini par devenir réelles. Elles m’ont parfois poussée à faire des choses que jamais je n’aurais imaginée être capable de faire.
L’une d’elle est même devenue une histoire d’amour et, plus tard, une histoire qui fait mal.
Je crois avoir été dupée à plusieurs reprises. J’étais très naïve et, de ce fait, je crois que j’étais une proie facile.
Sur mon blog, à l’époque, je parlais donc de ma vie mais aussi beaucoup de mes désirs. Pour tout dire, ce blog avait une orientation plutôt sensuelle (pour ne pas dire sexuelle). Sans jamais tomber dans le trash ou le vulgaire, j’y dévoilais ma sexualité. J’y exposais, avec une certaine retenue, mes fantasmes et mes interrogations. J’ai longtemps dit que je préférais regarder le corps d’une femme plutôt que celui d’un homme… Cela m’a, un temps, troublée. On en était venues, ma naïveté et moi, à se demander si je n’étais pas lesbienne !
J’écrivais donc mes articles, je levais cette interrogation et je fantasmais sur l’idée, sans doute hypothétique, d’être lesbienne.
Un jour, une fille est venue commenter un de mes articles. Très vite nous avons fini par échanger de nombreux messages. Elle se disait lesbienne et me contait sa vie. Elle vivait à Paris, là où vivait justement l’homme avec lequel j’entretenais alors une relation compliquée. Elle était en collocation. Elle partageait son appartement avec une super copine à elle avec qui, parfois, elle avait des relations charnelles. Elle me disait aussi qu’elle sortait beaucoup et qu’elle aimait faire la fête. Il lui arrivait souvent d’avoir des histoires d’un soir et cette vie lui convenait parfaitement.
Elle était toujours très douce et compréhensive avec moi. Je vivais sa vie de lesbienne par procuration. Elle me plaisait beaucoup.
Et puis, elle s’est mise à m’envoyer des photos d’elle… On y voyait sa poitrine, des seins bien fermes et généreux. Elle avait un très joli visage, un beau corps. Bref, elle était magnifique.
Ses mails étaient toujours très doux et pimentés, de quoi entretenir chez moi une sorte de désir déguisé de la peur de franchir le pas. Je ne savais même pas si j’en étais capable ni même si j’en avais réellement envie…
Mon histoire compliquée avec mon chéri de l’époque devenait moins compliquée. Sa copine l’avait quitté (chose que lui n’avait pas été capable de faire) et je pouvais enfin le rejoindre sur Paris pour réaliser le rêve de vivre avec lui.
C’était aussi pour moi l’occasion rêvée de rencontrer enfin la fille du site. Sans avoir pour autant l’idée de passer à l’acte, j’avais envie de la rencontrer. Je l’avais trouvée gentille et puis cette ambiguïté sexuelle qui régnait entre nous me donnait envie de concrétiser notre rencontre.
Je venais d’obtenir ma mutation et, heureuse de lui annoncer, je lui ai écrit. Je lui ai annoncé mon arrivée sur Paris. Mais voilà, 10 ans plus tard, j’attends toujours sa réponse… Enfin, en réalité, je ne l’attends plus depuis longtemps ! J’ai largement eu le temps de passer à autre chose depuis 🙂 Bref, elle ne m’a plus jamais écrit…
Avec le recul, je me dis que je me suis sans doute laissée berner. En fait, aujourd’hui, je suis persuadée que cette fille n’existait pas. Derrière ces mails reçus par dizaines, ne se cachait sans doute finalement qu’un pervers excité par l’idée de faire saliver d’envie de lesbianisme une pauvre fille trop naïve pour, ne serait-ce, imaginer la supercherie. Bref, on ne sait jamais qui l’on peut avoir dernière un écran. Il est tellement facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre…!
Et vous, vous pensé avoir été dupé(e) d’une façon similaire ?