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Je suis maman et je vois un psy… Quoi ? ça se dit pas ?

Quand tu annonces que tu vois un psy, il y a ceux qui te regardent comme si tu étais une dégénérée du cerveau, ceux qui ont, d'un coup, pitié de toi, et heureusement ceux qui comprennent… Malgré les regards critiques que j'ai pu rencontrer sur mon chemin de vie, je n'ai jamais hésité à dire que je voyais un psy quand c'était le cas.

Voir un psychologue quand on est parent ou dans toute autre situation de vie, cela me semble normal… mais voilà, ce n'est pas l'avis de tous. Beaucoup considèrent que l'on fait cette démarche quand on est au bord du gouffre, quand plus rien ne va, quand on devient fou… D'autres pensent qu'on voit un psy pour parler et que lorsque l'on a des amis, auprès de qui se confier, il n'est d'aucune utilité de voir un psychologue, un psychothérapeute ou encore un psychiatre. Bien évidemment, ces personnes ne feront jamais la démarche d'en consulter un car c'est avouer une faiblesse et aujourd'hui, avouer qu'on ne peut pas faire face à une situation, avouer qu'on ne se sent pas à la hauteur ou avouer que l'on est perdu, c'est se montrer faible. Car, voilà, notre société ne laisse pas de place à la faiblesse. On n'a pas envie de conclure un contrat avec un personne faible, on n'a pas envie de faire confiance à quelqu'un qui se sent perdu… on n'a pas envie de copiner avec une personne qui voit la vie en noir et qui ne sait plus comment faire pour se sentir "au moins un peu" bien.

Alors, que se passe-t-il ? Eh bien, chacun affronte sa vie publique avec le sourire, range momentanément ses peurs et ses angoisses, tente de les oublier un temps pour faire comme si tout allait bien. Ce comportement n'arrange absolument rien et a plutôt tendance à nous enfoncer dans une véritable solitude… Et là, on se sent vraiment mal, vraiment seul… et tout ce que l'on vit semble être unique et invivable. On a du mal à imaginer que l'on n'est pas seul et qu'on est plusieurs à vivre la même chose. Et ça, on ne s'en rend compte qu'en en parlant… que ce soit à un psy ou à des amis.

Mais parler, ce n'est pas toujours très facile. On a peur de ne pas être compris, d'être, là encore, regardé comme la dernière des bestioles étranges vivante sur cette Terre… C'est là que le psy intervient ! C'est que lui, il a l'habitude d'entendre des trucs tordus, étranges et biscornus… des trucs qui, à ses yeux, ne sont que banalités, logique et normalité. Et oui, parce qu'en fait, bien qu'on en soit persuadé, notre cas n'est pas unique, d'autres personnes vivent la même chose que nous.

J'ai mis BEAUCOUP de temps à le réaliser. Oui, beaucoup de temps. J'ai 33 ans (et toutes mes dents pour l'instant) et ce n'est qu'aujourd'hui que je réalise que nous avons tous des faiblesses mais que nous sommes très peu nombreux à les montrer, parce que ça ne se fait pas, pas dans notre société "vitrine".

Nous vivons dans une société basée sur les apparences, qu'elles soient physiques ou psychiques. Il "faut" être mince, il "faut" être fort, il "faut" être parfait… On est tous censés rentrer dans ce moule. Mais c'est comme vouloir mettre un rond dans un carré, ça ne marche pas. Cette société nous fait du mal. Si si… elle nous crée des névroses, des angoisses dont on ne doit bien évidemment pas parler… et c'est un cercle vicieux… on n'en sort plus… on angoisse, on se tait, on s'angoisse d'avantage, on se sent très seul, on continue de se taire… parfois ça peut finir mal.

J'ai eu l'occasion de parler avec plusieurs amies, avec des membres de ma famille aussi. Des personnes qui se sont confiées à moi. C'est là que j'ai compris, que j'ai réalisé qu'on a tous nos faiblesses et nos peurs. Que l'on ait l'air de maîtriser ce qui nous entoure, qu'on ait l'air d'être une super maman ou un super papa, qu'on ait toujours le sourire au lèvre, on peut cacher tant de choses !

Je trouve ça vraiment triste, vraiment dommage, et je regrette qu'on ne puisse pas être nous-même, qu'on soit tous obligés de jouer un rôle dans cette société dans laquelle on se sent incompris.

Pourquoi ne serions-nous pas capable de mettre notre fierté de côté pour être "vrai" tout simplement ? Peut-être parce qu'on ne serait pas compris par ceux qui n'ont pas encore réalisé leurs faiblesses et leurs craintes, ceux qui ne veulent pas les voir ?

 
 

 

 

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