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Mon bébé imaginaire et moi

mon bebe imaginaire et moi

Je ne vous ai encore jamais parlé de mon bébé imaginaire. Pourtant, il y a quelques temps, il a pris une place phénoménale dans ma vie… Il est arrivé d’un coup, comme ça, du jour au lendemain, sans que je ne m’y attende. Rien ne trottait dans ma tête à son sujet et je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse naître comme il l’a fait.

Un beau matin, je me suis réveillée avec la sensation étrange de porter en moi quelque chose… un bébé ! J’avais l’impression de le sentir taper à l’intérieur… en fait ça tapait vraiment. J’ai posé ma main sur mon ventre et, très vite, m’est revenue en mémoire cette douce sensation, ce lien que l’on crée avec bébé quand, enfin, on peut le sentir bouger. J’ai donc posé ma main sur mon ventre et je l’ai senti… je l’ai senti bouger, taper. Et là, d’un coup, je n’ai plus pensé qu’à « lui ». Cela a duré plusieurs jours. Une semaine peut-être. Plusieurs jours durant lesquels je me suis posée mille questions, allant même jusqu’à tenter de déterminer la date potentielle de sa conception. Et puis, ça s’est mis à cogiter sévère dans ma petite tête. Et si, jusque là, j’avais fait un déni de grossesse ?

Je me suis mise à consulter tout un tas de sites, tout un tas d’articles traitant du sujet. J’ai réalisé avec horreur que je n’avais aucune raison de ne pas être touchée par ce phénomène car cela peut arriver à n’importe qui… pas besoin d’être tordue du ciboulot ou serial killeuse de nourrissons pour être confrontée au déni de grossesse. Toute femme peut connaître cet état « étrange », même une femme qui a déjà donné la vie en toute connaissance de cause. Alors pourquoi, moi, je ne pourrais pas y être confrontée ?

Mon ventre semblait plus rond et je sentais toujours battre en moi la vie. Je devenais folle mais je n’en ai parlé à personne, pas à même à mon chéri. Et puis, de toute façon, une part de moi continuait à nier ce que l’autre partie prenait pour une évidence. Partagée entre deux états, je tentais, tantôt, de me convaincre de « son » existence ou, au contraire, de mon affabulation. A deux doigts de faire un test de grossesse, j’ai essayé de me raisonner et de mesurer les « chances » de tomber enceinte. A la limite de la preuve scientifique, mon Moi Incrédule étalait devant moi les preuves de mon absence de grossesse. Le stérilet, fiable à 99%… nos rapports en dehors de ma période d’ovulation, l’absence de nausées et de tout autre symptôme de grossesse à l’exception de ces petits coups ressentis… en face, mon Moi Crédule qui voulait y croire simplement parce que le risque zéro n’existe pas, parce que un stérilet fiable à 99% est aussi un stérilet avec une défaillance possible de 1%, parce que c’est déjà arrivé et parce que le déni de grossesse n’est pas une légende… et au fond, sans doute aussi parce qu’il y avait à nouveau l’envie de porter la vie et/ou d’avoir un autre bébé.

Tout cela vient sans doute seulement de là : cette envie de porter la vie, de ressentir encore une fois les joies de la grossesse, cette fusion avec un Être à découvrir, un nouveau bébé dans notre vie… Est-ce que ce l’on appelle une grossesse nerveuse ? Parce que, vous l’aurez deviné, ce bébé n’était pas réel. Mon ventre a cessé de se ballonner quand j’ai eu accepté qu’il n’y avait rien… et sans doute aussi quand je suis redescendue de la montagne où nous avons séjourné une semaine. Je n’y avais pas pensé mais il apparait en effet que les ballonnements sont très fréquents en altitude du fait d’une différence de pression entre la plaine et les sommets, pression qui, pour ma part, restait bien sagement logée dans mon abdomen au lieu de s’évacuer. Pas très glamour tout ça… mais cela m’aura valu plusieurs journées de cogitations intensives sur ce bébé imaginaire et la révélation, sans doute, de ne pas avoir fait le deuil de cette troisième grossesse que j’estime moi-même inconcevable.

Rassurez-moi, ça vous est arrivé à vous aussi de croire dur comme fer que vous étiez enceinte alors qu’en fait… heu… pas du tout ?

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