« Pourquoi les grands y savent tout ? », c’est la question que m’a posée cette semaine ma petite Emma en sortant de l’école après qu’elle m’ait balancé toute une flopée de questions… parce qu’Emma, comme les enfants de son âge, c’est la reine du « pourquoi ».
Sur le coup, je n’ai pas su quoi dire… d’autant que je suis loin de penser que moi, en tant qu’adulte, je sois capable de répondre à toutes les questions (aussi simples soient-elles… vous savez-vous pourquoi le ciel est bleu et pourquoi on pleure quand on est triste ? Moi j’ai pas su quoi répondre à ça…), je n’ai pas la science infuse ! Alors, ai-je le droit de lui laisser croire au mythe du parent incollable ?
Quand j’étais enfant, j’étais persuadée que les adultes savaient tout.
Après tout, cela semblait logique. C’était si simple : dès que j’avais une question, je la posais et j’avais une réponse. Bien évidemment, je ne la remettais jamais en doute. J’étais certaine qu’on me disait la vérité ! Je regardais mes parents et je voyais en eux la sagesse et l’intelligence. Ils étaient ma seule référence et je les mettais sur un piédestal.
Pourtant, aujourd’hui, bien que je sache qu’ils sont très intelligents et bourrés de connaissances aussi multiples que variées, j’ai conscience qu’ils ne savent pas tout. Personne ne sait tout ! (si vous avez la prétention de le croire, vous êtes bien fat !).
Alors, pourquoi lui faire miroiter le contraire ?
Je lui ai donc simplement expliqué que les grands ne savent pas tout mais qu’ils savent beaucoup plus de choses que les enfants parce que, chaque jour, depuis que nous sommes petits, nous, les adultes, nous engrangeons des informations, nous apprenons de nos expériences et nous les partageons avec les autres et avec les plus petits, comme elle. Et quand j’ai ajouté qu’elle aussi apprenait des choses jour après jour et qu’elle pourra, petit à petit, répondre à de nombreuses questions, elle a eu l’air épatée. Puis elle est restée pensive quelques secondes. J’ai vu son visage s’éclairer. Son sourire satisfait m’a semblé traduire le sentiment de puissance qui, d’un coup, emplissait son cœur. Pendant ce temps, j’ai eu le sentiment de retirer un masque, celui d’une « Wonder Maman ».
Mais c’est positif !
Je préfère être honnête avec elle et lui montrer mon vrai visage, celui d’une maman normale qui a des certitudes, des connaissances et des doutes aussi… parce qu’au fond, c’est ce que nous sommes tous plus ou moins, non ?