C’est arrivé sans crier gare. Ça nous est tombé dessus sans que l’on s’y attende… Nous venons d’entrer dans l’âge des « pourquoi »…
Cette période, je l’ai bien connue autrefois.
J’en devais avoir 7 ou 8 ans quand mon frère a commencé à demander « pourquoi » à tout bout de champs. A peine quelque chose l’intriguait que déjà, il dégainait son arme infernale, son « pourquoi ». Souvent suivi d’un autre, et d’un autre encore… Ses inquisitions me semblaient parfois sans fin, fille impatiente que j’étais (et que je suis toujours).
Il m’exaspérait avec ses questions ! Je finissais bien souvent par m’énerver en lui criant un « parce queeeee » dans les oreilles qui ne lui apportait rien à mon pauvre petit frère !
Lui passait simplement par une phase normale de son développement d’enfant. Il avait besoin de comprendre tout ce qui se passait autour de lui ! Mais moi, je ne le comprenais pas visiblement !
Quand Emma a commencé à me demander « pourquoi ?« , il y a maintenant une bonne grosse semaine, je suis restée sans voix.
Je me suis demandée si j’avais bien entendu. Et puis je me suis fait cette réflexion : « déjà ? ». Sur le coup, je me suis dit que sa question était ponctuelle et n’entraînerait pas d’autres « pourquoi ». Mais je me trompais puisque ce « pourquoi » ouvrait la voie aux suivants…
Quand j’ai réalisé ça, j’ai tout de suite repensé à cette période de mon enfance avec mon frère curieux.
Un peu étonnée par le fait qu’elle entre déjà dans cette phase, j’ai fait quelques recherches.
La période du pourquoi peut débuter vers 2 ans et demi (on y est dans 15 jours) et peut persister jusqu’à l’âge de 7 ans.
En général elle s’étale de 3 à 6 ans dans la vie de l’enfant.
C’est à ce moment là, en effet, que l’enfant prend conscience du monde qui l’entoure. Son besoin d’intéragir avec les autres est de plus en plus fort. Son langage s’est déjà affiné et il a besoin de comprendre ce monde extérieur si mystérieux…
Le nombre de « pourquoi » peut être énorme. Un premier en appelant un autre… Certains enfants s’en servent pour avoir des réponses à leurs interrogations tandis que d’autres l’utilisent comme une arme pour tester leurs parents qui ont parfois du mal à répondre à certaines questions.
Moi-même, j’ai déjà eu du mal à répondre à certaines de ses questions ! Cependant, il est nécessaire de lui apporter des réponses qui soient à sa portée. Des réponses trop compliquées ne lui conviendront pas et il aura tendance à reposer les mêmes questions… des réponses peu précises ne le satisferont pas non plus… L’enfant a besoin de comprendre, il faut donc se mettre à son niveau et veiller également à ne pas le choquer tout en veillant à lui dire la vérité !
Quand cela va trop loin, que la dose de « pourquoi » devient trop forte, il suffirait, d’après certains parents, de demander à l’enfant « mais pourquoi « pourquoi » ? ». A tester !
Pour ma part, quand Emma me lance un « pourquoi » sans lien apparent avec une interrogation, je lui demande « mais pourquoi quoi ? ». Pour l’instant ça a toujours mis fin à la discussion.
Malgré tout, quand ses questions sont fondées, je tente de lui donner la meilleure explication possible.