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Fatigués ?


Ce matin, j’ai eu mon père au téléphone. Nous ne parlons pas souvent tous les deux. Il faut dire que nous ne sommes pas de grands bavards. Les discutions avec ma mère sont toujours plus animées. C’est elle qui fait la conversation… et puis elle sucite beaucoup plus de réactions de ma part (elle trouve toujours quelque chose à dire qui me hérisse le poil). 

Nous parlions de ma prochaine visite chez eux. Comme ils sont loin, je ne les vois pas très souvent.

J’ai prévu de les retrouver, avec mon chat sous un bras et la gamine sous un autre, pendant 9 jours à la fin du mois. L’Homme fera le chauffeur et retournera travailler pendant la semaine avant de venir nous récupérer. Cette escapade est prévue depuis un moment déjà, mais voilà, les choses ne se dérouleront pas exactement comme je l’avais imaginé. En fait, je croyais naïvement passer du temps avec eux, partageant mon bonheur d’être maman, imposant ma bestiole (je parle du chat… pas du bébé !) dans la maisonnée. Et bien « que nenni » ! Il n’en sera rien.  Mes parents (ou plutôt devrais-je dire ma mère…) ont décidé de partir pendant quelques jours à cette période, profitant du fait que je sois là pour garder la maison (mais surtout les 94 chats du coin… bon, ils doivent être 6 ou 7 en réalité…).

Le fait de rester pour nourrir les chats ne me gêne pas. J’adore les chats, j’ai été élevée avec eux et je ne me vois pas vivre sans chat mais quelque chose ne passe vraiment pas. Si je viens chez mes parents, c’est avant tout et surtout pour les voir, pour profiter de leur présence, pour passer du temps avec eux et partager avec eux notre Minipuce. Et eux, ils se sauvent, ils filent sous mon nez, me laissant les clés de la baraque dans une main, et le seau à croquettes dans l’autre.

Alors, quand j’ai raccroché le téléphone, quand j’ai réalisé que ces jours que je pensais passer avec eux allaient se passer sans eux, j’ai laisser couler quelques larmes… vraiment ça me fait de la peine. Quand je pense que ma mère jalouse le nombre de jours que je passe chez mes beaux-parents…!

Les raisons qui poussent ma mère à s’absenter m’obligerait à en faire un portrait détaillé… Pour résumer, je dirais simplement que ma mère hyper-active et trop axée sur la santé, est toujours en quête du charlatan miracle…

Et puis la colère s’est mise à grimper en moi… une colère qui ne me quitte pas ce soir.

Une colère qui s’ajoute à une autre colère qui, elle, date d’hier soir.

 

Hier soir, l’Homme est rentré du travail. Il était fatigué. Alors il s’est affalé sur le canapé, a regardé le foot à la tv (enfin, je crois que c’était du foot). Il a quand même donné le biberon à la petite (c’est déjà ça…). Moi, pendant ce temps, j’ai fait à manger, rangé les chaussures qui trainaient, les vêtements qui avaient été posés ça et là, mis à la poubelle les pots de yahourt abandonnés dans la cuisine ou les opercules oubliées par ci par là… et puis j’ai débarassé la table, rempli le lave-vaisselle, préparé le lave-vaisselle pour la nuit, trié le linge à laver pour le lendemain, rangé la cuisine… mais moi, je n’étais sans doute pas fatiguée ! Non… Faut dire que c’est vachement reposant d’avoir des insomnies et de se lever la nuit pour nourrir la petite…

Alors, malgré la fatigue, le soir venu, je me suis posée devant un catalogue, histoire de me changer les idées. L’Homme avait décidé d’aller au lit : fatigué, je vous le rappelle… Je lui ai répondu que je l’étais aussi. Je me suis fait limite incendier parce que je n’allais pas au lit, parce que je ne lachais pas ce catalogue qui constituait pour moi un misérable instant de détente dans cette fichue soirée !

Alors, j’ai fait la gueule comme on dit. Je n’ai plus eu envie de parler… A quoi bon ? Pour dire quoi ? Lui, il s’est endormi. Moi, dans le noir, je regardais ce que j’imaginais être le plafond (dans le noir, on peut pas dire hein…) et je pensais… je ressassais… je gromelais, je bouillonnais… je m’énervais… mais une chose est certaine, je ne dormais pas…


Parfois j’ai envie de hurler, de crier que je n’en peux plus, que j’en ai marre, que je ne veux plus prendre sur moi… Alors, des fois, je me dis que je suis bien forte (sans doute aussi bien conne) quand je pense à tous ces moments où je n’ai rien dit, où j’ai fait les choses dans le silence pour les soulager, pour qu’ils puisse se reposer ou simplement se poser. Mais pour moi ? Qui fait quelque chose pour moi ? Qui m’aide à me soulager ? Qui m’aide à me reposer ?

Je ne peux m’empêcher de leur en vouloir ce soir. Mais surtout, j’ai de la peine. Je me sens triste et abandonnée. Malgré tout, je n’ai rien envie de leur dire. Je voudrais seulement qu’on s’inquiète un peu pour moi, qu’on me prenne dans les bras, que l’on me berce et que l’on me demande ce qu’il ne va pas.

Je voudrais juste que l’on s’occupe un peu de moi… je suis fatiguée… moi aussi…



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