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La fessée en question

 

Il m’arrive parfois de me replonger dans mes vieux souvenirs, revenant près que 25 ans en arrière, pour me remémorer des scènes de mon passé d’enfant.

Je me revois sur les bancs de l’école, traçant des « a » et des « o » tandis que la maîtresse, assise à son bureau, maîtrisait le silence. Je me souviens notamment d’une séance d’écriture et de lecture qui est resté gravée dans ma mémoire.

 

La séance était consacrée au « z ». Nous, élèves disciplinés, avions tracé sur nos cahiers un certain nombre de ces charmantes petites lettres. Une dernière ligne arborait un beau « Zorro », joliment écrit en rouge par la maîtresse elle-même (c’est qu’elle écrivait bien la maîtresse, elle…). Nous étions chargés de déchiffrer ce mot compliqué et de venir lui chuchoter à l’oreille.

Nous formions une file devant son bureau et nous défilions pour articuler le mot magique qui allait nous permettre d’obtenir chacun un joli bon point. Un bon nombre d’enfants sont passés devant moi. Il faut dire que j’étais extrêmement timide à cette époque là et je n’étais pas du genre à me mettre en avant. Alors, quelque part, j’étais bien contente de passer inaperçue au milieu de cette longue file d’attente.

Mon tour est venu. C’était à moi de chuchoter « Zorro ». J’avoue que j’étais bien fière de moi : j’avais réussi à lire le mot, je savais que j’avais la bonne réponse. Mon bon point était assuré ! (pourtant, je ne sais pas pourquoi j’avais tant d’ardeur à collectionner les bons points puisque je n’osais jamais les donner à la maîtresse quand j’en avais un nombre suffisant pour obtenir une image, cadeau suprême !)

J’ai approché ma bouche de son oreille et j’ai prononcé le mot qu’elle attendait tant. Mais, pauvre de moi, je l’ai dit à voix haute, ce qui, je le conçois, n’est pas bien grave… Visiblement, cela n’était pas de l’avis de la maîtresse qui m’a attrapé la joue de sa grosse main, secouant ainsi mon visage avec force. La douleur est resté un bon moment tandis que je tentais de retenir mes larmes. L’une d’elle a tout de même trouvé le moyen de perler sur ma joue pour tomber sur le joli « Zorro » de la maîtresse. Je revois la tâche d’eau rosée formée sur les pages de mon cahier… Des hoquets s’échappaient doucement de ma gorge. Je ne voulais pas pleurer, non, pas devant tout le monde !

Comme je l’ai trouvée dure et injuste ! Et encore, je m’estimais heureuse. Moi qui étais toujours si discrète et si sage, je craignais de subir le traitement régulier d’un élève turbulent de ma classe : la fessée !

Le petit garçon, Thibault, avait pour habitude de perturber la classe, de faire des bêtises et de ne faire aucun effort dans ses travaux scolaires. Ainsi, les punitions pleuvaient sur lui et il arrivait souvent que la maîtresse lui donne la fessée… et devant toute la classe ! Du haut de mes 6 ans, je prenais soin de ne pas regarder cette scène que je trouvais déplacée et je n’avais qu’une peur : me retrouver à la place de Thibault !

 

Aujourd’hui, aucun professeur des écoles ne pourrait agir de telle sorte et c’est, je crois, très bien ainsi. Je reste assez terrorisée par ce que j’ai vu étant enfant.  La fessée est maintenant pointée du doigt. Gare à celui qui lèverait sa main sur les fesses potelées d’un enfant ! Très fortement discutée, elle a fait couler beaucoup d’encre. Une loi a même été proposée… Cependant, je ne crois pas qu’elle ait été votée à ce jour.

Pourtant, sans aller jusqu’à frapper un petit, je me demande s’il faut réellement interdire la fessée… Et quand je parle de « fessée », je ne parle pas d’un acte que j’estime cruel, je parle de la claque, de cette petite tape, donnée de préférence sur les fesses, qui remet un enfant en place sans le blesser, sans réellement lui faire mal, qui a bien plus le rôle de décevoir que d’endolorir. Je ne suis pas pour les claques données au visage qui font mal. Mais la « tape » (unique et non répétée) sur les fesses a pour moi beaucoup plus de sens. Je m’imagine y avoir recours un jour sur ma fille, si nécessaire, en veillant à ce qu’elle soit déçue et qu’elle garde un souvenir de sa bêtise. Je précise, une fois de plus, que jamais je ne voudrais lui faire mal ! Mais peut-être n’aurais-je jamais à le faire et ce serait tant mieux !

Je suis assez sceptique sur l’idée selon laquelle on peut tout gérer par la parole et puis je crains parfois la trop grande liberté accordée aux enfants par certains parents, des parents qui font de leurs petits des êtres ingérables, qui ne respectent plus rien ni personne. Heureusement, ils ne font pas la majorité mais j’ai la sensation qu’ils tentent à se multiplier. Quand je vois certains enfants qui n’ont de cesse de continuer leurs bêtises tandis que leurs parents leur crient dessus sans aucun effet, je me dis qu’une petite tape ne leur ferait sans doute pas de mal. Car je crois qu’une gifle ne fait pas d’un parent un être maltraitant. Peut-être ai-je tort, peut-être ne suis-je pas du tout en accord avec vos sentiments…

En tous cas, ce que je sais, c’est que la « fessée », au sens propre du terme, est un acte barbare que je ne voudrais, au grand jamais, reproduire sur qui que ce soi.


Quel est votre position sur la question ?

   

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