Léna a eu 6 mois. Pour fêter ça, ou simplement parce qu’il fallait le faire, nous avions rendez-vous avec le pédiatre de la PMI (oui, je m’obstine à aller à la PMI plutôt que chez un pédiatre indépendant parce que c’est à 3 portes de mon immeuble et aussi parce que les pédiatres du coin ne veulent pas prendre de nouveaux patients… Ouais…).
Donc, nous avions rendez-vous à la PMI pour voir le pédiatre. Mesurée, pesée, nous n’avions plus qu’à attendre que le pédiatre termine ses quelques 4 consultations avant de nous faire entrer dans son cabinet, soit une heure quinze après notre arrivée…
Cette longue attente fut pour moi le moment idéal pour faire travailler mon cerveau de psychologue de bas étage et de me poser la question suivante : les enfants sont-ils plus mal élevés qu’avant ?
La salle de jeu, qui tient également lieu d’accueil et de salle d’attente, était remplie de monde. Cinq mamans, un papa qui semblait mal à l’aise, pas à sa place (que faisait-il là, tout seul ?) et une huitaine d’enfants cohabitaient dans cet espace.
Les bébés installés dans les bras de leurs mamans, allongés dans un transat ou jouant sur un tapis, entourés de jeux, étaient calmes. Dans un coin, une petite fille jouait tranquillement… Et puis il y avait les autres… Ces enfants qui couraient dans tous les sens, qui semblait chercher LA bêtise, celle qui ennuiera le plus de monde, la plus grosse, la plus osée…
Ils grimpaient partout, attrapaient les jeux qu’un autre enfant tenait entre ses mains (c’est toujours celui-là le plus intéressant), n’en faisaient qu’à leur tête…
Léna avait quitté son transat pour rejoindre le tapis (avec mon aide of course !). Elle observait autour d’elle, attrapait un jeu, souriait…
Pendant ce temps des jumeaux avaient décidé de prendre l’assaut du tapis de jeu et surtout des bancs de mousse qui l’entourait. Ils ont alors eu la fabuleuse idée de monter sur ces bancs de mousse pour sauter sur le tapis, juste à côté de ma Minuscule, au risque de lui tomber dessus.
Les assistantes maternelles présentes leur demandait d’arrêter, leur expliquant que c’était dangereux pour le bébé présent sur le tapis.
Mais ils n’en avaient que faire et, d’un regard provocateur qu’il leur jetait et dont j’étais également la bénéficiaire, ils entendaient bien nous faire comprendre qu’ils avaient l’intention de continuer.
La mère, pendant ce temps, restait inerte sur sa chaise, observant la scène de manière détachée comme si elle n’était pas concernée.
Ce n’est là qu’un échantillon de ce que j’ai pu observer ce jour-là…
Cela m’a permis de réaliser que j’ai, à plusieurs reprises, été confrontée à ce type de comportement. Des enfants qui n’en font qu’à leur tête parce que « ce sont des bébés et qu’il faut les laisser vivre leur vie de bébé… », parce que les parents considèrent que punir leur enfant ne servirait à rien, parce qu’ils préfèrent éviter la confrontation avec leur petit monstre, ou simplement parce qu’ils n’ont pas d’autorité et qu’ils préfèrent « laisser couler ».
À la limite, je m’en moque. Chacun élève son enfant comme il veut. Mais je crois qu’il est nécessaire et même INDISPENSABLE de donner des limites à un enfant, de lui faire respecter des règles.
Pourquoi ? Simplement parce que notre société est faite de règles et de lois et je crois qu’un enfant, habitué à faire ce qui lui chante sans qu’une limite ne lui soit donnée, risque d’avoir du mal à vivre en société comme il se doit.
Ça fait peut-être vieille peau de penser ainsi mais je ne suis pas adepte de cette éducation laxiste qui semble s’installer aujourd’hui.
Que l’on dise non aux maltraitances de l’enfant et à la fessée, ok… Mais la punition (ne serait-ce que aller au coin…) me semble un passage obligé si l’on ne veut pas avoir de mini délinquants à la maison. J’y vais fort ?
Malgré tout, il me semble normal de donner un certain nombre de règles à un enfant…
…aussi jeune soit-il (rappelons au passage qu’un nourrisson comprend déjà beaucoup de choses !) ne serait-ce que pour respecter les gens qui nous entourent et avec qui l’enfant est amené à cohabiter même quelques minutes.
J’avoue avoir beaucoup de mal à comprendre ces parents qui ne veulent pas reprendre leurs enfants quand ils font des choses réprimandables, quand ils sont irrespectueux avec les autres ou leur environnement, qui ne sont jamais punis, qui vivent selon leurs lois… Il m’est même arrivé de voir des enfants « récompensés » par leurs parents après avoir eu un comportement inadapté en société.
Et moi, ça me révolte…