Ce que je porte en moi, je n'aurais jamais cru le détenir. Après deux grossesses assez peu similaires et deux accouchements bien différents, je n'imaginais pas avoir envie de prononcer ces mots à nouveau : "j'ai envie d'accoucher".
Nous avons deux filles et nous en sommes heureux. Nous les aimons et l'idée d'avoir un troisième enfant ne se révélait pas, jusque là, une évidence. Nous étions d'accord sur ce point. Il n'y aurait pas de troisième enfant.
Tandis que je faisais le deuil de cet état de grossesse que je ne vivrais plus jamais, je me faisais sans mal à l'idée de ne pas avoir de troisième bébé.
Mais voilà, aujourd'hui, je vous avoue que dans mon esprit c'est devenu bien confus. Mon refus d'avoir un troisième enfant est bien moins affirmé et, pour un peu, je me ferais bien retirer mon stérilet !
Mais il n'est pas question de ça aujourd'hui car, malgré tout, ma conscience veille et me dit "oh là, ma jolie, calme tes envies ! Un troisième enfant ? T'es pas un peu dingue ? Toi qui a déjà bien du mal à t'organiser avec deux, imagine avec trois !"
Pour l'heure, pas de troisième en vue mais peut-être seulement l'envie folle d'accoucher à nouveau !
Accoucher encore… C'est ce dont j'ai besoin. Car c'est bien là un besoin, bien plus qu'une envie.
J'aimerai vivre un nouvel accouchement mais pas un accouchement comme mon premier qui fut difficile, long, pénible et traumatisant.
Moi je rêve d'effacer cet accouchement pour le remplacer par un "bon accouchement", de revivre ce moment particulier et un peu étrange à la fois. De revenir en arrière pour accueillir ma Minipuce dans de meilleures conditions, avec un état d'esprit différent.
Je n'ai pas envie de garder dans ma caisse à souvenir ce sentiment de soulagement au lieu du sentiment de bonheur qui aurait dû me submerger ce jour-là !
En fait, je crois que j'ai besoin d'accoucher pour exorciser un peu au moins cette souffrance que je porte encore en moi suite à cet accouchement qui a détruit une partie de moi physiquement et qui continue de me faire mal à l'intérieur, dans mon petit cœur.
Peut-être n'est-ce pas le désir de retrouver un bébé dont j'ai besoin… Quoi que… Ma Minuscule pousse tellement vite que j'en ai déjà presque oublié la fatigue intense du début, les émotions de ses premiers sourires, son apaisement après un biberon, tous ces instants qui filent si vite quand bébé est nourrisson.
Il y a de la nostalgie aussi sans doute dans mon besoin d'accoucher encore…
Et vous, ce sentiment, vous le connaissez ?
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