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La sortie scolaire maudite

Cette histoire, ça commence à faire un moment que je veux vous la raconter. Au départ, j’avais prévu de publier mon article un dimanche soir, il y a un semaine et demi. Entre temps, je me suis laissée déborder par la fatigue, une angine blanche et la déprime assortie de cogitations maximums.
J’ai, à présent, repris du poil de la bête et je suis maintenant fin prête à vous conter l’histoire de la sortie scolaire maudite…

C’était le vendredi 29 juin…

La météo ne prévoyait pas un ciel clément mais les enfants comme les adultes étaient bien décidés à passer une bonne journée. Armés d’une dose de courage et d’un bon imperméable, nous avons pris la route vers le Potager des Princes à Chantilly.

Seulement 1 heure nous séparait de ce joli jardin où nous devions passer la journée. Tandis que certains retenaient avec difficulté leur petit-déjeuner, les autres étaient surexcités et ne pensaient déjà qu’à une chose : dévorer leur pique-nique… Et il n’était pourtant que 10 h…

En arrivant sur place, nous nous étonnons de voir que le temps n’est pas si maussade que ça.

Il fait un peu gris mais il ne pleut pas et il fait même très bon. Nous filons assister à un petit spectacle mettant en avant des poules. Oui, des poules ! Les enfants tombent sous le charme de Nina et découvrent son acolyte Nino. Tandis qu’ils encouragent la première dans une course effrénée contre le second, les bambous plient à peine sous leur poids plume. Le spectacle se poursuit et on assiste à un drôle de concert… de poules… Mais le temps est compté et, déjà, on dirige la petite troupe vers l’enclos des lapines où elles nous attendent pour démontrer leurs talents de coureuses. Plusieurs caresses collectives aux lapines et les voilà qui passent les obstacles de leur parcours avec aisance et rapidité. Les enfants sont aux anges !

On leur annonce alors que l’heure (tant attendue) du pique-nique est arrivée et les voilà partis à la vitesse de la lumière pour récupérer leurs petits sacs et, du même coup, leur pique-nique tant convoité.C’est à ce moment-là, je crois, que le ciel s’est complètement dégagé pour nous baigner de lumière et de chaleur. Le pique-nique se déroule donc sous un ciel estival des plus bleus et des plus agréables.

Nous décidons ensuite de partir en petits groupes à la découverte du Potager des Princes.

Mais c’était sans compter sur le ciel qui, d’un coup, a décidé qu’il était temps de passer à autre chose. Le ciel bleu s’est fait grignoter par le ciel noir… des petites gouttes ont commencé à tomber quand, soudain… ce fut le déluge ! Nous nous abritons tant bien que mal sous un toit végétal… qui fuit… nous rebroussons donc chemin sous la pluie battante pour trouver un nouveau refuge : un théâtre ouvert sur un lac.

Nous sommes à l’abri et nous avons maintenant tout loisirs pour observer les cordes d’eau qui tombent autour de nous. La maîtresse entonne des chants censés faire revenir le soleil… A défaut de lui faire pointer son nez, cela a au moins le mérite d’occuper les enfants qui chantent avec elle. J’observe cette super maîtresse qui enchaîne les activités avec brio pour occuper son petit monde.

La pluie continue de tomber et les enfants sont toujours sur-excités. Mais la maîtresse, pleine de ressources, les invite à s’asseoir autour d’elle pour leur raconter une histoire. Elle ouvre son livre imaginaire et la magie opère…

On décide que le moment est venu de rentrer plus tôt que prévu…

La météo ne prévoit pas de véritable embellie. Nous décidons donc de rappeler le car pour rentrer à l’école, 45 minutes plus tôt. Malgré notre départ anticipé, nous nous retrouvons dans les bouchons. Quoi de plus normal ? Nous sommes en région parisienne et le périphérique est blindé de monde… tout va bien, tout est normal… Moi, je suis installée au centre de la dernière rangée du car. J’ai tout loisir à observer la population de cet habitacle. Devant moi se déroule une allée encadrée par des dizaines de gamins plus calmes qu’à l’aller. La balade semble en avoir cassé quelques-uns.

Au fond du car, je suis entourée de petits garçons. Non loin de moi, Emma a trouvé place auprès de sa copine. Elle me jette, de temps en temps, des regards tendres. Elle aurait voulu être assise à côté de moi…

Un petit garçon m’interpelle alors…

De son petit doigt, il me montre la lunette arrière du véhicule : « eh, c’est normal la fumée là ? ». Je me retourne et je constate une sorte de fumée. Mon premier réflexe est de m’inquiéter. Mais mon rôle de parent accompagnateur n’est-il pas de rassurer ? Pour me rassurer peut-être moi aussi, je lui réponds qu’il ne doit s’agir que de condensation. On est dans un tunnel, il y fait sans doute chaud, nous venons de traverser la pluie… ma version est-elle plausible ?

Au fond de moi-même, je n’en suis pas sûre du tout et, franchement, je suis inquiète. Je fais en sorte de rester rassurante et de ne rien montrer. Pourtant, j’interpelle discrètement une autre maman pour lui demander son avis… la « fumée » est toujours là… D’un pouce approbateur, elle me dit « oui, oui, t’inquiète ! »… sauf que moi, franchement, je suis pas rassurée du tout. J’ai l’impression que le mur du fond du bus chauffe… mon imagination ? Je ne sais plus ce que je dois croire.

Auprès du chauffeur, la maîtresse d’Emma regarde dans ma direction. J’ose demander : « heu, c’est normal la fumée là ? »… Sa réaction est sans équivoque : elle ne trouve pas ça normal non plus… ensuite, franchement, tout est devenu très flou… car tout est allé très vite. Je ne suis donc pas certaine de relayer les faits comme ils se sont réellement déroulés…

Un camion se met à klaxonner avec insistance.

Mon coeur s’emballe : il y a vraiment un truc qui cloche et ça ne me semble pas bon du tout. Des voitures se mettent à klaxonner à leur tour… Le conducteur du camion descend de son véhicule et longe notre car, à l’arrêt à cause des bouchons dans lesquels nous nous trouvons. Il arrive à ma hauteur, me fait signe de sortir. Ses gestes sont tellement vifs que je n’attends même pas les consignes. Je crie « il faut sortir ! ». J’entends la maitresse qui dit « non, attendez…. heu oui, sortez !!! ».

Franchement, à ce moment-là, je m’attendais à ce que le car s’enflamme ou pète d’un coup… Il fallait sortir tout le monde au plus vite ! J’ai dit aux enfants qui m’entouraient de détacher leurs ceinture et de sortir… Je ne saurais dire comment ça se passait dans le reste du car… j’étais trop concentrée sur l’idée de faire sortir tout le monde en priorité. Emma ne voulait pas me lâcher mais moi, je voulais qu’elle sorte !!! Je ne voulais pas qu’elle se retrouve dans une situation à laquelle je n’osais même pas penser. Il fallait qu’elle soit en sécurité, loin de ce car potentiellement dangereux. Des enfants n’arrivaient pas à se détacher. Le plus rapidement possible, je les ai défaits de leurs liens avant de les pousser vers la sortie.

Les derniers enfants ayant quitté le dangereux habitacle, je suis sortie à mon tour. Le car est garé à proximité d’un terre-plaint. On a de la chance… le périphérique est tellement dangereux… Dehors,il pleut des cordes. Des enfants pleurent, d’autres ont l’air sonnés. Certains sont inquiets de ne pas emporté leur sac et leur blouson… Pendant ce temps, le chauffeur du camion est allé analyser le problème : un radiateur a brûlé. Le bus ne doit plus rouler. Le véhicule ne fume plus… On nous annonce qu’on peut rentrer dans le car pour nous abriter en attendant qu’un autre vienne nous récupérer.

Franchement pas rassurée, je raccompagne les enfants dans le car.

Je rassure tant bien que mal les enfants qui me posent des questions. Un super papa organise des jeux pour occuper les enfants et apaiser les esprits. J’ouvre mon sac à dos et sort des bonbons que je distribue autour de moi. Mon coeur bat encore très vite et une grosse boule s’est nichée dans ma gorge. En fait, je suis à deux doigts de laisser des larmes dévaler mes joues… Mais pas question de montrer aux enfants quelconque faiblesse. Alors je ris (jaune), je fais comme si de rien était (purée que c’est dur !!!).

Pour tout dire, je réalise que tout peut basculer d’un coup… que je ne pourrai pas toujours protéger mes filles. A ce moment-là, je me sens si impuissante… En fait, c’est ça le plus dur. Ce n’est, finalement, pas la situation en elle-même qui gonfle dans ma gorge mais plutôt cette peur qu’il ait pu arriver quelque chose de grave à ma fille.

Alors, oui, quand j’en ai parlé autour de moi (des hommes notamment), on m’a dit « oh mais c’est rien un radiateur qui crame »… genre « c’était rien du tout, n’en fais pas des caisses non plus »… Je ne vous cache pas que je me suis sentie incomprise. Je ne suis pas une as de la mécanique… je ne sais d’ailleurs même pas quelle tête peut avoir un radiateur et à quoi ça peut servir… je ne sais pas si ça peut cramer, flamber, exploser… Tout ce que je sais, c’est qu’on nous a exhortés de sortir au plus vite de ce car et que, potentiellement, il y avait un danger.

Enfin, aujourd’hui, c’est passé et je sais qu’il n’y avait finalement pas de danger. Mais je ne peux m’empêcher de garder en moi cette sensation d’impuissance…

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