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Les pieds dans la neige {Montgenèvre en famille – épisode 2}

Nous avons ouvert les yeux. Les rideaux encore fermés, gardant nos rêves bien au chaud dans nos têtes. Mais, bien vite, il nous faut les mettre de côté pour réaliser au moins l’un des rêves de notre petite tribu.
Emma est impatiente. Déjà, ses petits yeux se sont ouverts et ses petits pieds l’ont guidée hors de sa chambre, attendant avec impatience que l’on en fasse de même.

La cuisine de notre joli appartement est investie et des petits yeux scrutent la neige qui se planque derrière nos fenêtres. Dehors, il fait froid, très froid… Mais cela ne nous fait pas peur. Couverts comme des oignons, nous voulons poser nos pieds dans la neige !

Emma sera bientôt sur des skis ! Il ne faut plus tarder à l’équiper. Elle ne nous a d’ailleurs pas laissé le choix : il est temps de filer au magasin de location !

Frot… frot… la luge glisse sur la neige

Léna « aime » la neige quand elle est assise dans la luge. Emma s’installe derrière elle. Papa tire, les filles rigolent. A la traine, j’immortalise ce grand moment en vidéo.

Les toits de Montgenèvre s’érigent autour de nous. Le village est joli dans la lumière du jour. Nous faisons sa connaissance tandis que nos pas (et les glissements de luge) nous postent face à la devanture du magasin de location de ski chez qui j’ai fait une réservation sur Internet avant de venir.

Quelques jours plus tôt, en effet, j’ai dit « location ski Montgenèvre pas cher » à Google et Google m’a dit Skimium… Alors, j’ai dit à Skimium que je voulais des skis pour la semaine du 14 janvier… et Skimium m’a dit de choisir un magasin… Pas contrariante, j’ai donc choisi « mon » magasin… mais je vous avoue que je me suis un peu trompée en le choisissant… ayant désigné celui qui était le plus éloigné de notre résidence… mais l’Orientation et moi, on n’a jamais été trop copines vous savez et j’ai (encore) mal interprété la carte.

Après, j’ai dû choisir mon équipement. J’ai réservé le « pack initiation » comme ils disent. Skimium me souffle même que, dans ce pack, j’y trouverai « des skis faciles et rassurants pour débuter en toute sécurité » et moi, ça me rassure… Vous comprendrez mieux pourquoi un peu plus bas…

Une vingtaine d’Euros d’économie plus tard (merci ma jolie carte Décathlon* !), je valide ma commande, heureuse…

Skimium, Planète Blanche pour les intimes

Sous ses airs de chalet, le magasin nous invite à nous engouffrer en son sein. L’accueil est chaleureux. A peine arrivés, nous découvrons les profondeurs de cette boutique où Emma enfile déjà ses première chaussures de ski.

Le gentil propriétaire des lieux fait sa joie en lui proposant une jolie paire blanche et rose. Le sourire aux lèvres, elle se laisse guider. Sur sa tête, on lui pose un casque. Ma fille est équipée ! Vient alors mon tour. Pour moi, c’est toujours plus compliqué. Mes mollets n’aiment pas les chaussures de ski… Ou les chaussures de ski n’aiment pas mes mollets. On me conseille, on me rassure…

Un casque plus tard, quelques réglages sur les skis et nous voilà repartis, équipées de la tête aux pieds. L’homme de la maison, lui, décidera d’attendre un peu avant de retirer du matériel. Il reviendra seul pour filer ensuite sur sa première piste verte.

Emma skie ! … ou presque… 

La matinée file à toute vitesse. Nous rentrons déjeuner « à la maison » avant de prendre le chemin de l’école de ski… presque en face de Skimium. On a déjà nos repères ! Elle retrouve ce groupe d’enfants qui sera le sien pendant une semaine (c’est ce que nous pensons à ce moment-là) et monte pour la première fois sur ses skis. C’est bien plus difficile qu’elle le croyait.

La curiosité de la voir évoluer pour la première fois sur des skis nous poussent à zoner autour du jardin des PiouPiou.

Cachés derrière une porte en bois percée d’un coeur, on découvre une petite fille en pleurs. La monitrice nous marmonne qu’elle pleure depuis une trentaine de minutes (une éternité). Le paysage étouffe ses plaintes mais le froid n’est finalement pas assez vigoureux pour figer ses larmes. Les mots tombent : « papa n’était plus là, je voulais papa ! ». La fin du cours n’a pas sonnée mais on l’extirpe doucement de ce petit monde.

Une promesse de descente de luge plus tard, son sourire retrouve place sur son joli visage. Le lendemain, elle y retournerait, elle nous l’avait promis…

Evelyne et le tapis volant roulant

La glisse… brr… la sensation n’est pas celle que je préfère. Je n’étais déjà pas très douée posée sur des roulettes alors sur des spatules, dans la neige, il n’était pas certain que cela me convienne beaucoup. Mes premiers essais de l’année passée nous avaient permis de bien nous amuser.

Mon niveau ras des pâquerettes (ou ras des neiges) a, en effet, permis à mon homme de rire à mes dépends… C’était, il faut bien l’avouer, très drôle. Pourtant, je n’ai pas voulu m’avouer vaincue et cette année j’ai clamé haut et fort que j’allais recommencer. Cette fois, j’avais des chaussures à ma taille (ce qui n’avait pas été le cas l’année passée) et une volonté de fer de guimauve.

Chaussures et skis aux pieds, me voilà propulsée sur les pistes débutants (même pas vertes les pistes…) à la vitesse de la lumière d’un escargot asthmatique.

Je regrette de ne pas avoir continué mon WonderBody Challenge.

J’aurai au moins pu me faire des biscottos d’acier pour me faire avancer sur le plat. Mon homme est déjà loin devant. Je rêve de l’attraper à coup de lasso pour me faire traîner sur la neige.

Tandis que mes songes m’occupent l’esprit, j’avance à micro pas glissés. Je suis en sueur. Finalement, il fait chaud dans la neige. Après un temps terriblement infini, j’atteins enfin le tapis roulant, celui qui va me remonter au dessus de la petite pente.

Les choses sérieuses vont commencer.

Chasse-neige… chasse-neige… les deux termes liés comme deux potes me trottent dans la tête. Il va falloir dévaler la pente ! Le bout du tapis n’est plus très loin. Il va falloir le quitter, spatules aux pieds. Tel un canard à longues palmes, je tente de quitter dignement les lieux (comprenez : sans me taper la honte devant tous les gamins plus doués que moi).

Mission accomplie !

Mais cela ne fait que commencer parce que, maintenant, il faut descendre la piste. Elle ferait bien rigoler tous les skieurs avertis tant sa pente est douce… mais pour moi, elle est monstrueusement abrupte. Je ne vous cache pas que j’ai les pétoches. Le coeur battant, je me mets en position.

Je glisse… mes skis glissent pour moi.

J’ai la sensation de ne rien maîtriser. Mes spatules me portent et elles n’en font qu’à leur tête. Mes orteils se recroquevillent. Ils ne veulent pas voir ça peut-être… ils tentent de s’accrocher sans doute. Mais la chûte glisse est inévitable. Je suis déjà en train de dévaler la pente (bien trop vite à mon goût).

Des inconscients sont au pied de la piste.

Ils ne se doutent pas du danger, ils ne réalisent pas qu’ils sont sur ma trajectoire. Je vais devoir freiner (chasse-neige… chasse-neige…) sauf que ça ne marche pas ! Mes jambes et mes pieds semblent complètement soumis à mes skis. Ce sont eux les chefs ! Skimium m’a loué des skis commandator je crois…

J’arrive en bas de la piste.

Crispée, je parviens à ralentir avec mon chasse-neige approximatif. Les skis finissent par s’arrêter mais pas mon coeur qui, lui, au contraire, accélère. J’ai eu la trouille de ma vie (ou pas)… Le tapis roulant semble m’appeler. Je succombe à son charme faut croire… puisque me revoilà à remonter la pente, à nouveau…

Raquettes aux pieds

Sentir mes pieds fouler la neige dans de vraies chaussures, c’est vraiment ce que je préfère !

Libérée, délivrée et beau-papa sous le bras, mon amour pour Skimium se précise. Nous franchissons à nouveau la porte du magasin. On veut des raquettes ! Aussitôt demandées, aussitôt dégainées. On repart avec nos raquettes, réglées à la taille de nos pieds.

On retrouve le groupe de marcheurs et nous voilà partis dans les bois avec un moniteur.

Tempes grisonnantes et cheveux blancs sont de la partie. Je me sens jeune. Chemins escarpés, passages étroits, altitude… Le coeur tapant, j’admire la beauté de la nature. Le silence règne sur ce drôle de royaume. Tout n’est que silence et blancheur.

Le bleu du ciel, les traces de petites pattes d’animaux sauvages, les petits ruisseaux, les montagnes immenses qui se dressent autour de nous nous abreuvent de leur beauté. On est dans un autre monde. Passages escarpés, tronc d’arbres couchés à gravir, corniches étroites… les émotions défilent sous nos pas, parfois peu assurés.

Le soleil se couche, les cieux se font rosés.

L’heure est venue de rentrer. A la traine, on mesure la chance que nous avons eu de vivre ces moments… on mesure aussi l’étendu de nos douleurs et le poids de notre fatigue… Les tempes grisonnantes et les cheveux blancs semblent avoir retrouvé un peu de jeunesse… et moi, je me sens vieille… mais heureuse !

On a rendu nos raquettes fraîchement sorties de la neige, me promettant déjà de retenter l’expérience « ski » le lendemain…

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