L’attaque contre Charlie Hebdo : reflet du monde de nos enfants ? #jesuischarlie

Vous savez, je ne suis pas une fille très branchée "actualités". Je ne regarde quasiment jamais les journaux télévisés et je m'intéresse de très très loin aux hebdomadaires que l'on trouve dans les kiosques et maisons de presse… Moi, je préfère lire des magazines féminins ou orientés "mamans". L'actualité me barbe. C'est toujours trop sérieux, trop "politique", trop polémique, trop horrible aussi. Parce que nous, les Hommes, nous préférons visiblement nous concentrer sur toutes ces mauvaises choses qui se passent dans le monde, parce que, à ce qu'on me dit, "il faut bien en être informé". C'est peut-être idiot, mais moi, je me suis toujours demandé pourquoi on préférait être informé des guerres, des horreurs, des accidents affreux plutôt que de toutes les belles choses qui se produisent aussi chaque jour dans le monde.

Alors, j'ai décidé de fuir les médias pour tenter de ma concentrer sur les jolies choses de ma vie et oublier le monde affreux dans lequel nous vivons et que je ne cautionne pas. Mais voilà, je ne suis pas une autruche et je ne garde pas la tête dans le sable 24 h / 24. Il m'arrive de relever la tête et de me retrouver face à des informations horribles qui ont toutes pour point commun de me toucher au plus profond de mon être, de me faire mal. C'est surtout pour la douleur que ces infos m'apportent que je les évite !

Et puis, il y a eu le coup de fil de ma mère… j'ai entendu son inquiétude dans sa voix quand elle a prononcé ces mots "tu es où ?"… J'étais à la maison, avec les filles… le mercredi, je ne travaille pas. J'ai entendu son soulagement et puis cette phrase : "il y a eu un attentat, il y a 11 morts".

J'ai filé sur internet et j'ai vu : "Attentat à Charlie Hebdo : 12 morts". J'ai mis les filles à la sieste et j'ai allumé la télévision. Il devait être 13 h. J'ai mis une chaîne d'info en continue et je me suis posée sur le canapé, mon smartphone à la main, scrutant les news sur facebook, twitter… tout en suivant les divers rapports des journalistes à la télévision. J'entendais les mots "atteinte à la liberté d'expression", "l'horreur", "un massacre", "12 morts, "4 blessés", "on a tué Charlie Hebdo", "On a vengé le prophète Mahomet"… de la Haine, de l'horreur… A 16 h seulement, je parvenais à quitter l'écran mais mes pensées étaient toujours là.

Je n'ai pu m'empêcher de me projeter au moments des faits et d'imaginer la scène, d'imaginer ces journalistes et dessinateurs qui ont fait la renommée de Charlie Hebdo, pris dans la violence de cet acte odieux. Je n'ai pu m'empêcher de voir la peur dans leur regard et la certitude de vivre leurs dernières secondes.

J'ai pleuré pour eux, pour leurs proches, pour leurs familles… j'ai pleuré face à l'inhumanité de certains hommes… j'ai pleuré face à la méchanceté de ces êtres odieux, capables d'enlever la vie pour des convictions, pour une religion.

Cela a fait remonter en moi un nombre incalculable de pensées et d'émotions. Cela a révélé ces choses qui ont toujours plus ou moins été présentes en moi et que je taisais pour me rassurer et pour ne pas tomber dans la folie. J'ai réalisé à quel point le monde dans lequel nous vivons me fait peur. J'en avais déjà fait référence à ma psy lors d'une séance. Je lui avais expliqué ma peur de perdre un être cher dans une situation que je ne saurais maîtriser… un accident, un attentat… parce que je n'ai pas confiance… Non, je n'ai pas confiance dans le monde dans lequel nous vivons, je n'ai pas confiance dans les Hommes (au sens "humain" du terme). Il y a tant de méchanceté en eux… un besoin incompressible de râler contre les autres, d'en vouloir aux gens… il y a tant de rancune, tant de gueguerres ridicules, tant de motifs pour détester les autres, tant de jalousie, de haine…trop désirs de vengeance aussi.

Je ne relève que trop souvent ce besoin qu'ont les gens de militer, de vouloir convaincre pour ramener le plus de monde possible "dans leur camp", comme s'il fallait toujours lutter, se battre… pour défendre une cause, une idéologie ou je ne sais quoi.

Moi, tout ça, ça me dépasse et ça me dégoûte. Je suis une fille pacifiste qui ne se mêle pas des histoires. Je prône la tolérance, la vraie… C'est sans doute pour cette raison que bien souvent je choisi d'acquiscer même si je ne suis pas du même avis que mon interlocuteur. Je n'ai pas envie de me faire "défenseuse" d'une quelconque idée. Je laisse penser les gens. Je n'ai pas envie de prendre partie. Après tout, chacun sa vie… chacun fait bien ce qu'il veut…. oui chacun fait ce qu'il veut de sa vie… tant que cela n'entrave pas celle d'autrui.

Mais le truc c'est qu'il y a la méchanceté et la violence qui se mêlent à tout ça… et certains se prennent d'envie de "punir" ceux qui ne vont pas dans leur sens, par fanatisme, par extrémisme aussi. Ils le font parfois sous couvert de motifs religieux. De sorte qu'ils se donnent de "bonnes" raisons de tuer. C'est sans doute aussi un peu pour ça que je n'aime pas les religions. Leurs messages de paix ne sont pas entendus et ceux qui les défendent ardemment sont des méchants qui ne comprennent rien ! Du coup, il y a des "camps" qui s'affrontent dans des idéologies différentes… quoi qu'assez similaires au final.

Bref, je m'embrouille un peu. Mes idées sont brouillonnes et confuses.

Avec cet attentat, on dit que la liberté d'expression, au même titre que Charlie Hebdo, est grièvement touchée. Il y a de ça oui. Mais bon, moi j'ai toujours été persuadée que la liberté d'expression, ça n'existe pas vraiment. Elle est théorique. Dans la pratique c'est autre chose. Même moi, avec mon petit statut de blogueuse, je sais que je ne peux pas dire n'importe quoi sur mon blog aussi libre que soit mon expression. Mes propos pourraient avoir des conséquences sur ma vie personnelle, familiale ou même professionnelle !

Au delà de ça, c'est vers l'Homme (au sens humain du terme là encore) que mes pensées sont tournées, l'Homme que je trouve méchant et que je ne comprends pas. L'homme qui nous postent tous plus ou moins dans un climat de peur pour nos enfants, pour nos proches et pour  nous-même…

Vers quel monde naviguons-nous aujourd'hui ?