Être maman, ça a toujours été une évidence pour moi. Je voulais être maman. Ne me demandez pas pourquoi car, au fond, je n'ai pas d'explication. C'était comme ça, c'était normal, c'était logique… Point.
Il me fallait ça pour être heureuse (plus heureuse ?)…
Pour autant, je me suis imaginée longtemps que je ne pouvais pas avoir d'enfant. Je n'avais pourtant aucun élément autour de moi qui me permette d'en arriver à cette conclusion. En fait, je crois que j'avais tellement peur d'être stérile que je m'étais préparée à cette idée.
Alors, quand je suis tombée enceinte, l'une de mes premières pensées a été "je ne suis pas stérile !". Cela a d'ailleurs été une des premières pensées de mon Homme.
Et là, nous avons été comblés de joie. Nous allions être heureux en famille.
Nous serions même plus heureux qu'avant, forcément. Et bien oui, "un bébé ce n'est que du bonheur" à ce qu'on dit ?! On serait donc forcément plus heureux avec un bébé dans nos bras.
On allait pouvoir l'admirer, le regarder dormir, le voir évoluer… Bien évidemment, il n'y aurait pas de soucis, pas d'inquiétude,… puisqu'un bébé "ce n'est que du bonheur".
Bon, j'avoue, j'ai vite déchanté. Le bébé parfait de mon imagination n'avait pas trouvé foyer à notre domicile. Le bébé de mes rêves n'avait pas trouvé réalité.
Bébé était prenant. Parfois trop présent même. Le temps que j'avais pour moi en illimité avant son arrivée s'est vu réduit à peau de chagrin comme on dit… Il n'en restait que quelques lambeaux dont je n'avais que faire tant la fatigue me submergeait.
Malgré tout, nous avons voulu un autre bébé. Nous avons repris le chemin des couches que la grande quittait à peine pour nous consacrer à ce nouveau bébé qui allait (forcément) nous combler de bonheur.
Le temps est devenu notre ennemi. Peu à peu, la sensation de ne vivre que pour nos filles s'est faite sentir… chez l'Homme comme pour moi.
Nos vies sont devenues deux marathons qu'il faut courir au quotidien. Ça use.
Le temps que nous avons pour nous est infime. Difficile d'être amoureux et amants quand on n'a même plus le temps d'entretenir la flamme.
Après, nous sommes peut-être des parents trop "poules" qui ont du mal à imaginer laisser les poussins à la maison pendant que nous nous amusons, nous retrouvons à l'extérieur du nid familial.
Au final, même si nous sommes heureux d'avoir nos filles (je n'imagine plus la vie sans elles), je ne suis pas certaine que nous soyons plus heureux qu'avant. Le sommes nous moins ?
Pour ma part, je ne sais pas si je me sens plus ou moins heureuse qu'avant d'avoir des enfants.
Je sais que je suis extrêmement plus heureuse depuis que je suis avec mon Homme. Il m'a offert un équilibre que je n'avais pas et qui me plongeait régulièrement dans des séances de pleurs (tous les soirs ?).
Mais suis-je plus heureuse, aujourd'hui, avec des enfants ? J'étais persuadée que je le serais. Aujourd'hui je doute. Non pas que je regrette mes filles. Non, comme dit plus haut, je n'imagine plus vivre sans elles. Je les aime comme un parent aime ses bébés, à la folie, pour toujours…
Aujourd'hui, il me manque l'épanouissement et le temps pour accomplir ce qui me plait.
Entre le boulot, l'entretient de l'appartement, notre vie sociale, les filles, le blog, mon job de community manager… je ne vois plus le jour.
Heureusement, le blog et le community management sont, pour moi, source de plaisir, mais le temps me manque pour diversifier mes centres d'intérêt. Je parle trop "maman", trop "blog" d'après mon homme. Et il n'a pas tort. Je ne sais plus parler d'autre chose et je crois que ça, ça me rend malheureuse.
En fait, je crois que pour être plus heureux quand on est parent, il faut savoir s'octroyer du temps. Il faut savoir laisser ses enfants dans les bras d'une personne de confiance pour penser à soi et à son couple. Le temps… Cet ennemi que l'on doit apprivoiser pour en faire un allier… Le temps qu'il faut apprendre à organiser pour mieux le maîtriser et en profiter !
Le bonheur d'un parent ne passe que dans la délégation… Voilà, il faut apprendre à déléguer pour se laisser le temps d'aimer la vie, de la savourer.
À quoi bon courir tout le temps tout ça pour être présent auprès de ses enfants ? Ne profite-t-on pas plus d'eux quand on est épanoui et détendu ? Moi je crois que si…
Et vous, qu'en pensez-vous ?
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8 comments
Il est très émouvant ton billet <3 En tout cas je suis sûre que tu es une super maman vu les bouilles heureuses de tes puces sur tes photos… Bon courage, tu trouveras ton équilibre lorsque ta Minuscule aura un peu grandi et sera plus autonome. <3
je ne me suis jamais posée la question de cette façon, tant pour moi la vie est différente, pas comparable… Mais en effet je pense que ca peut tenir à deux choses simples :
l’une comme tu dis , s’octroyer du temps : avec l’homme on a chacun des soirées dans la semaine où on peut sortir avec des amis, pour aller au sport etc
l’autre, avoir vraiment profite avant pour voyager, s’éclater, et ne pas avoir de regret après "j’aurai du faire ca avant"
et puis une troisieme piste aussi, pourrait etre de se dire qu’autre chose est enmarche, en construction, et qu’il y a pleins de choses a faire AVEC eux 🙂 des biz
Hier je voulais ecrire un billet intitulée "eternelle insatisfaite" mais je ne l’ai pas fait car j’ai preferee passer du temps avec mes filles ! Je pense qu’on se met une enorme pression pour etre la meilleure maman, la meilleure femme et la meilleure partout. Parfois mon cheri m’aide beaucoup, me force à me poser et à ne roen faire, m’asseoir avec mes filles et les regarder. Prendre le temps. Je pense que nos filles vont vite grandir et qu’il faut voir ses priorités, suivre ses envoes sans se mettre de pressin. Est ce quon cour as parce qu’on veut courir ?
je me retrouve à fond dans ce que tu écris !!! pour ma part j’ai besoin d’une demi journée avec moi même, et je pars avec mon appareil photo (1 fois par semaine) et il me faut 2 soirs (de 1h environ) ou sinon 1 week end par mois…. pour moi c’est vital ;surtout que j’ai mes enfants tout le temps
je comprends ce que tu dis
on est peut être plus heureux mais on a moins de temps, les journées sont depuis trop courtes pour moi mais je pense que je suis qd même plus heureuse car je me sens plus forte, j’ai plus confiance en moi, je me sens encore plus liée à mon mari…
mais c’est vrai que c’est prenant ces petites bêtes
en tout cas ton article est très bien écrit <3
bises
Très beau billet que beaucoup d’entre nous partagent je pense.
Moi je suis persuadée d’être plus heureuse qu’avant, j’ai une vie stable, des moments merveilleux avec ma fille, je suis remplie d’amour et rien que pour cela je sais que je ne voudrais plus de ma vie d’avant.
Par contre tout comme toi je pense qu’il est indispensable de s’octroyer du temps pour soi sans bruit, sans sollicitations constantes sinon on perd vite pied.
Enfin pour ma part, mon moral s’en fait ressentir, je suis de nature très calme et un peu solitaire pas très compatible avec une vie de maman 🙂
Alors parfois je craque, je pleure et je dis à mon mari Stop j’en peux plus, j’ai besoin d’air. Avanr j’avais une nounou qui me gardait Maya 3 jours par semaine et ces jours là n’étaient que pour moi.
Je flânais dans les boutiques, même faire les courses et le ménage était une bouffée d’air sans ma puce dans les pattes.
Hors depuis mon déménagement en mars, je n’ai plus de nounou, j’attends donc la rentrée scolaire avec impatience, j’avoue !
D’autant que je suis enceinte dans mon septième mois et je suis épuisée.
On s’accorde des petits moments avec mon mari aussi car pour nous c’est vital, on a laissé choupette chez Mamie et Tata durant 5 jours pour aller dans un hôtel tous les deux. On a besoin de se retrouver en couple pour ne pas se perdre dans notre rôle de parent.
Et là pas de culpabilité pour ma part car je me dis que je suis une maman à plein temps le reste du temps et que j’ai le droit moi aussi d’exister en tant que femme et épouse.
très touchant!
bizoux, cindy
Très beau ton article, qui pose de belles et bonnes questions… A débattre IRL, pour parler ensuite d’autres choses que de parentalité 🙂