Avant de donner naissance à Minipuce, je savais que j’allaiterais. Je m’étais fait une idée assez précise de mon allaitement et j’avais dans l’idée de donner le sein à mon bébé au moins pendant les six premiers mois. Mes projets étaient dictés par la volonté d’offrir ce qu’il y a de meilleur à mon enfant, rien de plus, rien de moins…
Ma grossesse s’est bien passée, une grossesse pendant laquelle je n’ai jamais douté du fait que j’allaiterais une fois ma fille née. Et puis, je suis devenue maman.
Une fois le bébé tout nouvellement né dans les bras, j’avoue que j’ai un peu déchanté. Je n’aimais pas la sensation de sa bouche sur mon sein… et puis j’avais cette désagréable impression d’avoir un piranha au bout du téton qui me rendait en sang ce qu’il restait de ce qui semblait avoir été mâchouillé et grignoté…
Je n’ai reçu aucun conseil à la maternité et j’étais loin d’avoir conscience de l’existence de Conseillères en allaitement ! Je me suis donc débrouillée seule… trop seule… finissant par me retrouver avec des seins engorgés de lait, douloureux, au bord de la rupture (des seins qui ont fini par garder les séquelles de l’éclatement de mes tissus en arborant maintenant d’affreuses vergetures indélébiles). J’ai tenu le temps que j’ai pu, souhaitant toujours offrir à ma fille ce fabuleux nectar. Mais la dépression Post-partum avait pris le dessus sur mon état, j’ai fini par lâcher prise. Au bout de deux mois, j’ai voulu cesser d’allaiter. Je suis allée voir mon médecin qui m’a donné du Parlodel, un médicament censé aider à ne plus produire de lait… un médicament généralement donné au tout début de l’allaitement et qui, finalement, n’a eu strictement aucun effet sur moi… J’aurais donc mieux fait de m’abstenir de prendre ce médicament aux effets secondaires multiples et variés. La meilleure solution a été pour moi d’exprimer manuellement le lait de ma poitrine, une opération que j’ai répété toutes les deux heures (la nuit y compris) pendant les premiers jours. L’enfer de mon allaitement avait été tel que j’ai préféré ne pas tenter de reprendre l’allaitement. D’autant que ma fille commençait à faire de bonnes nuits et moi je manquais cruellement de sommeil.
Quand je pense à l’arrivée éventuelle d’une second enfant, je ne peux m’empêcher de penser à cet allaitement qui s’est révélé une véritable épreuve pour moi. Même si j’ai toujours en tête de vouloir offrir ce que Mère Nature a prévu pour bébé, je dois dire que je crains de revivre les mêmes choses. Je regrette de ne pas avoir été plus conseillée et de ne pas avoir aimé donner le sein à mon bébé.
Je sais aujourd’hui que je saurais trouver les aides nécessaires pour m’aider si j’en ai besoin… mais ça, je ne le savais pas avant de donner naissance à ma fille ! Je l’ai appris quand je me suis retrouvée face à mes problèmes ! Il aurait été pourtant si simple de les anticiper !
Je réalise à quel point notre société, pourtant soit-disant évoluée, a bien des progrès à faire en matière de communication sur l’allaitement ! Je ne comprends pas pourquoi les futures mamans ne sont pas plus informées.
Bien sûr, on peut penser qu’allaiter est un acte naturel qui n’appelle donc aucun conseil… mais à l’heure où l’Homme, dans son sens large, a perdu une énorme partie de ses instincts naturels (notre mode de vie n’est plus celui de nos ancêtres…), je crois qu’une remise en question est nécessaire et que des conseils sont largement bienvenus.
Aujourd’hui, de nombreuses conseillères sont réparties sur le territoire français pour aider les mamans à bien commencer leur allaitement mais leur existence n’est pas toujours connue. J’aimerais sincèrement que cela change !
Mais, de toute évidence, la France a encore beaucoup de mal avec ce sujet pour qui une semaine est d’ailleurs consacrée. En France, on aime bien faire des semaines spéciales en l’honneur d’une cause oubliée ou pour faire passer des messages qui ne veulent pas rentrer dans la tête des gens… Alors cette semaine, c’est la semaine de l’allaitement… Voilà pourquoi je vous parle du mien, bien chaotique.
La semaine de l’allaitement a pour but de protégrer et de promouvoir l’allaitement maternel. Une promotion de cet acte semble essentielle… et pour cause, on n’en parle pas assez aux futures mamans ! J’aimerais que des semaines de ce type puissent faire évoluer les choses. J’aimerais être assez naïve pour le croire en tous cas mais je ne peux m’empêcher de m’imaginer que beaucoup de chemin reste à faire dans ce domaine… quoi pessimiste ???
Et vous, vous êtes vous senties assez informées en matière d’allaitement ?
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11 comments
Pas du tout pour mon premier… Terrible déception pour une chose que je pensais si naturelle !
Du coup, pour la seconde, j’ai anticipé avant sa naissance, avec les réunions de la Leache League 😉 Et 16 mois 1/2 d’allaitement harmonieux (avec débuts hards) et encore plus pour la 3ème…
Merci la LLL et les gentilles sages-femmes !!
Pas facile ton expérience dis donc … Moi pour bb1, pas assez renseignée aussi mais super soutenue à la mater. Il tétait mais n’aspirait rien, montée de lait qu’au 6ème jour, on est restés à la
mater 8 jours car il avait perdu trop de poids du coup …J’ai fini par tirer mon lait pour le nourrir au biberon car impossible de lui faire prendre le sein. J’ai réussi à allaiter 2 mois comme
ça en tirant mon lait toutes les 3 heures … sauf la nuit car c’était trop de temps et trop dur et j’avais besoin de dormir entre les tétées. Du coup, la nuit il avait 1 bibi de lait en poudre
puis j’ai eu de moins en moins de lait et ça s’est tari tout seul. Pour la puce, je vais tenter de mieux préparer les choses 🙂
Bisou
Comme toi, pour mon 1° allaitement (il y a plus de 11 ans) je n’avais aucune info, rien, et en 3 semaines, tout était plié, je suis passée au bib…
Ca m’a un peu « traumatisé » (le mot est très fort mais j’en gardais une blessure quoi).
Donc quand ma seconde fille est née, je me suis beaucoup renseignée et entourée. Mais il faut aller la chercher l’info!! J’ai eu beaucoup de conseils contradictoires, ça n’aide pas beaucoup,
heureusement que je m’étais documentée! Et du coup j’ai pu l’allaiter presque 8 mois, j’ai arrêté quand j’ai voulu, et j’étais contente.
Pour le 3° (quand il voudra bien se pointer), je ne sais pas si j’allaiterai, je suppose que oui, mais je ne me mettrais aucune pression…
Je te comprends, je n’ai pas été assez informé sur l’allaitement. J’ai allaité ma fille exclusivement jusque ses 2 mois et puis je suis passé au lait en poudre qui va avec l’allaitement, donc
pendant 2 mois j’ai alterné..
Aujourd’hui je suis bien plus renseignée et je compte de nouveau allaiter (mon 2e bébé) et j’espère pouvoir mieux allaiter.
Le corps médical minimise ou ignore totalement la DOULEUR que ça peut être de ne pas réussir à nourrir son enfant…
Hélas, je crois que ton témoignage n’est que le reflet d’un bon nombre d’allaitement… Notre société nous pousse à allaiter, mais ne forme pas les professionnels derrière.
Allaiter, c’est peut etre « naturel » mais ça s’apprend. Et pour cela, il faut au moins une préparation avant l’accouchement et ensuite, un vrai accompagnement à la mater.
Je ne me suis pas rendu compte de ces difficultés pour mon fils. J’étais suivie par une SF conseillère et j’ai accouché dans un CHU dont le personnel était formé. Ce n’est qu’après, en
rencontrant des mamans, que j’ai réalisé que j’avais eu de la chance !
C’est un comble de devoir courrir après des conseillères en lactation, quand on voit le suivi de grossesse en place. Et ça m’épate encore que des Sf ne soient ni formées, ni m^me sensibilisée…
Pour ma part je voulais allaiter dur cmme fer ! mais les premiers jours après la naissance ont été un véritable calvaire : le lait ne venait pas, le bébé pleurait de faim, j’avais terriblement
mal pendant les tétées (genre de contractions atroce, l’utérus qui se rétracte je crois…) et le bout des seins horriblement enflamés…
j’ai serré les dents, mis de la lanoline pour apaiser, mis desembout de protection au bout des seins les permières semaines, et après 3 semaines c’était parti pour 11 mois !
Et ça a été magique, je ne regrette pas toutes ces douleurs du début.
Par contre je n’étais absolument pas préparée à la fatique qu’on ressent quand on allaite (particulièrement entre le 4ème et le 5ème mois), ni aux carences en calcium et vit D, donc, bien bien
faire attention à son alimentation pendant l’allaitement !
Coucou,
alors, je ne suis pas sûr qu’on puisse aimé donné le sein à son bébé, du moins pendant les tout premiers mois ! Ça fait mal, bébé a besoin de téter souvent, et pas que pour manger…c’est
fatiguant !
J’étais comme toi, je voulais donner le meilleur à ma crevette. Et j’avais un telle volonté comme pour mon accouchement, je ne souhaitais pas la péridurale…qu’il aurait fallu un truc vraiment,
vraiment douloureux pour que je ne persévère pas ! J’ai eu des crevasses, mais à part ça, rien de méchant.
Je suis très tétûe et lorsque je souhaite quelque chose, je me bat au max ! J’ai donc accouché sans péri, et allaiter ma crevette 2 ans ! J’ai failli arrêter pleins de fois, elle me faisait mal,
mais c’était mon sein qui la nourrissait ! Je ne pouvais pas la priver de cela.
Pendant ma grossesse, j’avais cherché des livres sur le sujet, et j’avais acheté le livre de la leche league « L’art de l’allaitement maternel.
Ce livre m’a donné pleins d’infos. Je ne sais pas si c’est grace à cela où si j’ai eu la volonté de tenir malgré tout. Une chose est sûre, les mamans ne sont pas assez informés, même pendant la
grossesse, et après l’accouchement ! Nous ne sommes pas assez entourés. Je me suis posé beaucoup de questions, une fois à la maison. Je n’ai pas eu le courage de prendre contact avec une
conseillère, mais je crois qu’il ne faut vraiment pas hésité au moindres doutes !
En tout les cas pour mon 2ème bébé, qu’on envisage très très bientôt, je referais tout pareil, et si j’en ressent le besoin, j’appellerais une conseillère de la leche league ou autres…
Bisous.
Coucou,
ça me peine tellement de lire des récits de ce genre. J’ai moi aussi eu un premier allaitement compliqué et douloureux, qui s’est terminé plus tôt que ce que j’aurais voulu. A la maternité, zéro
aide. Je leur faisais part de mes souffrances, elles m’apportaient des biberons ! Je me suis accrochée pour finalement repasser en allaitement exclusif à notre retour à la maison, mais avec des
bouts de seins en silicone pour éviter la douleur. Puis je suis repassée en mixte très rapidement, et j’ai presque toujours allaité avec les bouts de seins. J’ai tellement vécu tout ça comme un
échec que je me suis dit que pour le 2ème, ça ne se passerait pas comme ça. J’ai eu la chance de trouver une super association près de chez moi et de rencontrer une consultante en lactation. Ma
2ème puce a maintenant 5 mois, et elle est toujours allaitée exclusivement. Je souhaite à toutes les mamans ayant eu un allaitement difficile avec le premier, de vivre un allaitement serein pour
le 2ème…
La même ici, sauf que j’étais informée (j’ai de la chance, ce n’est vraiment pas le cas partout!). Mais à la naissance de ma fille, moi qui étais persuadée de l’allaiter, je n’ai pas « aimé ». Je
suis vite passée au biberon, et pour moi ça restera une étape « ratée » quelque part. Ton récit est touchant, vraiment.
J’ai toujours su que je n’allaiterais pas, je suis une femme très angoissé et ne pas savoir ce que prends mon enfant n’aurait pas été possible, en plus avec la fatigue etc je l’aurais très
mal vécu je sais qu’il pouvait avoir la possibilité du tire lait mais non plus je ne le sentais pas !! j’ai essayé avec la tété de bienvenue et ça a bien confirmé mon choix en plus la sage femme
comme elle a traité mon sein j’ai pas du tout aimé !! après je trouve très beau le lien qu’on les mamans avec leur bébé qu’elle allaite… je suis déjà très fusionnelle avec mon fils alors
j’imagine meme pas si je lui avais donné le sein…