Depuis plusieurs semaines déjà, nous avions organisé les vacances de Pâques. Presque minutées, nous savions comment ces deux semaines seraient agencées, pour nous et surtout pour Minipuce.
Nous avons ainsi passé notre première semaine en famille à Concarneau, en Bretagne, chez des amis qui nous sont chers (à tel point qu’ils ont tous les deux été désignés témoins de notre mariage !). Le soleil était au rendez-vous. Nous avons pu profiter de la plage et des jolis paysages ensoleillés de cette jolie région de France. J’espère avoir le temps de vous en parler plus longuement dans un futur article.
Samedi, nous sommes rentrés à Paris. Le retour a été terrible pour moi. Heureuse durant une semaine, je suis rentrée triste et désemparée dans notre appartement parisien qui, d’un coup, était devenu étouffant et étroit malgré ses presque 70 m²… Dimanche matin, à 9 h 00, l’interphone appelait Minipuce vers un nouveau voyage. Son papy et sa mamy l’attendaient en bas de l’immeuble pour filer vers de nouvelles aventures. C’est donc vers la Dordogne que ma petite Minipuce s’est dirigée, en compagnie de ses grand-parents. Elle nous a fait un sourire, un coucou de la main et la voiture s’est éloignée. Moi, ça m’a fichu un sacré coup au moral… Ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle passe une semaine loin de nous mais là, je ne sais pas pourquoi, c’est comme si je ne m’y étais pas préparés, comme si je ne m’étais pas faite à l’idée. Une partie de moi avait l’impression de ne pas en avoir assez profité, de ne pas l’avoir assez couverte de baisers.
Nous sommes rentrés chez nous, vaquant à nos occupations. Il le fallait.
Deux jours sont passés. Minipuce est heureuse chez ses grands-parents. Elle s’y amuse, se laisse chouchouter avec plaisir. Là-bas, elle est un peu le centre du monde, et ça elle adore ! Au téléphone, elle est joyeuse. Elle semble heureuse de m’entendre à en croire le « Mamaaaan » tonitruant qui introduit notre conversation. Moi, je me sens molle et sans énergie (comment fait-elle pour en avoir autant ?!). Je l’écoute mais la conversation est décousue. Ma maman intervient régulièrement pour m’apporter les informations que j’attends et que Minipuce peine à me donner (j’ai l’impression de l’ennuyer royalement avec mes questions). Ma mère m’indique alors que ce week-end, ils sont invités chez le cousin R. de Minipuce pour son anniversaire. Il va fêter ses 3 ans. Minipuce est heureuse d’y aller. Elle l’est d’autant plus qu’elle sait qu’il y aura aussi son cousin P. et ses parents (ma soeur et son chéri). Elle demande alors si papa et maman y seront également. La distance est telle que nous ne pouvons pas nous permettre ce voyage sur un week-end. Nous ne serons donc pas de la partie. Je lui réponds donc que nous ne serons pas là mais qu’elle ne sera pas seule puisqu’il y aura ses grands-parents.
A l’autre bout du fil (mais où est le fil ??!), je n’entends plus rien… Mon coeur de maman s’affole tandis que ma conscience analyse la situation : ce silence n’est que le reflet de ce qu’il se prépare, une bombe à retardement vient de s’enclencher. Minipuce s’apprête à pleurer (bruyamment pour le coup !). J’entends ma mère demander à Minipuce ce qu’il se passe et là, elle explose en pleurs. Elle pleure si fort qu’on ne comprends rien à l’explication qu’elle tente de nous livrer. Je ne mets pas longtemps à comprendre qu’elle est triste à l’idée de ne pas avoir ses parents auprès d’elle pour un événement aussi important que l’anniversaire de son cousin (dans le monde de Minipuce, les anniversaires sont sacrés : the place to be !). Ma mère gère la crise. Mon coeur saigne de l’entendre pleurer si fort. Je suis d’une inutilité affligeante… Je suis loin, je ne parviens pas à me faire entendre. Elle ne m’écoute pas. Le téléphone n’a aucune portée sur elle. C’est bien simple, ma misérable présence vocale s’est effacée… je ne suis pas là, je ne peux pas agir. J’ai l’impression d’être baillonnée, ligotée sur une chaise, enfermée dans une cave sans fenêtre. Ma fille pleure et je ne peux pas la regarder dans les yeux, ma fille pleure et je ne peux pas la rassurer… ma fille pleure et je ne peux pas la prendre dans mes bras… ma fille pleure et je ne peux pas l’embrasser.
Je me sens privée de mes sens…
Voilà, ma Minipuce est loin de moi, elle me manque et en même temps j’apprécie ce temps que son absence nous dégage chaque soir. La Minuscule se couche super tôt !
Bref, elle me manque, elle et ses mignonneries… Espérons qu’elle oublie ses pleurs et caprices en Dordogne (oui, là, je rêve !!!).
Et vous, vous vous êtes déjà senti impuissants en étant loin de vos p’tits bouts de chou ?
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