A mes yeux, construire une famille, avoir un bébé avec lui, c’était évident. Je voulais faire ma vie avec lui (et je le veux toujours !) et construire avec lui. J’avais alors une vision idéale de la famille : papa, maman, une fille et un garçon. Papa et maman amoureux comme au premier jour, jouant avec plaisir avec leurs enfants parfaits et leur chien dans un grand jardin, derrière une jolie maison dont il seraient les propriétaires.
Bref, la vie était belle dans mon imaginaire de jeune femme encore naïve.
Et puis mon rêve s’est réalisé, pas vraiment comme je l’avais imaginé. La vie s’est accélérée ne nous donnant plus beaucoup d’espace pour vivre pour nous, nous obligeant à suivre un rythme qui ne nous convient pas forcément… et l’amour dans tout ça en a pris un coup…
Après la naissance de La Minuscule, j’ai voulu éviter de me retrouver dans la situation que j’avais vécue après l’arrivée d’Emma : dans une vilaine dépression. Je me suis vue nommer cette affreuse période « dépression post-partum » mais en réalité, je ne sais pas s’il s’agissait réellement d’une dépression post-partum, d’un burn-out maternel ou d’une dépression tout court… Toujours est-il que je ne me sentais vraiment pas bien.
Après la naissance de Léna, malgré que ce soit un bébé sans problème, un bébé facile, un bébé sans coliques, je ne me suis pas sentie bien non plus. Il y a eu ce baby blues et puis il y a eu autre chose, un état général dépressif… J’ai donc décidé de ne pas me laisser m’enfoncer cette fois et de prendre le taureau par les cornes en prenant rendez-vous, dans un premier temps, avec la psychologue de la PMI. Je l’ai vue 3 fois avant de me rendre compte qu’elle ne me suffisait pas. Conseillée par la sage-femme qui me suivait dans le cadre de ma rééducation périnéale, j’ai pris rendez-vous avec une psychothérapeute de sa connaissance.
Ma dernière séance a été l’occasion pour moi de comprendre quelques petites choses et de réaliser une partie de ce qui ne va pas dans ma vie.
Je n’entrerais pas dans les détails car beaucoup de choses restent très personnelles et très intimes. Il apparaît cependant très clairement que j’ai besoin de retrouver une relation trop longtemps mise de côté, ma relation avec mon Chéri.
Je l’ai un peu (beaucoup ?) perdue quand Emma est née. Il y a eu comme une rupture entre nous à ce moment là… et, même si nous avons su nous retrouver un peu, il s’avère que nous sommes restés assez éloignés l’un de l’autre.
L’Homme ne dit rien mais je crois que, comme moi, il souffre de cette séparation qui a opérée entre nous.
Nous avons su gérer (comme des chefs !) nos deux filles jusque là, nous avons su nous en occuper… Mais nous nous sommes négligés, nous passant au second plan, pire encore, nous oubliant…
Aujourd’hui, je sais que j’ai besoin de le retrouver et de NOUS retrouver, peut-être pas tels que nous avons été mais nous retrouver tels que nous sommes aujourd’hui avec une grosse pincée d’amour et de tendresse. Ça me manque énormément.
Et peut-être qu’après avoir retrouvé un peu de ça, je me sentirais à nouveau revivre…
Et vous, vous avez le sentiment d’avoir mis un peu, beaucoup votre couple de côté depuis que vous êtes parent ?
11 comments
Ici non ça va, j’ai cru que le couple aller être mis de côté, mais nous avons tout fait pour le préserver.. Pas facile tous les jours, il y a eu des périodes très mauvaise entre nous, mais on a surmonter cela, et j’espère continuer.
En tout cas ton billet et vraiment bien écrit !!
Après la naissance de bébé1, on a d’abord été en cohésion totale, puis on s’est éloigné… bébé2 a tout cassé, par ma faute beaucoup je pense, j’ai mis ma vie de maman et d’entrepreneuse avant nous 2. ca a vraiment failli cassé…. et puis on est pas toujours d’accord sur l’éducation, sur notre manière de gérer telle ou telle chose… un enfant, ca ne rapproche pas toujours notre couple… et puis, on a ouvert les yeux, j’ai ouvert mes yeux, j’ai arrêté de chercher qq chose que je ne retrouverai plus, la fougue du début, la spontanéité… tout ça .. on a mis du temps, il m’a laissé du temps pour nous retrouver, on s’est retrouvé petit à petit. On a fait bébé3. avant d’accoucher j’ai eu peur, peur de le reperdre, de n’être à nouveau qu’une maman. et puis au final, bébé3, c’est vraiment le bébé qui nous a rapproché, autour duquel on est en osmose, on ne se pose plus de question, on se laisse vivre, je n’ai plus de doutes sur ce que je dois faire avec bébé3, je me laisse porter, je suis mon intuition, alors que ce n’était pas le cas pour les deux autres. bébé3 est le dernier, pendant ma grossesse j’ai eu des problèmes, j’ai cru que je ne le verrai jamais ce bébé là. et je pense que ca nous a aussi beaucoup rapproché. on n’a pas encore retrouvé notre vie perso d’avant, mais on a nos moments, on se sourit, on communique, on se fait des calins, on fait des "vrais" calins, même si avec des enfants la spontanéité n’existe pas. je ne me suis jamais sentie aussi proche de lui.. il a fallu 3 enfants, comme quoi. on se sent complet maintenant. on est heureux.
mais c’est normal, vraiment normal de se questionner, de demander de l’aide, et c’est vraiment courageux de vouloir "corriger" trouver des solutions.
Très beau billet plein de sincérité!
Oui ici c’est pareil… Je fais passer les filles avant le reste, je l’avoue, mais j’ai pas envie en fait… J’espère qu’avec la reprise du boulot, un rythme va s’installer et que tout se remettra dans l’ordre naturellement (sinon on avisera pour se faire aider…) 🙂
pas facile d’écrire tout cela et de faire cette démarche bravo! Ici, nous étions en couple depuis à peine un an quand je suis tombée enceinte. c’est merveilleux c’est clair mais oui je (on) ressens le besoin de faire des choses à deux même si le temps et l’argent manquent pour le faire… ça fait tjs une claque car l’organisation change et les priorités ne sont plus les mêmes.
J ai l impression que tu as déjà fait la moitié du chemin en prenant conscience de tout ça…
Bises
Je disais justement à chéri hier soir que j’espérais qu’on n’allait pas se perdre avec l’arrivée de Bébé dans quelques semaines… Pour l’instant, ça n’est qu’un vœux pieux, mais si on garde ça dans un coin de notre tête, j’espère qu’on pourra éviter pas mal de soucis…
En tout cas, c’est courageux de ta part d’avoir entamé des démarches et des thérapies pour y voir plus clair et avancer…
J’ai vécu l’arrivée de notre enfant comme un tremblement de terre conjugual. Jamais je n’aurais imaginé que notre couple (uni depuis 10 ans) chavirerait à ce point. On a frôlé de très près le naufrage. J’en garde un souvenir cauchemardesque, nous étions agressifs l’un envers l’autre à l’opposée totale de ce que nous étions jusque là. Peu de personnes osent en parler mais c’est une réalité pour bien des couples.
Les choses se sont tassées peu à peu, nous avons trouvé un équilibre à trois et retrouvé une vraie complicité à deux. Il faut du temps.
Je me retrouve en lisant ton post..
On a eu la puce en août, et je commence seulement à retrouver mon homme, cette sensation de tout gérer, mais au final d’oublier une partie de soi, sa moitié, ça m’a déprimé aussi 🙁
7 mois dans 4 jours elle ne fait toujours pas ces nuits, reste avec nous le soir devant la télé jusqu’à ce qu’on aille se coucher, je me sens limite coupable d’avoir trop laisser passer de choses..
Mon homme non plus n’est pas bien, j’expliquerais pas les détails, mais la déprime s’installe, médecin etc..
J’espère qu’on va réussir à s’en sortir d’ici peu, mais je vois déjà une différence donc c’est top 🙂
Par contre, on en veut encore 2 autres petits bébés, je ne sais pas si on va réussir à gérer …
Houla, oui , il nous a laissé de côté et donc j’ai appris a faire sans lui, il y a eu la famille qui nous a pourri la vie aussi. Et ca a pourri notre couple aujourd’hui on est au stade de colocataire … On a essayé de sauvé ce qui y avait a sauvé mais je pense que c’est irréparable, comme toi j’ai vu une psychologue en périnatalité, une conseillère conjugale … mais rien a faire :/
On fait avec, on essaye juste de ne pas se déchirer pour ma minie c’est tout.
On fait avec et puis voilà, je suis jeune et j’ai pas envie de me prendre la tête avec ça.
Je pars du principe qu’aujourd’hui je dois me battre pour ma fille, si mon couple ne va pas tampis ca passe ou ca casse 🙂
Billet bien ecrit comme d’habitude,
Gros bisous a tout les quatre !
C’est une chose difficile, pas forcément contrôlable car on peut ne pas s’en rendre compte de suite.
Nos débuts avec bbV étaient des semaines entières à l’hôpital. Certes c’est différent, mais on s’oublie aussi..
On a toujours tenté de se trouver un peu de temps pour souffler en dehors de la maladie, en dehors de l’hôpital un après midi, un weekend, toujours sans bébé pour parler d’autres, se tenir la main et s’aimer.
Ce genre de problèmes (maladie d’un enfant) peuvent casser un couple, parce que ces épreuves sont très douloureuses et qu’on ne les gère pas forcément de la même manière. On a toujours fait en sorte de penser à nous une fois de temps en temps.
Maintenant, même si on sait qu’être parent c’est passer au second plan, on s’efforce d’avoir un quotidien amoureux et des temps de pauses rien qu’à nous (merci à mes chers parents d’ailleurs 😉 )
Je te souhaite de retrouver ce plaisir d’être un couple 🙂
Je crois qu’il faut vraiment "se battre" pour son couple 😉 J’y pense depuis que le petit est né. Je me dis depuis le début que je ne dois pas laisser de côté mon homme qui peut, naturellement, se sentir exclu, tant la relation maman-bébé peut être fusionnelle dans un premier temps. Pourtant, je ne cache pas que les premiers mois ont été difficiles…
Aujourd’hui, forcément, je constate que notre relation n’est plus la même qu’avant, lorsque nous n’étions que tous les deux. Et c’est normal. J’essaie de sauver au maximum ce qui nous rattachait tout simplement en étant tendre, attentionnée et à l’écoute le plus possible même si ça ne sera jamais comme avant. Il faut dire qu’avant je ne montrais pas beaucoup mon vrai caractère…
Le couple évolue et l’air de rien, notre enfant est aujourd’hui le centre de nos attentions (ça bouge, ça crie et ça fait des bêtises ces petites choses-là).
Enfin… notre couple n’est (HEUREUSEMENT !!!!) pas parfait. J’ai un caractère de cochon, et mon homme m’agace souvent (les vêtements qui traînent, les miettes sur la table, etc… ). On s’accroche quand-même… Et je crois que ce qui nous sauve (pour l’instant !), c’est l’humour. L’humour est très important pour relativiser dans la vie et mon homme aime le pratiquer. Heureusement, je suis très bon public. Même quand je n’ai pas le moral, la dérision m’aide à voir les choses un peu autrement.
Je ne doute pas que vous réussirez à vous retrouver avec le temps. Je pense bien à toi. A bientôt 😉 Bisous !