Suis-je séduisante ? La plupart du temps, si je devais répondre à cette question, je dirais naturellement « non »… Et si je me mettrais à réfléchir un peu à la question, je me dirais sans doute que « oui, je dois bien l’être un peu ». J’ai réussi, semble-t-il, à séduire l’homme qui partage ma vie aujourd’hui… Mais, pourtant, il m’est maintes fois arrivé de penser que l’on me voyait comme un second choix… Donc pas forcément séduisante. Peut-être simplement gentille et pas trop chiante… Quoi que, sur ce dernier point, je me mets à douter de plus en plus… Bref, suis-je séduisante ?!
La question n’est sans doute pas des plus importantes.
Que je sois séduisante ou non, après tout, qu’est-ce que ça change ? En fait, en y réfléchissant bien, je crois que la question a son importance. C’est que je n’ai jamais été très sûre de moi… C’est même peu de le dire. En fait, j’ai passé les 35 premières années à me dénigrer je crois.
J’ai toujours pensé que j’avais moins de valeur que les autres, que j’étais moins capable que les autres ou que « les autres » avaient plus de capacités à réussir dans la vie que moi. Ouais, j’ai longtemps eu une sale image de moi… On pourrait même dire que j’ai passé ma vie avec cette fichue image de moi-même. Il n’y a que récemment que j’ai ENFIN réalisé que j’avais une valeur dingue, que j’étais capable de réaliser plein de super choses, que j’avais même des qualités et que je pouvais réussir (in-cro-ya-ble !). Les « autres » ne me semblent plus aussi géniaux que ça et, franchement, ça fait un bien fou.
Me sentir (à peu près) bien dans ma tête, avoir beaucoup plus confiance en moi, c’est une énorme victoire pour moi.
Même s’il y a des moments de découragement et de dénigrement, je sais maintenant redresser la barre très vite et me prendre entre 4 yeux pour me remettre, toute seule comme une grande, les pendules à l’heure. C’est aujourd’hui, sans doute, que je réalise que ma thérapie de 3 ans aura porté ses fruits (comme quoi, voir un {BON} psy ça aide !).
Sauf que, côté physique, j’ai encore beaucoup de mal à tout assumer.
Ma poitrine est devenue toute molle depuis la naissance d’Emma.
Les engorgements ont sacrément abîmé mon épiderme et même si j’ai réussi à retrouver un peu de fermeté de ce côté là à coups d’huile essentielle de Ciste et d’huile d’Argan, y’a pas à dire, ma poitrine s’est affaissée. J’essaie de vivre avec et d’accepter mais, franchement, j’ai énormément de mal…
Mes fesses ont toujours été potelées.
Même mince, j’ai du popotin. Je suis faite comme ça. Certaines seraient contentes d’avoir mes fesses à en croire les opérations de chirurgie esthétique auxquelles certaines femmes ont recours pour se faire un popotin bien rond, bien visible… Et ouais, il semblerait que les « big booty » soient tendances ! Et les exemples de bombes arborant un « gros popotin » ne manquent pas : Rihanna, Beyoncé, Kim Kardashian… et j’en passe ! Mais moi, ça ne me réconcilie pas avec mes formes pour autant…
Mes jambes, elles, c’est encore autre chose.
Jamais vraiment minces sans être énormes non plus, elles sont surtout criblées d’imperfections : poils incarnés contre lesquels je lutte perpétuellement, bleus (violets, roses, noir, caca d’oie… que sais-je ?!), boutons, égratignures, pores trop visibles… Parfois, je les regarde et je m’interroge : y’a un truc que je fais mal ? (à part me cogner partout) Il m’arrive d’observer les jambes des autres filles (le vieux réflexe de nana qui regarde les autres filles pour se comparer à elles).
Et là, bien souvent, j’ai l’impression de me trouver face à des jambes photoshopées… Je ne vous cache pas que cette image a le don de me flanquer une bonne dose de découragement dans la figure !
A côté de ça, bon, il faut quand même dire qu’il y a des trucs que je trouve sympa.
Il est difficile, voire impossible je pense, d’être satisfait de son physique à 100%. Mais aujourd’hui, j’apprends à apprécier mon visage. J’arrive même, certains jours, à me sentir jolie ! J’accepte aussi mes cheveux même s’ils deviennent blancs et que je déteste ça (et que c’est de pire en pire). Mes épaules sont sympas et mon dos devient même sympa à son tour ! Depuis que j’ai fait virer mon stérilet, les énormes et immondes boutons que j’avais dans le dos ont disparu (VICTOIRE !!!).
Et puis il y a une chose dont je suis actuellement assez contente : malgré mes 37 ans, je n’ai pour l’instant pas de ride (ou vraiment des riquiquis au coin des yeux). Donc, ouais, il n’y a pas que du mauvais !
Pour autant, j’ai encore du mal à m’accepter physiquement et SURTOUT, à me sentir séduisante. Etre potable physiquement est une chose mais être séduisante en est une autre, non ?
Il suffirait pourtant de peu de chose…
Je crois, surtout, que c’est de l’extérieur que doit me parvenir l’information. Pour me sentir séduisante, il suffirait qu’on me le dise, que l’on me confirme ce sur quoi je doute.
Il m’arrive parfois de tomber sur l’un des vigiles de l’immeuble où je travaille. Je n’ai souvent pas le temps d’atteindre la porte de l’escalier qui mène à mon bureau, qu’il me propose un café. A cette occasion, il me souffle régulièrement qu’il me trouve magnifique et que mon mari a beaucoup de chance. Il me dit même que ses collègues, qui m’observent passer derrière la vitre sans teint du local sécurité, balancent des « whouaa », des « c’est qui cette meuf ? », des « regarde celle-là comment elle est gaulée » (et des trucs obscènes aussi sans doute). Je n’ai jamais su s’il pipotait ou si c’était vrai. Mais lui, en tout cas, me trouve séduisante (hein…. faut croire, non ?).
Malgré tout, ça ne suffit pas pour m’en convaincre… peut-être simplement parce qu’il n’est pas celui que j’aimerais séduire et que je séduis peut-être finalement ? Et s’IL me le disait simplement ?