La maternité ça m’a bien changée… mais pourtant il reste encore des choses de mon passé qui, je crois, jamais ne pourront s’effacer.
Quand je suis arrivée à Paris, il y a maintenant 6 ans, je me souviens m’être arrêtée chez un cordonnier pour faire réparer un talon qui s’était fait la malle. Au moment de quitter le bonhomme, il me lance : « vous n’êtes pas parisienne ! ». Je lui réponds qu’effectivement, je ne le suis pas, que je viens seulement d’emménager… ce à quoi il a répondu : « ça se voit, vous êtes bien souriante ! ». J’ai alors pensé que ce sourire, j’allais certainement le perdre en restant trop longtemps dans cette ville (de dingues)… Mais, en tous cas, 6 ans plus tard, il est toujours là… peut-être trop là même.
Bien souvent, quand je bousule sans le vouloir un passant, ou lorsque je gêne quelqu’un, naïvement, je lui souris (peut-être trop) en m’excusant (peut-être trop), n’hésitant pas à en remettre une couche pour être certaine que la personne m’a complètement pardonnée (même si au fond, ça m’importe peu d’être excusée par un inconnu). Bien souvent, j’essuie une bonne tempête, complètement agressée par les paroles du parisien « malmené ». Et moi comme une cloche, bien souvent, je ne réponds pas, je passe mon chemin, déçue de ce comportement que je n’avais pas imaginé trois secondes plus tôt. Au final, je me laisse marcher sur les pieds, trop gentille pour riposter.
Il m’est arrivé une fois de me mettre au niveau de l’autre personne et de finir par l’insulter. C’est vraiment moche d’en arriver là, mais vraiment c’était trop. Je suis rentrée chez moi, le coeur battant et les joues en feu, la colère au ventre…
Cette agression verbale était particulièrement virulente. Elle m’a poussée à sortir de mes gonds. Mais, d’habitude, je reste à ma place. Non pas que je veuille me laisser faire (la soumission, c’est pas mon truc), mais, franchement, je ne suis pas du genre à donner de l’eau au moulin de la méchanceté. Je préfère laisser glisser et attendre que l’orage passe. Une façon, peut-être de me protéger et de m’éviter de devenir, moi aussi, une vieille bique aigrie.
Mais c’est peut-être aussi parce que je suis trop gentille… une bonne poire, un peu nouille parfois… si si… Mon chef me l’a déjà dit… et il avait pas tort !
« Trop bonne, trop conne » dit-on… Ce dicton me va comme un gant. J’ai le défaut de toujours vouloir faire plaisir aux autres, faire profiter ceux que j’aime et que j’apprécie de ce que j’ai et qu’ils n’ont pas…
Mais, en fait, quand je regarde tout ça de plus loin, je réalise qu’il est rare que les rôles soient inversés. Cela arrive, heureusement, mais cela reste rare. Sans vouloir jouer dans le « donnant-donnant », je me dis seulement de me poser mille questions. Des questions qui me font parfois remettre en cause ce que je fais.
Dernièrement, je me suis posé des questions sur mon blog, sur ce qu’il apportait autour de moi, sur ce qu’il m’apportait à moi. J’ai des réponses mais certaines de mes questions n’ont pas reçu d’écho. J’espère, à travers lui, apporter des réponses aux questions de parents. J’aime à penser que ce que j’écris sert un peu à quelque chose car c’est dans cet esprit que j’ai écrit mes premiers articles, les premières pages de ce blog. C’était mon but premier : témoigner pour aider les autres. J’ai toujours ce but en tête.
De récents événements liés à la blogosphère m’ont fait douter de moi et de mon « travail bloguesque »… Du coup, lundi, je n’étais pas spécialement bien. J’ai fini par réaliser que beaucoup de gens ne sont pas vraiment gentils (sans doute très hypocrites cependant). Il n’y a qu’à voir le nombre de personnes qui se lèvent pour laisser une place à une femme enceinte dans une rame de métro… S’il y en a une, la future maman a bien de la chance !
Je suis juste un peu triste d’évoluer dans ce monde. J’aimerais juste que les gens soient plus souriants, gentils et partageurs… Mais Tendresse Ville (là où vivent les Bisounours), c’est pas dans le coin visiblement… Malgré tout, j’ai remarqué que le fait de trimballer avec soi un bébé, ça adoucit les moeurs des plus mauvais… Les sourires enfouis remontent parfois à la surface avant de laisser place, un peu plus tard, à la morosité…
Voilà, j’avais ça sur le coeur, il fallait que ça sorte.
Si vous avez réussi à me lire jusque là, je vous dis BRAVO et merci aussi… !
Et vous, vous sentez-vous parfois agressé par la méchanceté ou l’indifférence humaine ?
15 comments
Oh que oui…
Ca me rend triste de lire ça, je suis pareille… (et pourtant, je suis parisienne, avec le sourire aussi !)
Mais tu sais, je préfère être trop conne que méchante 😉 Tant pis pour moi, mais j’ai ma conscience tranquille.
Des bisous et merci pour tes articles toujours très intéressants, même si je ne rebondis pas toujours 😉
Certaines personnes ne sont là que pour profiter de ce que les gens peuvent donner. J’aime pas ce type de chose mais c’est comme ça…
Bisous copine !
Ton article j’aurai pu l’écrire mot pour mot malheureusement 🙁
Je ne suis pas Parisienne à la base, j’ai débarqué ici il y a environ 8 ans et plus ça va moi je me fais d’illusions.
Beaucoup de déception, de gens qui se disent amis mais qui n’en sont pas (j’ai appelé ça les amitiés bic lool)
Et la méchanceté des autres, la dernière en date : je me suis fais taper dessus alors que je proposé à une maman (donc la fille venait de se faire percuter par une voiture) de l’emmener elle et
sa fille à l’hôpital le plus proche car elles étaient à pieds :((
Bon courage et puis il y a quand même quelques personnes gentilles encore à Paris (enfin j’espère lool)
je n’habite pas a Paris, mais j’y travaille très souvent, je suis malheureusement déçue du peu de retour à mes mercis, svp, et a mes sourires, surtout dans les boutiques, on a parfois
l’impression de déranger les vendeuses…c’est nul, mais parfois j’ai l’impression de venir d’une autre planète pour sourire autant aux gens!
Effectivement, plus ça va et moins ça va j’ai l’impression…Politesse, gentillesse ne semblent plus être des valeurs fondamentales dans notre société. J’avoue que ça me choque toujours autant
mais j’essaie de me blinder pour ne pas être touchée dans mes émotions (suis-je aigrie?!).
Mais c’est vrai que maintenant, c’est presque la gentillesse qui parait suspecte et pas l’inverse…
J’adore !
J’ai d’ailleurs préparé un article dans le même genre pour les jours à venir…
Je suis comme toi, à penser qu’avec un sourire on peut arranger les choses, rendre le monde moins noir.
Du coup, au travail, certains de mes collègues (un surtout) me trouvent « naîve » et mettent cela sur le compte de la jeunesse… Mes parents aussi pensent que je ne vois pas assez le mal.
Mais je te rassure, le mal n’est pas partout, et des gens bons, il y en a… J’en ai des tas et des tas d’exemple, et je peux te dire que, même si on rencontre des cons, les gens bons (faut que
j’arrête de dire ça, ça me fait penser à jambon et à une chanson stupide d’une série débile (Le Groupe) qui disait « ya des gens gentils, ya des gens méchants, mais chez les cochons, ya que des
jambons) existent réellement…)
Bises. (Et je peux te dire aussi que ton blog répond bien à l’objectif que tu t’étais fixée : tes témoignages rassurent d’autres parents (moi) qui ont des enfants un chouia plus jeunes que
Minipuce : Super-Zouzou passe souvent par les mêmes étapes que Minipuce, et je repense donc à tes articles en les vivant…)
Je suis un peu comme toi, et pourtant parisienne de naissance et depuis 33 ans… Oui, je suis naïve, oui j’attends toujours des gens qu’ils soient honnêtes, patients, gentils et oui, je suis
souvent déçue.
Mais je crois qu’il vaut mieux être comme nous. Je préfère faire confiance et être déçue que devenir méfiante comme tous ces gens aigris que l’on croise tous les jours. Je préfère rester polie et
m’excuser plutôt que d’agresser les gens même quand j’ai tord.
Il y a de la mesquinerie partout et on ne peut pas s’en prémunir en devenant soi-même mesquin. Qu’importe que les gens pensent que tu es « soumise ».
Et surtout, n’arrête pas une activité qui te plaît à cause de quelques méchants. Nous sommes nombreux à te lire et nous aimons te suivre. Et oui, les bébés, ça fait du bien d’en voir et d’en
parler. C’est pour cela que ça fait du bien de te lire. Alors si tu aimes être blogueuse, continue ! Parce que nous, on adore te lire 😀
bjr miss!
je vois que le temps d’autopmne commence a faire son effet, j’ai remarquer que cette période était propice a la réfléxion.
je suis mille fois daccord avec toi, c’est vrais mon docteur me dit tjr « tu ne vie pas dans le monde des bisounours… » alors comment faire? comment vivre et t’encourager dans ce monde sans
pitié?
j’en ai pris mon partie car a force de se faire du mal pour des gens qui s’en fiche, on comprend (un peu tard parfois) que l’ont doit vivre pour soi et ceux qui nous aime et que les autres, ben
nous aussi faut s’en fiche, c’est ce qu’ils demandent par leur attitude. tampis, nous avons des personnalités qui pourrai embéllir ce monde sur l’entraide, sur l’amour, la politesse, le respect,
la joie de vivre, mais si les gens ne veulent pas, alors ils perde quelque choses d’important : le bonheur.
Je joue la carte de l’indiférence a mon tour quand je sent que les gens sont méchant, et ca ils savent le faire ressentir au premier regard.
Après, et c’est pour ca qu’on m’apprécie, combien de fois ca m’est arriver de voir quelqu’un d’un peu pâle dans la rue et de lui demander si il avait besoin d’aide? ou bien de voir un couple
chercher un resto, et d’aller leur en conseiller un excellent, de porter les courses d’une mamie alors que moi aussi j’ai du mal…et j’en passe…
mais c’est comme ca, je me contente des gens gens qui sont réceptif (et encore je ne suis pas a paris) et ceux qui ne veulent pas ben tampis…
je te souhaite bon courage dans ta progression des sentiments personnel, si j’ai pu le faire tu le peux aussi.
biz et j’adore ton blog!!!!
je suis comme toi je m’excuse mille fois si je bouscule qqn mais par contre quand on me marche desuss ben je bougonne car j’estime que je ne suis pas invisible… ton blgo j’adore le lire tu fais
de jolie article alros ne doute pas de ton travail.
Je laisse passé les femmes enceinte en caisse car j’aurais aimé qu’on le fasse pour moi….
C’est pas evident tout ça… Mais reste comme tu es et ne devient pas aigrie surtout 😉
Moi je suis de la Picardie, et même ici personne ne sourit, les gens aiment tirer la tronche (désolé du terme) mais c’est vrai !!! Peut être le temps qui joue. En tout cas tu as raison de
sourire, car la vie est belle et faut pas s’arrêter aux autres. =)
C’est bien la Une de hellocoton, ça permet de découvrir de nouveaux blogs, comme le tien aujourdhui! Je me retrouve complètement dans ce que tu as écrit! Dis, tu crois que ça se soigne?
C’est étrange mais cet article j’aurais pu l’écrire sauf que ce n’est pas à Paris que j’ai vécu mais à Dijon. Je suis bretonne et depuis que je suis petite on m’a appris à dire bonjour aux
personnes qui habitent mon immeuble ou ma rue, ou que je croise quotidiennement… je me suis vite rendue compte quand je suis arrivée à Dijon que les gens me prenaient pour une folle quand je
les saluais dans la rue.
Et dans plein de domaines c’est pareil, en amitié aussi, heureuseument j’ai quelques amies fidéles mais c’est vrai que je suis déçue par l’attitude de certaines que je soutiens constamment quand
elles vont mal mais qui ne savent même pas comment je vais car elles ne me posent jamais la question…
Je vis de nouveau en Bretagne et je suis agréablement surprise quand je croise un inconnu qui me dit bonjour. Sais tu qu’ici quand tu te proménes que tous les marcheurs se disent bonjour
lorsqu’ils se croisent ? et même certains coureurs !!! Le dimanche si tu n’as pas le moral il te suffit d’aller te balader et tu te feras offrir plein de sourires au détour des chemins…
J’ai tout lu. avec beaucoup d’intérêt ! J’ai l’impression de me reconnaître entre les lignes. A chaque mot même…
J’ai dû apprendre à dire « merde » alors que ça me nouait le ventre auparavant. MAis les gens profitent tellement…. J’ai tellement fait pour les autres… Je fais toujours beaucoup. Beaucoup
trop. Je dois me freiner … Et ça me rend dingue de devoir être contre nature, contre ma nature, parce que j’ai l’impression qu’on absorbe toute mon énergie, tout ce que je donne, sans jamais
rien me rendre en retour. Quelle déception…
Je suis Parisienne d’origine, je vis actuellement en province, à Dijon. Oh comme Paris me manque, je croyais que les Parisiens étaient les pires, c ce qu’on dit de nous ailleurs et bien sachez que la Province, ce n’est pas partout pareil… Les gens ici sont exécrables, aucune politesse, aucune bienveillance, des gens froids distants. Les Parisiens sont juste des gens pressés qui parfois, se surprennent à prendre du temps pour parler à un inconnu dans le métro, sourire à un passant, discuter avec son voisin de terrasse de café. Non, les Parisiens sont des gens sympas.