J’ai toujours aimé les belles images je crois… A une époque, même, je voulais devenir photographe. Mais je me trouvais déjà « trop vieille » pour prendre cette voie. J’avais déjà une situation professionnelle et le challenge me semblait semé d’embûches. En réalité, j’étais tétanisée par la trouille, ouais ! Parfois je regrette un peu car l’image, bien plus que la technique, a toujours été très importante dans ma vie. Je crois l’avoir vraiment réalisé ce jour-là, le jour où j’ai croisé la route de la voiture jaune. Celle qui a révélé ma passion…
Quand j’étais enfant, on était encore loin du numérique.
On n’imaginait pas une seconde ne pas faire développer ses photos… « développer », c’est d’ailleurs un mot très étrange pour Emma qui, du haut de ses presque 6 ans, m’a récemment demandé de lui expliquer ce qu’il signifiait. C’est la que j’ai réalisé que le monde de la photo avait sacrément évolué depuis mon enfance à moi. Elle m’a regardée comme si j’étais très vieille quand je lui ai dit que les appareils photos numériques n’existaient pas avant… et qu’on ne stockait pas nos photos sur ordinateur mais sur papier ou pellicule exclusivement.
C’est que, aujourd’hui, on a le choix : imprimée sur papier ou conservée sous forme numérique, la photo existe de façons différentes. Elle se partage à la vitesse de la lumière, se découpe, se tague… se corrige…
La photo a trouvé une nouvelle façon de vivre à travers le numérique. C’est beau la technologie.
Pourtant, je reste un peu nostalgique de l’argentique…
L’argentique avait la particularité de conserver jusqu’au moment du développement le secret des images que la pellicule avait capturée. Si tes réglages de prise de vue étaient tous pourris, tu ne t’en rendais compte qu’au moment de la réception de tes clichés papier.
Moi, enfant, j’adorais quand le facteur déposait (enfin !) les tirages photos, commandés depuis des lustres, dans notre boîte aux lettres. On découvrait les photos prises quelques semaines plus tôt en espérant ne pas en avoir trop raté. Je regardais ces images comme si elles étaient des trésors. On les rangeait ensuite dans une boîte où j’adorais fouiner pour les retrouver.
J’avais l’occasion de prendre l’appareil photo de mes parents.
C’est arrivé rarement mais je me souviens notamment d’avoir « couvert » le méchoui du village un 15 août. Je réfléchissais à mes prises de vue… Je voulais faire ça bien et en tirer de belles images. J’ai adoré cette après-midi là. Je faisais quelque chose que j’aimais vraiment. Pourtant je n’ai réalisé mon amour pour la photo que lorsque j’ai croisé la fameuse petite voiture jaune…
Nous étions alors dans la voiture de mes parents…
Installés au volant et sur le siège passager de devants, ils discutaient tandis que nous, les 3 enfants, nous attendions sagement d’arriver à destination.
Et c’est là que je l’ai vue…
Et c’est là que je l’ai vue…
A notre gauche défilait un immense champs de colza, vous savez ? Ces champs tout de jaune vêtu.
Et là, une coccinelle jaune, d’un jaune parfaitement identique à celui du champs de colza, est arrivée en face de nous, sur l’autre voie. Elle circulait maintenant à côté du champs. J’ai été frappée par cette image, celle de cette voiture jaune à côté de ce champs jaune. C’était tout simplement magnifique ! Si j’avais eu mon smartphone avec moi à l’époque, cette scène je l’aurai figée à jamais ! Sauf que, à l’époque, les smartphones n’existaient pas encore et j’étais à quelques 15 années d’en posséder un… La petite voiture jaune n’allait pas attendre… Et, d’ailleurs, elle n’a pas attendu. Elle a suivi sa route, me laissant avec un énorme sentiment d’innaccompli et l’impression d’avoir loupé quelque chose. Je crois ne jamais avoir autant regretté de n’avoir pas fait une photo.
Je crois qu’à partir de là, l’image est devenue une obsession.
Ce moment a peut-être simplement été un révélateur bien plus qu’un déclencheur de mon amour de l’image. Je ne sais pas. Ce que je sais, cependant, c’est que cette petite voiture jaune a marqué ma vie.
En tous cas, aujourd’hui, je ne m’imagine pas vivre sans photographier. J’ai besoin de figer les moments… Comme pour me permettre de les vivre encore… Et j’ai besoin de m’émerveiller devant la beauté du monde qui m’entoure. Vous savez que je peux m’extasier devant n’importe quel objet pourvu que l’image qui le met en avant me « parle »? Je suis persuadée qu’une fourchette peut être magique en photo… Tout est question de regard, de point de vue, de prise de vue, d’angle de vue…
Et si Instagram est mon réseau social préféré, c’est sans aucun doute parce qu’il est lié à la photo, à l’image… D’ailleurs, on s’y retrouve ?
2 comments
Je suis passionnée de photo depuis toute petite, mais je suis tombée amoureuse des clichés avant d’aimer la prise de vue. Pour moi c’est toujours important de faire developper mes images cat c’est l’objet qui me touche le plus. Je sais maintenant où est née ma passion pour la photo, elle est née chez ma grand mère devant les vieux clichés aux bords dentellés, un peu jaunis, un peu passés.
J’ai déjà raconté un peu cette histoire sur le blog, c’était ici https://debobrico.com/2012/11/05/chez-ma-grand-mere/
J’aime tant la phrase de ton article qui dit « ces images que je recherchaient comme un trésor, que parfois je volais et gardais précieusement pour les collectionner »… C’est exactement ce que je ressens quand je pjhotographie !