« Dépêche-toi ! »… et si ces deux mots étaient ceux que je prononce le plus souvent depuis que je suis maman ? Très sincèrement, cela ne m’étonnerait pas. Ce sont, pourtant, deux mots que je déteste. Il faut dire que lorsque je les prononce, je suis dans un certain état de stress, pressée de partir pour une raison ou pour une autre. A côté de ça, je m’impatiente et je trépigne sur place. Je m’exaspère de la lenteur observée autour de moi. Après ça, je cours partout et même après le temps. J’espère toujours arriver au lieu dit avant que la grande aiguille n’ait atteint le chiffre objectif…
« Dépêche-toi ! »…
Ces mots que j’ai appris à oublier pendant les vacances. Il ne m’ont pas manqués ceux-là. Sans eux, j’ai appris à vivre normalement, à être une meilleure mamans…
« Dépêche-toi ! »… ces mots que j’adresse sans cesse aux filles lorsqu’il faut que l’on aille quelque part. Que ce soit pour aller à l’école ou ailleurs, je suis toujours pressée par le temps et, du coup, les pauvres, je les presse comme des citrons…
Mais, la bonne nouvelle, parce qu’il y en a une, c’est que j’ai pris conscience de ça et du coup, c’est une sacré chance et une sacré force de le savoir. Emma, du haut de ses 5 ans, avec sa perspicacité et son intelligence a pointé du doigt le problème il y a pas mal de temps déjà. Un jour, après encore un de ces terrible « Dépêche-toi ! », son visage s’est fermé. Avec sa moue boudeuse, elle m’a dit « mais maman, avec toi il faut toujours se dépêcher, j’en ai marre ! ». Je n’ai pas pu me défendre face à cette vilaine accusation parce que je savais que j’étais coupable. Alors, parce que ça me semblait naturel, je lui ai promis d’essayer de me corriger.
Faut pas croire : ce n’est pas si facile de ne pas se presser.
Quand on est pressé de naissance, franchement, c’est très dur. C’est un exercice de tous instants. Il faut se raisonner, se corriger, ne pas craquer quand la tentation de se presser à nouveau refait surface. Car, au fond de moi, je reste toujours la fille pressée, qui fait tout dans la précipitation et qui ne prend pas son temps. Etais-je déjà ainsi enfant ou le suis-je devenue avec le temps ? A vrai dire, je n’en sais fichtrement rien ! Je ne parviens pas à m’en souvenir (en ai-je vraiment le temps d’ailleurs ? 😀 ). Pourtant, je veux apprendre à devenir plus zen et, donc, de moins secouer les filles à chaque rendez-vous quotidien.
Cet exercice, je le fais depuis plusieurs mois déjà.
Le matin, je fais en sorte de me lever quelques minutes plus tôt pour prendre le temps de « savourer » le début des journées. J’arrive même à me lever assez tôt pour faire 20 à 30 minutes d’exercices (abdos, cuisses ou bras) de mon WonderBody Guide. Je n’arrive pas à faire TOUS les exercices et surtout les séances de cardio par manque de temps mais je me tonifie malgré tout à MON RYTHME, sans pression. Ensuite, bizarrement, je commence la journée avec un certain entrain qui me permet d’enfiler les perles de notre pré-matinée les unes après les autres, sans stress. Depuis la rentrée, on a même réussi à être en avance sur notre heure de départ. Ce qui, franchement, permet de quitter la maison sereinement, sans courir et… sans « Dépêche-toi » !
Je ne suis pas guérie pour autant. Je me connais. Je suis tout de même assez fière de mes efforts qui laisse à Emma le temps de cueillir des petites fleurs… et me rend, à moi aussi, la vie un peu plus douce.
