J’ai longtemps cru que je serai danseuse. Enfant, j’y croyais dur comme fer. Pour moi, c’était évident. Dans ma tête, le monde dansait… J’adorais écouter de la musique et observer le monde autour de moi. J’avais l’impression d’être l’observatrice d’un clip. Ça vous l’a déjà fait à vous ?
Mais la vie en a décidé autrement… A moins que ce soit moi qui n’ait pas été capable d’aller au bout de mes rêves.
Je n’ai jamais su demander à mes parents de m’inscrire dans une école de danse. J’y rêvais secrètement… Mais qui pouvait savoir ce qui tournait doucement dans ma tête ? Personne… Alors, je me contentais de rêver, j’exécutais des pas de danse devant mon miroir… et je dévorais des yeux les chorégraphies qui se jouaient dans les émissions de variétés.
Je me voyais bien à la place des danseurs… Mais, surtout, j’étais sûre ça m’arriverait un jour.
Sauf que… Bah non… Ça ne m’est pas arrivé du tout.
Un beau jour, j’ai décidé de devenir instit’. La voie de la facilité… On m’avait dit que ça serait bien que je fasse maîtresse d’école… Moi, je me suis dit « ouais, pourquoi pas » et voilà, ça s’est fait comme ça…
Je ne vais pas vous raconter mon parcours scolaire ni professionnel… Mais voilà, au bout du compte, j’ai pas fait maîtresse d’école… J’ai pas fait danseuse non plus. Je suis devenue agent de recouvrement du Trésor. C’est comme ça qu’on disait à l’époque… Après, ça a changé de nom et puis je suis montée en grade et j’ai fini par devenir Inspectrice des Finances publiques. Le titre qui en jette un max, hein ? Mais voilà, rien à voir avec ce chemin que je croyais tout tracé… Rien à voir avec la danse et le monde artistique que j’admire et dans lequel je me sens (vraiment) bien.
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J’avais presque oublié tout ça…
Mais, tandis que je commençais ma formation de graphiste en septembre, Emma débutait sa première année de danse classique. Depuis, tous les mercredis, je baigne à nouveau dans cette folle atmosphère… Celle qui fait naître la passion et le bonheur en moi… Celle qui me donne la sensation de reprendre vie. C’est aussi cette atmosphère qui crée un malaise chez moi à présent… Désormais, elle insuffle en moi un énorme sentiment de frustration et d’echec. Parce que, voilà, maintenant, je sais qu’il est trop tard. Mes rêves de métiers en rapport avec la danse, je peux les remballer.
Parfois, je me dis qu’il faudrait peu de choses pourtant pour que je me mette à la danse, avec de vrais cours et tout… Et puis, à chaque fois, c’est toujours la même chose qui me rattrape : l’argent ! Cet argent qui me pourri bien la vie et me fiche le moral en l’air en ce moment… Cet argent qui m’impose un rythme fou pour peu de retombées. Lui qui me rend folle et grignote tout mon temps…
Bref, ces danseurs que je vois chaque mercredi me rappellent que j’ai sacrifié des tas de rêves pour des voies professionnelles qui ne me convenaient pas vraiment. Je n’ai jamais su imposer mes rêves et mes envies. Aujourd’hui, je ne peux pas revenir en arrière mais je peux, peut-être, tenter de réintégrer la danse et la musique dans ma vie. A 38 ans, il n’est sans doute pas trop tard pour ça…?
Mais, malgré tout, sur ces points et bien d’autres encore, j’ai le sentiment d’avoir raté plein de trucs dans ma vie et ça, j’ai du mal à l’encaisser, vous voyez ? J’aimerai remonter le temps si vous saviez ? Mais le temps perdu reste perdu et il est difficile de le rattraper, quoi qu’on dise…
2 comments
Gamine j’étais timide, je n’ai jamais demandé à mes parents la danse classique ou le violon
Et quand j’ai avalé ma timidité, j’étais « trop vieille »
Mais par contre je ne me voyais pas danseuse
😉
La timidité nous limite parfois. C’est dommage…