Quand on devient maman, il faut s'attendre à vivre en fusion 24h/24 avec bébé. Parce que bébé est loin d'être indépendant ! Bien évidemment, tout le monde en a conscience mais on ne réalise sans doute pas assez que cette promiscuité quotidienne pourrait un peu devenir pesante par moments…
Ce n'est sans doute pas le ressenti de toutes les mamans mais c'est, en tous cas, le mien. Je suis une femme qui se sent étouffée rapidement pour peu qu'on lui imposer "trop" de limites, "trop" de contraintes, ou simplement "trop" de présence.
J'ai mis du temps à le comprendre, beaucoup trop de temps. J'étais du genre étouffante pour les petits copains que j'ai eu et je me sentais étouffée par eux. Et bien évidemment, ces relations ont été des échecs.
Quand j'ai rencontré l'Homme, j'étais encore cette fille étouffante qui croyait avoir besoin de cette promiscuité qu'elle imposait et s'imposait.
Mais voilà, l'Homme, cet être un peu sauvage, avait besoin d'une certaine liberté et le fait de balader sa sangsue en permanence ce n'était pas sa tasse de thé. Il avait besoin de moments à lui et rien qu'à lui tandis que moi je passais mon temps à vouloir tout faire avec lui. D'ailleurs, c'est vite devenu une blague entre nous. On devait tout faire "ensemble". Je ne m'en rendais pas compte mais ça me bouffait, ça me rendait malheureuse !
Peu à peu, j'ai accepté cette indépendance dont il avait besoin. Non sans mal ! Il m'a fallu faire un véritable travail sur moi pour y parvenir. J'ai souffert, me sentant abandonnée, voire rejetée.
Et puis j'ai appris à faire mon bonhomme de chemin. Pendant que lui s'occupait de ses activités (le plus souvent au sein même de sa grotte / notre foyer), je m'adonnais aux miennes. Je profitais d'aller au ciné avec une copine pour voir la dernière comédie américaine bien gnan-gnan qui sortait, je lisais, je faisais du scrapbooking, je bloguais, je surfais sur la toile, je faisais de la couture… Bref je m'occupais dans mon coin. Un jour j'ai réalisé que j'aimais ça et qu'en fait j'étais loin d'être la fille que je croyais être, cette femme qui pensait avoir tant besoin du contact permanent de son Homme. J'ai réalisé que moi aussi j'avais besoin d'indépendance !
Cela ne nous empêche pas pour autant, aujourd'hui, de nous retrouver pour des activités communes et d'apprécier ces moments passés à deux. Ils sont devenus précieux et ont ainsi d'autant plus de valeur à nos yeux.
Aujourd'hui, vis à vis de notre couple, je ne ressens plus cet étouffement que je nous imposais tant. Aujourd'hui, par contre, je renoue avec ce sentiment depuis la naissance de La Minuscule. C'est une sensation que j'ai ressenti également pour sa sœur.
La Minuscule est née début novembre et depuis nous vivons toutes les deux ensemble en quasi non-stop.
Même si la nuit nous dormons chacune dans nos lits respectifs, nous ne sommes jamais loin l'une de l'autre. Je dois bien évidemment répondre à ses besoins à tout instant, le jour comme la nuit.
Le jour, elle est à mes côtés (normal, c'est un bébé), qu'elle soit endormie ou éveillée.
Quand je sors, je l'emmène avec moi (loin de moi l'idée de la laisser seule à la maison, ne serait-ce que pour sortir la poubelle ou relever la boîte aux lettres). Qu'elle soit dans mes bras, en poussette ou dans le porte-bébé, elle est toujours avec moi.
Et bien, je vous avoue que, même si j'adore ma petite fille, j'ai souvent cette sensation d'étouffement, cette boule qui vient s'installer dans ma gorge pour me faire comprendre que j'ai besoin d'air, besoin de vivre pour moi et pas (presque) seulement pour elle.
J'essaie d'avoir des moments à moi depuis sa naissance, s'en est devenu presque vital. Même des instants tous bêtes sont devenus salvateurs : faire une course seule, aller à la boulangerie ou à la pharmacie… même aller chez le médecin est devenu un pure moment de bonheur et de liberté ! J'en suis même venue à apprécier d'une toute autre façon mes pauses pipi (je sais, c'est dingue !).
J'ai récemment pu me faire masser pendant une heure dans un lieu magnifique grâce à Parole de Mamans*. Je ne vous raconte pas quel moment de détente cela a pu être pour moi ! J'ai aimé lâcher prise, oublier pour un moment ma vie de maman (enfin pas complètement car je n'ai pas pu m'empêcher de me demander comment ça se passait avec ses nounous improvisées) et profiter de cet instant.
Cela m'a fait réaliser d'autant plus que j'avais besoin de moments pour moi pour me sentir bien et moins étouffée. Car, actuellement, cet étouffement est assez pesant pour moi.
Et vous, êtes vous du genre à vous sentir étouffé(e) par votre rôle de parent ?
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Oui j’ai pu ressentir ça à la naissance de Warrior. Pour Titie c’était différent car je travaillais en entreprise et j’ai repris le boulot rapidement. Donc j’ai profité à fond de mon congé mat. Pour Warrior, étant au chômage, je n’avais rien à faire que de m’occuper de lui. Et c’est devenu assez pesant par moment. Il est allé en crèche pour ses 6 mois. Et, paradoxalement, ça a été super dur pour moi !
Par contre, en ce moment c’est le week-end ou je pète régulièrement les plombs. Tout le monde à la maison. Un papa plutôt casanier qui ne va pas spontanément penser à aller au square avec les kids. Des cris, des enfants qui courent partout ça me pèse vite sur le ciboulot !!! Je précise que la semaine, même si je suis seule la journée à bosser de la maison, je gère tout le soir jusqu’au coucher…. Cela explique peut-être mon ras-le-bol…
Je suis comme toi, j’ai un ENORME besoin de liberté et indépendance. Honnêtement je vivrais très mal d’être collé à mon bébé toute la journée, m’empêchant de faire ce que je veux… Hasard ou chance mes enfants ont très vite été très indépendants. Je suis fascinée de voir à quel point ma vie de 1 mois et demi respecte à ce point ma liberté comme si elle connaissait parfaitement mes limites…
Comme je te comprends, je ressens exactement la même chose et j’ai également deux enfants, le 2e n’ayant que 1 mois. par contre parfois je culpabilise j’avoue. Ce n’est pas toujours évident.
Je me retrouve tout à fait dans tes écrits… fraichement maman de bébé 1, j’ai très vite tourné en rond à la maison et je me sentais étouffé par mon bébé, je ne me reconnaissais plus et ce manque de temps pour moi, pour mon couple n’a pas été facile à gérer. Je suis retournée travailler dès la fin de mon CM, et ça a été salvateur! J’existais, non plus que comme une maman mais aussi comme une femme! J’ai parfois ressenti de la culpabilité vis a vis de mon bébé mais depuis ce retour j’apprécie tellement plus les moments passer avec lui. Et je me suis retrouvée dans mon équilibre, totalement épanouie. Et hasard ou pas, tout roule bcp mieux avec mon boit d’amour
Géniale ton blog, j’adore!