Sourire, saluer le monde en faisant comme si tout allait bien… Comme si la joie de vivre m'habitait… Participer à la vie collective, m'étonner, m'émouvoir, rire… Tandis que là, tout au fond, il y a quelque chose qui ne va pas. Un truc cassé ou je ne sais quoi qui déclenche une alarme. Il y a ces mots qui raisonnent dans ma tête : "au secours", "laissez-moi tranquille", "laissez-moi fuir", "oubliez-moi",… et ce malaise grandissant qui me poursuit jour après jour, nuit après nuit… qui ne me lâche plus.
C'est comme si ma vie ne me convenait plus, comme si quelque chose clochait et qu'il fallait que ça change.
En fait je supporte de plus en plus mal ce monde qui m'entoure. Mais loin de moi l'idée d'en finir. J'aime trop la vie pour ça. C'est seulement que la vie telle que je la vis aujourd'hui n'est pas faite pour moi.
Mon inconscient me le dit, mon coeur me le fait sentir, mes larmes acquiescent. J'ai mal. Voilà c'est ça, j'ai mal.
Ces dernières semaines j'ai pris conscience de beaucoup de choses. J'ai compris que j'en demandais trop… que JE M'en demandais trop… A vouloir tout faire, à vouloir tout gérer, je fini par ne pas parvenir à mes objectifs. Ce sont pour moi autant d'échecs. Alors qu'en réalité, il ne s'agit que de tâches inaccomplies par manque de temps… Il me faudrait plusieurs Moi pour parvenir à abattre le travail que je m'impose.
Grâce à ma psy, j'ai même pris conscience que je ne m'autorise aucun répit. J'ai tellement de mal à me poser ou simplement à l'accepter… tellement de mal à profiter de ce qui m'entoure. Tout ça pourquoi ? Parce que rester à "ne rien faire", simplement à observer les filles évoluer et grandir, je ne sais pas faire. Je suis toujours ailleurs, jamais vraiment là, toujours à penser à autre chose, à construire par l'imaginaire de nouveaux projets, à élaborer des plans et des actions pour les mettre en branle. Tout ça pour satisfaire ma soif de toujours plus, pour ne pas voir le temps qui passe… Toujours avancer dans le futur, oubliant de profiter du présent.
J'ai beaucoup de mal à prendre du temps pour lire… Du mal aussi à m'arrêter prendre un verre en terrasse… Du mal à savourer la vie.
Alors je me réfugie là où je peux exprimer ma tristesse et ma détresse à l'abri des regards.
Il m'arrive parfois de me réfugier dans les toilettes quand la pression que je me mets toute seule devient trop forte et que je ne veux pas montrer cet état à mes collègues qui ne se doutent certainement de rien. Eux que je fuis discrètement, espérant dans mon coin qu'ils me laissent ruminer ma tristesse et ma détresse en toute tranquillité.
Et puis il y a ces moments qui me remettent sur les rails, qui m'aident à retrouver la force d'avancer… qui redonnent un sens à ma vie… Ces moments que je passe dans ses bras sont comme une cure de jouvence. J'oublie la canne de tristesse qui me soutient tant bien que mal pour la remplacer par un petit nuage duveteux qui m'envellope. Je me sens bien, protégée, aimée. Et sans ça je ne suis rien.
La journée sa présence me manque tant… Celle des filles également… Séparée d'eux, je me sens un peu déracinée. Le temps passé sans eux me paraît une éternité.
J'ai besoin d'eux, besoin de respirer leur parfum, de les sentir contre moi, avec moi. Il font et sont ma vie…
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6 comments
C’est un article intéressant.Nous en avons un peu parlé toutes les deux. C’est bien que tu te poses des questions essentielles comme celles-ci, car la joie, c’est aussi un travail de chaque jour, et cela passe par un tri de ce qui nous convient et de ce qui ne nous convient pas ou plus dans notre vie.
Ce remous intérieur, je le vis. Par contre, je ne me sens pas aussi déprimée profondément qu’avant. Je me donne beaucoup d’obligations chaque jour (même si au travail, je ne fais pas le maximum. C’est à côté, dans ma vie perso que cela se passe. Peut-être que toi aussi). Du coup, je ne suis que rarement dans le présent, tout comme toi. Comme beaucoup de blogueurs, je pense constamment à comment je vais le nourrir, comment je vais expliquer cela… Pascal me dit tout le temps qu’il a l’impression de ne jamais être en vacances (sauf les grandes, en été) ou être en week-end. Car le métier d’enseignant, c’est penser tout le temps à la préparation de ses cours : c’est de la composition, de la réflexion en permanence.
Alors ? Je me demande… Dois-je arrêter de me trouver des tas d’obligations ou dois-je plutôt apprendre à rester plus sereine face à ce que je "dois" faire ?
En tout cas, penser à pleins de choses à la fois, c’est typique du cerveau féminin 😉 Les hommes, cela a été vérifié par IRM ont tendance à faire et penser une chose à la fois. Leur cerveau est très latéralisé. Une femme, ça va de tous les côtés ! Travaillant dans un secteur très féminin, je constate que nous fonctionnons toutes de manière plus ou moins pareil. Je trouve ça assez bluffant même.
Pour finir, moi aussi je suis contente d’avoir ma petite famille, mais très grande dans mon coeur. J’ai une collègue qui me parlait avant hier de ses crises d’angoisse liées à sa solitude et à l’incertitude de son avenir. En fonction de nos situations, nous pouvons plus ou moins nous libérer de nos tracas et de nos déprimes profondes. Tu ne crois pas ? Il suffit parfois de changer de métier, de changer de bonhomme (bon, en l’occurrence, pas chez nous deux)… J’espère que tu trouveras la voie qui te mènera à plus de sérénité.
Bisous et à très bientôt. Excuse-moi pour mon bavardage !
Je suis triste de lire cela, oui comme tu as pu le lire sur le blog désormais je me déconnecte les weekend, je ne garde que insta et encore moins qu’avant. J’ai besoin de profiter deux à 200%. C’est un besoin qui m’est vitale. bisous et tu vas y arriver aussi j’en suis sûre.
ho ma belle <3
profite d eux, si tu as besoin je suis là !!
je t’embrasse
Bonjour c’est la première fois que je poste sur ton blog je crois mais cela fais longtemps que je te lis 🙂
Juste pour te dire que je ressens un peu la même chose mais en pire je crois… car je suis une accro du net mais je n’ai pas l’impression que cela empiète sur ma vie.*
J’ai juste une impression constante d’inaccompli… et même dans mon travail… moi je n’ai qu’un enfant.
Je me sens faible.
Je te trouve forte oui bien plus forte que tu ne crois l’être je crois car tu poses tes pensées ici, car tu élèves deux magnifiques petites filles, car tu réussis dans ton travail…
Merci pour ce blog qui m’apporte beaucoup
c’est aussi comprendre pourquoi tu as besoin de remplir tout ce vide…
je ne prends pas assez le temps … mais j’y travaille !