Qu’est-ce qui motive un couple à avoir un enfant ? A-t-on un enfant parce que c’est dans l’ordre des choses, parce qu’on est formaté pour ça ?
Fait-on un enfant pour faire comme les autres, pour entrer dans le moule de notre société ou encore pour faire perdurer des traditions familiales ? Fait-on un enfant pour se faire plaisir tout simplement ? Fait-on un enfant pour soi, pour lui ou pour les autres ?
J’avoue avoir beaucoup de mal à répondre à cette avalanche de questions et je ne suis pas certaine de savoir y répondre un jour avec aplomb et certitudes.
Avoir un bébé a toujours été un but pour moi. Enfant déjà, je rêvais de cette maternité que je réalise aujourd’hui. C’était évident, un jour moi aussi j’aurais des enfants ! Pour le conforter dans cette idée, j’avais sous les yeux le modèle de mes parents : un papa et une maman. Je ne les voyais pas autrement ! Je ne les voyais pas comme homme et femme, non, ils étaient papa et maman, point !
J’ai donc longtemps vécu avec cet objectif en tête : fonder une famille… sans jamais me demander pourquoi je le souhaitais.
Étais-je motivée pour peupler notre Terre déjà trop peuplée ou était-ce pour donner à notre société un citoyen supplémentaire, vaillant et plein de bonne volonté ? Je ne crois pas…
Peut-être est-ce parce que je porte (nous portons tous peut-être) en moi ce besoin animal de faire prospérer notre espèce ? Ou simplement pour nourrir le concept antique et traditionnel de la famille ?
C’est fort possible… Il doit au moins y avoir de ça…
Mais peut-être est-ce autre chose…
Peut-être est-ce simplement pour se faire plaisir, pour continuer, adulte, à jouer à la poupée… à imiter nos parents qui ont eux-même imité les leurs…
Peut-être sommes nous conditionnés depuis des siècles à mimer nos ancêtres et à reproduire ce besoin de câliner, de pouponner…
Nous sommes programmés, en tant que mammifère, à se reproduire et à perpétuer notre espèce, au point sans doute que cela nous semble évident !
Pourtant cela ne l’est pas pour tout le mode puisque certains revendiquent le fait de ne pas vouloir d’enfant (j’ai des amis comme ça).
Pour autant cela ne veut pas dire que nous faisons des enfants pour nous-même car il faut bien un jour les laisser quitter le nid, les laisser vivre à leur tour leur vie d’adulte, en acceptant parfois de les voir s’éloigner un peu (trop ?).
Mon ostéopathe m’a dit un jour qu’on ne faisait pas les enfants pour soi mais pour eux.
Ainsi, si on suit ce raisonnement, il faut accepter de ne pas avoir nos enfants sous nos ailes ad vitam eternam, accepter de ne pas leur demander le soutien que l’on espère peut-être une fois devenu plus vieux car on ne fait pas des enfants pour en faire des assistants quand nos vieux jours viendront. Ce serait très égoïste.
Malgré tout, sur cette question hautement philosophique, il n’est pas évident d’y voir clair… En tous cas, ma lampe torche semble ne pas bien m’éclairer sur la question !
Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour qui faisons-nous nos enfants ? Pour nous, pour eux, pour notre société ?
13 comments
ton article me touche ou du moins m’interpelle (dans le bon sens)
pour ma part j’ai eu un enfant car j’étais prête (je revais davoir une fille je l’ai eu) et je l’ai faite pas pour moi mais pour elle.
je l’ai tjs concidéré comme une enfant (du fait de la séparation avec son pere) elle a grandit plus vite et pas un bébé chaque progrès chaque étape me font sourire dans le sens ou elle grandit (oui elle grandit vite) mais pas dans le sens des regrets. A aucun moment je me dis ou est mon bebe, l’inscription à l’école j’étais fiere, la propreté aussi, en fait chaque étape je suis fière car elle apprend son indépendance et c’est important pour elle pour grandir et je pense qu’elle le ressent. Ce matin elle voulait partir a l’école sans tétine je lui ai quand mem mise au cas ou pour la sieste on ne sait jamais.
joli poeme
Il y a un très beau poème de khalil Gibran sur les enfants, je le trouve très beau :
"nos enfants ne sont pas nos enfants
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.(…)"
Sans aucun doute, j’ai fait mes enfants pour moi avant tout autre chose.
Personnellement, je pense que si j’ai tant voulu un bébé c’est pour donner un nouveau sens à ma vie, avoir un but, créer ce petit être à qui je peux donner tout l’amour que j’ai "en trop", pouvoir me donner corps et âme à elle et surtout la rendre heureuse. Il manquait quelque chose à ma vie, c’était ça. Je dirais que je l’ai fait pour moi, mais aussi pour elle…
Quel article !! En effet tes questions poussent à se poser soi même la question.. Pour y répondre, c’est comme toi, pour faire dans la logique des choses, mais surtout parce que depuis mon plus jeune âge je rêvais d’être moi même Maman… J’en avais besoin.. Aujourd’hui je me sens vraiment bien dans ce rôle, malheureusement la vie de nos jours est difficile, et je culpabilise d’avoir donné la vie, et donc en poussant la réflexion je pense que c’était un peu égoïste de faire des enfants, puisque c’était pour mon besoin, mon envie personnelle, … mais mes enfants je les aimes tellement, je leur offrirai tout ce dont je pourrais leur offrir dans la vie. L’amour, la joie, le bonheur, le bonheur de vivre tout simplement…
bonne question… perso, je sais que c’était au fond de moi, bien ancré, je voulais un enfant. J’étais malheureuse comme la pierre de ne pas y arriver. Je voyais une pub avec un enfant j’avais envie de pleurer. Je sentais qu’il manquait qque chose à ma vie. Depuis qu’elle est la, je suis tjrs aussi chialeuse mais heureuse. je crois que j’avais juste tout cet amour a donner. DOnc je l’ai fait autant pour moi que pour elle 🙂 et pour creer une famille avec l’homme de ma vie 🙂
Voilà un article qui interpelle et fait réfléchir…Je pense de mon côté que j’ai fait mes enfants, pour moi, pour mon couple, car nous en avions envie et que nous étions prêts.
Bah tu vois pour moi avoir un enfant c’était de l’espérance, comme tu le sais parcours difficile, javais besoin de ce quelqu’un qui me raccrocherait a ce petit bout de vie et qui me donnerait du bonheur, une raison de vivre. Mais moi ça m’énerve par exemple les parent du père de ma petite qui voulait que je l’exhibe a tout le monde et tout pour montrer que oui on a fait un enfant. Et ca a été source de conflit parce que sa mère a lui m’a fait comprendre que si on a fait des enfants eux ont aussi leur mot a dire qu’il fallait qu’on accepte qu’ils fassent parti de cette aventure. Sauf que moi ma fille je l’ai faite pour moi, pour ma vie, parce que j’en avais besoin, j’avais envie de savoir ce que ca faisait, de ressentir ce bonheur dont tout le monde parlait. Je ne l’ai pas faite pour la société, pour les autres membres de la famille de monsieur, non du tout. Je ne suis pas le genre de mère à être possessive non plus je sais qu’un jour elle sera libre de ses choix et je me devrais de la soutenir. Je crois que pour moi, en répondant à ta question, j’ai donc fait un enfant pour elle même parce que c’est une sorte de chance qu’on leur donne en leur donnant la vie.
J’espère ne pas avoir trop fait de hors sujet ^_^
Bonne soirée Eve
On ne fait pas les enfants pour nous, mais pour eux, c’est ce que ma mère m’a toujours dit et je pense que c’est une façon très saine de voir la chose. Bien sûr ça nous fait plaisir etc, mais il faut aussi les élever dans les deux sens du terme, pour qu’ils soient des êtres humains heureux, les épauler mais ne pas les étouffer, les respecter dans leur singularité et leur indépendance, vouloir le meilleur mais leur donner confiance en eux… dur dur tout ça, mais je m’emploierai toujours à faire vivre cette phrase de ma maman et de lui ressembler (comme quoi, elle aura réussi à nous donner l’indépendance et la transmission d’elle-même).
on fait pas des enfants pour soi, mais pour eux, cette phrase me réconforte, dans mon choix de ne pas en faire.
Vue la vie que j’ai eu, je vais surement pas remercier ma mère de m’avoir mit au monde, elle peut toujours attendre,
Chacun son choix de vie, moi je ne veux pas ramener quelqu’un dans ce monde de malade, alors qu’il n’a pas demander a naître.
Bonjour, je viens de découvrir votre site et je le trouve très intéressant ! Je suis encore jeune mais je ne peux pas m’empêcher de voir les personnes qui désirent ardemment un enfant et qui n’y arrivent pas comme des personnes malsaines qui ne devraient pas avoir d’enfants… Ayant moi-même dans ma famille une femme qui n’arrive pas à en avoir et qui a perdu son bébé, elle a alors adopté un chien et reversé son affection vers ce chien le considérant comme un enfant. Je trouve cela malsain (sans vouloir paraître insultante) et je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à me poser la question de la légitimité du désir d’enfant.
D’un côté un enfant doit être désiré, mais de l’autre on ne doit pas le faire pour soi. Quand je vois ces jeunes filles qui n’ont pas encore la maturité et qui font un bébé « parce qu’elles en ressentent le besoin » je pense qu’elles le font égoïstement pour elle-même et pour se donner une raison de vivre, voir même une vie tout court dans une société où l’image de notre vie passe principalement par celle que nous donnons de nous sur les réseaux sociaux (en témoignent les nombreuses pages « maman à 16 ans » ou encore les chaînes youtube dédiées à ce sujet, etc.). En tant que jeune femme je considère que si j’ai un enfant alors j’ai un enfant, mais que s’il n’arrive jamais c’est qu’il ne devait pas arriver… Puisqu’on parle du « besoin naturel qui rappelle à l’ordre », si la nature décide qu’on ne doit pas en avoir pourquoi forcer et s’en rendre malade ?
Je serais très heureuse de pouvoir débattre avec quelqu’un sur ce sujet 🙂 je m’excuse si certaines femmes trouvent mes propos déplacés, ce que je pourrais comprendre car il est surement difficile pour un grand nombre de femmes de comprendre en quoi elles sont égoïstes rien que par le fait de dire « je veux un enfant », le terme « vouloir » nous ramenant forcément à la notion du désir comme on désirerait un objet, une propriété privée càd la propriété dont je prive l’autre…
Peut-être qu’aujourd’hui le statut de l’enfant est encore à revoir. Par exemple quid de la légalité de leur infliger une religion dès la naissance sans leur consentement ? Mais il s’agit là encore d’un autre débat.
Bonjour Vanitas
Merci pour ces propos éclairés. Je suis d’accord avec toi.
J’ai souvent remarqué ce besoin d’avoir des enfants, comme pour se trouver une occupation… Les personnes qui décident d’avoir un enfant pour cette raison (et qui n’en ont souvent pas vraiment conscience) sont bien souvent des mères qui ne parviennent pas à couper le cordon et qui peuvent se montrer intrusives dans la vie de leur enfant… des femmes qui ne sont pas heureuses loin de leurs enfants, même quand ces derniers sont devenus adultes… qui projettent sur eux leurs choix de vie et qui n’acceptent pas qu’il en soit autrement… des femmes qui ont du mal à accepter que leurs enfants fassent leur vie sans elles.
C’est malsain et ça ne fait de bien à personne.