Il y a quelques mois de cela, je vous parlais du terrible two dans lequel entrait la Minuscule. Je vous donnais, à cette occasion, une liste de 6 règles pour y faire face. Pour faire court, je vous expliquais qu’il est fallait :
1/ poser des limites (qui c’est qui commande ici, hein ??!)
2/ rester ferme (c’est comme ça et pis c’est tout ! Non mais ho !)
3/ communiquer (même si vous avez un bébé en face de vous il comprend énormément plus de choses qu’on ne le croit)
4/ câliner (parce que les câlins, c’est la vie !)
5/ ruser (niark niark !)
6/ savoir punir (ouais, ça fait mal sur le moment mais c’est pour son bien, promis !).
Ce sont des armes particulièrement utiles à avoir dans notre boite à « outils » parentale (si si !). Mais il en est une autre qui reste, j’en suis certaine, la clé de tout : comprendre l’enfant. En fait, pour faire face aux situations de frustration, de colère ou encore de pleurs, il est important de comprendre les émotions de l’enfant pour mieux l’accompagner, pour encore mieux communiquer avec lui et ne pas trop le punir quand même… Mais voilà, il n’est pas toujours évident de comprendre pourquoi il pleure, pourquoi il crie, pourquoi il se roule par-terre (ou pourquoi il nous fiche la honte devant tout le monde dans un magasin bondé de monde) ou pourquoi il boude.
Moi, en tous cas, j’ai beau avoir deux filles à la maison, je suis encore dans le flou total concernant certaines réactions de la Minuscule. Pour exemple, samedi matin, elle a voulu aller aux toilettes. C’est son truc du moment. Elle n’a pas deux ans mais veut faire la grande. Je l’ai donc installée sur le réducteur et la Mistinguette était ravie. Jusque là, j’avais tout bon : j’avais répondu à un de ses besoins (fantasme ?), elle était heureuse. Elle m’a demandé du papier pour s’essuyer. Je ne l’ai pas contrariée… pourtant j’aurais pu puisque la Minuscule n’avait pas fait pipi. Je lui tends donc le morceau de papier. Je lui propose de descendre des toilettes (normal, non ?)… « pweeeettt »! Mauvaise proposition ! Visiblement, ce n’est pas ce qu’elle attend. Elle se met à chouiner. J’attends, interrogative… Je lui demande ce qu’elle veut faire. Elle boude. Bon, moi je suis là et je ne vois pas où est l’erreur. Ce que je sais, par contre, c’est que je ne compte pas rester la matinée dans la pièce la plus exigüe (et la moins sympa) de la maison. Je lui demande si elle a fini. Ce à quoi elle se décide enfin à me répondre par un « a nini maman », avec un gros sourire et un hochement de tête (quel renversement de situation !).
Elle descend de son tabouret et mes mains s’approchent de sa couche d’apprentissage (trop pratique, elle s’enfile comme une culotte) pour lui remonter. « Pweeeettt »! Nouvelle faute. Elle hurle ! Elle ne veut pas que je touche à sa couche. Bon, entêtée, je me dis que je vais remonter le tout, pantalon et couche d’un seul coup, comme ça je ne touche pas sa couche (je ruse donc). » Pweeeettt »! Je ne sais plus quoi penser. Je lui demande confirmation : » tu as fini ou pas ? Tu veux retourner sur les toilettes ? » sauf que visiblement j’ai cassé mon bébé. Aucune de mes questions n’obtient de réponse et de toute façon, elle boude, pleure, se met en colère,… Elle est là, devant moi, pantalon baissé sur les chevilles… Moi, je suis là, devant elle, assise par terre à me demander ce que j’ai bien pu faire pour en arriver là.
Force est de constater que j’ai encore du chemin à faire avant de comprendre ma fille… Mais je ne suis pas du genre à lâcher le morceau. Je sais que tout se passe mieux quand on a le mode d’emploi alors j’ai essayé de le chercher. En maman connectée, je suis allée farfouiller sur internet. C’est ainsi que je suis tombée sur un article très intéressant de la psychanalyste Nancy Montels, sur un site qui réunit des articles rédigés par des psychologues, psychothérapeutes et psychopraticiens de France, et où on peut même consulter un psychologue.
Nancy Montels explique, notamment, qu’un enfant est hypersensible et qu’il va tout vivre intensément. Autant dire qu’il se prend tout en pleine face, les bonnes comme les mauvaises choses, et que tout est surdimensionné pour lui. Cela explique l’enthousiasme débordant de ma Minipuce quand j’accepte simplement qu’elle cueille la fleur qu’elle a repéré au milieu d’une pelouse… En fait, l’immaturité de son cerveau est la cause de tout cela. Il doit intégrer tant de choses qu’il a souvent du mal à analyser que, bien souvent, ses réactions sont excessives que ce soit dans la joie, dans la tristesse, dans la frustration ou encore dans la colère.
Notre rôle à nous, c’est de l’aider à comprendre ses émotions. Sacré boulot, non ? Pour faire face à ça, nous, on a des indices : tout ce que l’enfant ne parvient pas à exprimer « en mots » et qu’il va donc exprimer en pleurs, colère, joie, bouderie… et parfois même en maladies à répétition (c’est son langage parallèle à lui). Et comme lui ne parvient pas à verbaliser tout ça, c’est à nous de le faire ! Notre rôle à nous les parents, c’est donc de mettre des mots sur ce qu’il ressent. Quand il est heureux, on lui dit « tu es content » ; il est bougon, on peut lui dire « tu es triste » ; il s’énerve, on lui explique « tu es en colère », etc… C’est une façon d’accepter ces émotions, de les apprivoiser aussi. Et puis cela aide aussi le parent à ne pas ressentir d’angoisse ou de peur à ne pas savoir comment canaliser le bout de chou. L’enfant comprendra peu à peu qu’à chaque émotion, il y a une réponse, une solution. Cela permet de se libérer des tensions accumulées ou encore de la frustration ressentie. Le tout, c’est de l’aider à se libérer de ses émotions.
Et bien moi je trouve que quand on a conscience de tout cela, ça aide à comprendre l’enfant mais, plus encore, cela permet de grandement améliorer la relation parent/enfant. Du coup, avec le recul, je me dis que j’ai dû créer une certaine frustration chez la Minuscule en voulant la faire sortir trop vite des toilettes, sans prendre en compte son souhait, peut-être, de se rhabiller seule. Au lieu de ça, j’ai créé de la frustration chez elle. Frustration devenue colère… puis silence. Elle a exprimé comme elle pouvait son mécontentement, voilà tout…
Et vous, vous prenez le temps de comprendre et de communiquer avec vos enfants ?
3 comments
j’en suis là avec ma trois ans… depuis quelques temps ca allait super bien mais avec la rentrée à la maternelle, crises sur crises. Je sais qu’elle est fatiguée et que c’est compliqué pour elle tous ces chamboulements, mais c’est dur pour nous aussi 🙂
courage !!
Merci, je viens de comprendre la réaction de mon loulou depuis quelques temps. Il est en fait en plein dans ce terrible two. Et depuis qu’il a 16 mois. En lisant les articles, je me rends compte que nous ne lui demandons pas assez ce qu’il veut, même si je lui explique pourquoi il ne doit pas faire de colère ou pourquoi il est puni.
Je suis contente de savoir que cet article aura au moins servi à une personne 🙂
Ici c’est le terrible Two aussi et c’est vraiment galère. En ce moment, on a beau lui demander ce qu’elle a, elle se fâche et nous envoie balader… mais, à sa décharge, elle a un très gros rhume et avec ça, elle a des dents qui poussent…
Bon courage avec ton loulou !