Ma petite Emma et moi, nous aimons bien papoter… un peu comme des copines, on échange sur tout un tas de sujets tous plus passionnants les uns que les autres (forcément). Souvent, Emma me donne sa vision de la vie et moi je bois ses paroles tant j’aime l’écouter. Elle est encore si naïve que ses mots en sont très tendres, touchants et plein d’humanité. Elle adore me poser des questions et ne se satisfait jamais d’une réponse donnée à la va-vite. Il faut du détail et du concret. Pas toujours évident d’expliquer les choses quand elle s’interroge sur des sujets « pointus » (enfin, que moi, surtout, je vois comme ça…).
Elle m’interroge parfois sur des sujets très simples et moi, je me sens bien ignorante d’un coup, incapable de lui trouver une réponse autre que « ben parce que c’est comme ça ma chérie » (visualisez la bonne tête d’ahurie que je me tape à ce moment-là…). D’autres fois, c’est elle qui brode et qui m’apporte tout un tas d’explications, enveloppées de théories plus ou moins fumeuses mais super marrantes à entendre.
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Et c’est ainsi qu’un jour, elle m’a balancé un truc auquel je ne m’attendais pas du tout.
Sans savoir pourquoi, elle s’est mise à me caresser le ventre. Sur le coup, je me suis dit que j’avais encore bouffé mangé trop de M&M’s (c’est le mal ce truc !!!). Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait dire. En fait, elle pensait à toute autre chose.
D’un coup, elle a levé ses grands yeux d’ébène vers moi et m’a annoncé que bientôt, j’allais avoir un bébé dans mon ventre (ouais, comme ça…). Là, sur le coup, je me suis demandé si ce n’était qu’un caprice de petite fille ou bien si un esprit quelconque n’avait pas pris possession de son corps pour m’apporter une information prémonitoire… A cette idée, mon cœur s’est mis à palpiter et j’ai commencé à me demander si mon stérilet n’avait pas décidé de me lâcher (1% de malchance de tomber enceinte avec Mirena m’a dit ma gynéco… gloups !). Ma conscience est venue remettre de l’ordre dans mes pensées pour me rapatrier vers la réalité.
Emma n’en ayant pas fini avec moi, elle continue et m’indique que ça sera une petite fille car, elle, elle ne veut pas de petit frère… (parce que, voyez-vous, ma fille a décrété qu’elle n’aimait pas les garçons). Bref, elle m’annonce qu’elle veut une petite sœur. A côté d’elle, sa sœur justement. Je pose mon regard sur elle et je me tourne à nouveau vers Emma en m’exclamant : « mais, tu en as déjà une de petite sœur ! ». Elle pose un regard bienveillant vers sa sœur en précisant : « oui, et moi je l’aaaaiiime ma sœur mais moi je voudrais avoir deux soooeeeurs ! ».
La suite de notre conversation me rassure…
La miss « aimerait »… elle ne m’annonce pas que mon ventre va se remplir d’une nouvelle vie. Nuance !
Une partie de moi est soulagée. Mais une autre, elle, baisse les bras, arrondit l’échine tout en abandonnant tout sourire.
Je me surprends à être déçue : elle n’aura pas d’autre petite soeur. Pourtant, je sais que je ne veux pas d’autre enfant… et je sais que ce n’est pas dans nos projets à mon chéri et à moi. Je ne veux même pas m’imaginer avec trois gosses alors que j’ai déjà du mal à me gérer au milieu de mes deux filles. Et puis, je n’ai pas envie de retourner à ces débuts compliqués, angoissants et épuisants… je n’ai pas envie de retourner dans les couches alors que ma grande n’en porte plus et que ma petite, bientôt, trouvera le chemin du pot…
Alors, je ne comprends pas cette part de moi qui continue d’espérer et de croire que je pourrais à nouveau porter la vie…
5 comments
Je pense que c est le propre de chacune d entre nous, arriver à faire le deuil de la maternité alors qu’on peut encore porter la vie, accepter que cette période de nos vies soit terminée, ce n’est vraiment pas facile. Même si raisonnablement on sait que c’est bien 4…
Coucou ! En te lisant, je pense à l’autre jour… mon paulo et moi un midi. Lui me regarde manger, et me dit : « Maman, tu vas manger trop, tu vas avoir un bébé dans le ventre. «
Ah, si seulement ça fonctionnait comme ça… !
je suis d’accord, faire le deuil de la grossesse, de l’accouchement, de voir bébé grandir, c’est dur… mais quand on sait que c’est fini pour toujours (surtout quand notre corps peut encore nous donner un enfant). une grossesse et un accouchement amène tellement de sentiments forts et inexplicables…
Pour le moment peut etre pasnl encore 😉
Apres meme si c est usant et autres qualificatifs aussi rose, on aime pouponner.
Je n en veux plus mais je me vois enceinte et avec un tout petit….
D.
Il est vrai que les enfants sont débordants d’imagination ! Moi aussi, j’aime bien écouter mes filles parler.