S’il y a bien une chose que nous avons tous en commun, c’est le Jugement… Ce truc qui pousse tout un chacun à donner son opinion sur la vie des autres sans forcément avoir tous les éléments nécessaires pour juger en toute objectivité et en toute connaissance de cause. Il est partout le Jugement : dans la vie familiale, professionnelle, amicale, amoureuse… On est sans cesse jugé, évalué… Qu’on le veuille ou non, qu’on le sache… ou pas…
Le plus souvent, il se planque.
C’est qu’il n’est pas très téméraire le Jugement, en général.
Les critiques vont souvent non train, dans le dos du concerné…
Parfois, malgré tout, il arrive que le Jugement soit exposé à son intéressé.
Ça a récemment été mon cas et j’avoue avoir été particulièrement blessée. A ce moment-là, j’ai surtout ressenti une grande injustice. En toute objectivité, j’ai eu le sentiment qu’on me jugeait sans savoir. D’ailleurs je n’ai pas eu l’impression qu’on me donnait la possibilité de me défendre.
Voilà, je me suis sentie jugée sans aucune forme de procès. La sentence finale est tombée sans que je n’ai mon mot à dire.
Je dois dire que le terme de « sentence » est sans doute mal utilisé ici. En effet, aucune punition ne m’a été infligée si ce n’est celle de supporter l’injustice face à laquelle je me suis trouvée.
Je n’ai pas réussi à retenir mes larmes.
Il faut dire que ces derniers temps, je dors très mal, je dors peu. Je fais des crises d’angoisse le soir venu. Ces crises s’amplifient quand la maisonnée est endormie, quand je suis/deviens « seule ». Le monde se met à me faire peur.
En fait, c’est comme si mes yeux percevaient dans la nuit toutes ces choses que je ne vois pas ou que je fais en sorte de ne pas voir le jour.
Vous savez, il m’arrive d’avoir tellement peur de cogiter que je repousse l’heure du coucher au maximum, de sorte d’être vraiment épuisée au moment de rejoindre les bras de Morphée. Alors, je traîne sur internet, je lis sur ma liseuse… La dernière option étant devenue la meilleure.
Je lis pour m’évader…
Le fait de lire me permet de quitter le monde, mon monde, ce monde… Quand je lis, je m’imprègne d’un ailleurs, je me mets dans la peau de personnages qui ne sont pas moi. Ils ont souvent des peurs. J’ai d’ailleurs tendance à les absorber, à les superposer avec mes propres craintes. Cela me permet parfois de relativiser ou de mieux comprendre mon propre fonctionnement… Ça me fait du bien, y’a pas de doute…
Mais ça ne suffit pas.
Car, mes craintes, bien souvent, j’ai le sentiment que personne n’en parle. Elles touchent des sujets trop graves, trop importants. Je crois que tout le monde préfère les ignorer et continuer à vivre une vie qui, finalement, n’a de sens qu’à notre petite échelle.
Enfin, voilà, le Jugement récemment reçu est venu s’ajouter à tout un tas de trucs…
Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase comme on dit. Globalement, on m’a dit que je ne savais pas élever mes filles. On m’a dit que j’étais trop gentille avec elles, que jamais je ne les disputais, que moi, je ne leur faisais que des câlins… Et que, heureusement, leur père était là pour redresser la barre.
Je ne suis pas la meilleure mère du monde, j’en ai conscience. D’ailleurs, je ne sais pas bien ce qu’est une bonne mère. Existe-t-elle vraiment celle-là franchement ???!
Je ne suis pas la meilleure maman du monde mais je ne suis pas la pire. Je ne suis pas du genre à tout laisser passer et il m’est arrivé de nombreuses fois de les punir quand c’était nécessaire. J’ai même souvent le sentiment d’être trop dures avec elles et de lutter chaque jour pour leur faire comprendre les choses… Mais non, je suis visiblement trop tendre, trop tarte avec mes filles.
Bref, je ne cherche pas me justifier mais je me sens tellement injustement jugée si vous saviez !
Et c’est d’autant plus dur quand la critique débarque tout droit de la bouche d’un proche.
Là, maintenant, tout de suite, je me sens mal. J’aimerai avoir un terrier pour m’y planquer, oublier le monde, cesser d’angoisser et d’avoir peur… Oublier le Jugement des autres et apprendre à m’en détacher complètement. Je pensais que j’y arrivais très bien ces derniers temps mais force est de constater que j’ai encore un peu de boulot de ce côté-là… Finalement, c’est un mal pour un bien cette histoire… c’est comme celle de mon enterrement de vie de jeune fille (un jour, je vous raconterait peut-être). Les épreuves nous font parfois réaliser des trucs qui nous font évoluer, avancer, se remettre en cause. Celle-ci me semble parfaitement endosser ce caractère !
11 comments
Un jour une coach de vie m’a dit une chose (que depuis le temps j’ai pu vérifier très souvent
…) La plupart du temps ce que l’on trouve comme « defaut » chez l’autre c’est une chose qui nous énerve chez nous même !
Et puis même sans ça l’éducation d’un enfant c’est difficile, unique à chaque enfant et il n’existe pas de manuel ou de bonne méthode…mon papa dit qu’une bonne maman est avant tout une mère qui aime son enfant, j’aime croire que c’est plus que ça mais quelque part il a raison….pis d’abord pour tes poupées tu es la meilleure et la plus belle des mamans et juste le lire dans leur yeux doit te suffire à savoir à quel point tu es une bonne maman <3
Je n’ai même pas besoin de le lire dans leurs yeux… Emma me le dit sans cesse en fait 🙂
Merci pour ce commentaire éclairé
Je me souviens parfaitement d’une vidéo que tu avais tourné avec tes filles dans une galerie commerciale il me semble et où on t’entendait leur parler avec une grande douceur et beaucoup de bienveillance. A la fin de cette vidéo je me souviens m’être dit que tu étais telle que je t’imaginais, tendre et gentille envers les tiens.
Ce proche formule tout ceci comme un reproche et je comprends que cela te peine. Qu’est-ce qui le dérange ? Le rend jaloux ? Peut-être simplement de ne pas avoir eu une mère à ton image. Il devrait au contraire se réjouir pour toi et tes filles.
Sois fière de la mère que tu es et laisse pisser ces jugements stériles.
Tu me parais être une très bonne mère, bienveillante et douce… tout ce que j’aimerais être un peu plus parfois…
Je sais que c’est parfois très compliqué ! Mais il faut savoir passé outre le jugement (souvent mal placé) des gens…
ma belle-mère est spécialiste de ce genre de réflexion qui me met hors de moi !
Ce sont tes filles, tu les connais mieux que personne… fais toi confiance…
Plein plein de réconfort !
Virginie
On fait toutes de notre mieux pour élever nos enfants.. Ceux qui jugent ne voient qu’une partie de nous et c’est bien dommage de juger. Ici je passe au dessus, j’élève mes garçons comme bon me semble et si ça ne plait pas et bien je m’en fiche. Cette con….. de mère parfaite n’existe pas! Courage ma belle.. Parfois cela nous touche quand on est un peu plus fragile. Je t’embrasse fort :*
Je suis en plein travail intérieur pour moi même me détacher du jugement des autres, et c’est sacrément difficile puisqu’il est assez instinctif (être accepter d’un groupe est une question de survie).
Tu ne punis pas tes enfants? Tu es tendre? Tes enfants n’ont pas peur de toi? Tu leur fais des tas de câlins? Mais, dis moi, tu sembles endosser toutes les qualités d’une super maman!
Si les autres te jugent mal, c’est leur problème, ne porte pas leur problème sur tes épaules, ne suis pas leurs conseils, n’écoute que toi, tu auras toujours raison 🙂
Je crois surtout que les gens jugent sans avoir tous les éléments en main. Je me suis sentie blessée mais, au fond, je sais ce que je fais, qui je suis… et je n’écoute finalement que moi, comme tu le conseilles 😉
Je trouve qu’à partir du moment où tu as des enfants, ou que tu es enceinte les gens le prennent souvent comme une invitation à donner leur opinion sur ce qui relève de ta vie privée. Les gens me demandent souvent si je donne le sein à Charlie… même des inconnus au supermarché. Non mais au secours !
Un de mes proches m’a récemment dit qu’il allait bientôt falloir commencer à donner des fessées à Charlie parce qu’il pleure quand je lui enlève des mains un objet dangereux qu’il convoite. Quand j’ai dit que cette méthode n’était pas pour nous on m’a dit que je faisais n’importe quoi et que j’allais droit au mur mais que la réalité me rattraperait et que je serai bien obligée d’y venir. L’hallucination. Je dois bien le dire chacun fait comme il veut et je le respecte mais ça ne donne pas aux gens le droit de te juger, ouvertement ou non d’ailleurs.
On fait tous de notre mieux et toi aussi. La preuve faire ce que l’on pense être le mieux ne nous empêche de garder l’esprit ouvert et de se remettre en question. Ce que tu fait d’ailleurs 😉
De toute manière, je crois que, quelle que soit la méthode adoptée, il y aura toujours quelqu’un pour dire que l’on fait mal.
La race humaine aime critiquer… négativement surtout.
Bonjour Evelyne. Je ne sais pas si tu me liras car tu reçois peut-être beaucoup de message, et ce post n’est pas le plus récent. Extrait d’un blog, juste pour replacer les choses concernant l’éducation : « L’homme c’est la fermeté, la force, les interdits, la sécurité. La femme se présente plus douce, efface les angles des déceptions et colères, berce et apaise. Et ce ne sont pas des clichés ! L’enfant a besoin de retrouver chez son papa et sa maman cette complémentarité. Cela le structure, le rassure et lui permet de grandir de façon sereine. Evidemment la maman doit aussi savoir poser des limites et le papa offrir de la tendresse à ses enfants. » (https://www.anoustous.com/la-complementarite-homme-femme-dans-leducation-des-enfants/).
Cela ne m’étonnerait pas que l’on retrouve aussi au sein de ton couple un fonctionnement équilibré comme cette blogueuse le décrit. Je suis persuadée que tu sais faire preuve de fermeté aussi, quand il le faut. Tu as aussi, et peut-être plus encore que Thomas, le rôle de celle qui apaise, et qui câline, et cela est normal. Je me demande qui a bien pu te juger comme cela.
Dans notre couple, Pascal me reproche parfois de ne pas être assez sévère à des moments où il le faudrait. Je l’entends bien, mais c’est vrai que j’ai vraiment un meilleur rôle quand il s’agit d’apaiser, de câliner. Je me dis qu’heureusement l’homme est là, que Pascal a un rôle indispensable et moi aussi. Je pense à ces mères trop seules qui galèrent, et notamment car le second parent n’est pas là pour trancher, pour « séparer » la fusion mère-enfant.
Bon, et puis, il n’y a pas de parents parfaits, ça tu le sais 😉 Des bisous !
Oui je pense qu’il y a un peu de ça mais bon, de la fermeté il y en a aussi dans mes discours. Léna a d’ailleurs récemment dit à Emma « Elle est méchante maman ». Bref, mon comportement avec les filles va différer en fonction de divers facteurs. Le fait de ne pas être chez moi en est un et je pense que, cette fois, c’était le cas. Je suis plus « sympa » dans ces cas là pour éviter les conflits et les cris…