Cette colère, elle est un peu dirigée vers les autres, ceux qui, quand j’étais enfant, m’ont fait croire que je n’étais rien ou, en tous cas, pas grand chose, ceux qui m’ont blessée, ceux qui m’ont montré du doigt d’un air moqueur tout ça parce que j’étais « timide » et donc différente. Ils m’ont fait du mal ces gosses à cette époque… J’aurais pu oublier mais, voilà, les conséquences de ce mal qu’ils m’ont fait il y a une vingtaine d’années (p***** 20 ans !), je me les trimballe encore aujourd’hui. Pas facile de croire en soi quand on est persuadée depuis des lustres d’être nulle, inintéressante, moche et ridicule. Et on a beau me dire que ce passé ne devrait pas influencer mon présent, il est bien trop ancré en moi pour en ignorer les dégâts.
Sans le vouloir, aujourd’hui, j’en veux aux autres, à ceux qui agissent avec fierté, à ceux qui réussissent, à ceux qui m’ignorent ou qui semblent me prendre de haut… Je leur en veux de ne pas me considérer, de ne pas m’aimer, de ne pas me porter d’attention… Ces gens, ils n’y sont pour rien en fait car, en réalité, je n’existe pas pour eux. Je suis transparente à leurs yeux… Mais, au fond, je les déteste…
Mais cette colère, je la dirige aussi contre moi. A moi aussi j’en veux… Je m’en veux d’être aussi transparente… Aussi effacée… Je m’en veux de toujours être dans la retenue alors que j’explose à l’intérieur.
Comment changer ? Comment être moi à présent, maintenant que tout le monde me connaît telle que je suis ? Ne serait-ce pas bouleverser tout le cours de ma vie que d’être enfin celle que je suis ? Cela n’aurait-il pas pour effet de perturber l’équilibre de ma vie familiale ou amoureuse ?
Je voudrais enfin oser, faire ce que j’ai dans la tête… Me lancer, cesser de retenir le moindre des gestes à cause d’un regard, d’une critique, d’un doigt qui se pointe sur moi, d’un avis divergeant… Je veux assumer mes actes, avoir la force de les imposer.
Mais j’ai peur de me lancer…
J’ai peur de perdre des gens que j’aime, de me heurter à leur incompréhension, de les choquer peut-être ou, éventuellement, d’être moins aimée d’eux. Parce que ça, je ne me sens pas prête à y renoncer. J’ai tant besoin de me sentir aimée (sans doute pour contrebalancer avec ce sentiment de médiocrité qui m’habite depuis l’enfance)…
En attendant, cette colère continue de gronder. Je veux qu’on m’aime, je veux m’aimer…
20 comments
J’avais un peu le même sentiment .. jai contacté une fille qui m’avais harcelée plus jeune elle s’excusait. Mais j’étais toujours autant en colère. En fait j’étais en colère contre moi. De mettre laissez faire, de n’avoir rien dit d’avoir peur d’être ce que je suis. Mes 30 ans mont fait un électrochoc. Je vais continuer comme ça ? En attendant qu’on m’aime pour ce que je suis. Ou je m’aime. Je m’assume. Je suis ce que je suis. Les autres je les accepte comme ils sont. Donc ils m’accepteront comme je suis sinon tant pis. Ça demande plus de courage de s’aimer soi même que d’affronter les autres. Courage.
Le plus dur est effectivement de s’aimer soi-même oui !
Ha oui et j’ai aussi appris à m’énerver. 30 ans que je n’avais jamais crier ou réagit. C’est top tu devrais essayer..
Crié, je l’ai fait plein de fois mais je ne sais pas crier en fait… Mon chéri, lui, va crier avec force… moi, je vais crier telle une proie… A changer !
Je me retrouve dans une partie de ce que tu évoques. J’étais une enfant et une ado très timide, effacée et qui ne recevait jamais de compliment et qu’on essayait de bousculer. Je trouve ça tellement idiot ! Je suis toujours une fille discrète, mais j’ai du caractère.
Je crois que si tu ressens le besoin de changer, et bien fait le ! Ne te préoccupe pas de ce que vont en penser les autres. Les gens qui t’aiment ne peuvent que être contents de te voir heureuse et épanouie. Et si ça les dérange…. c’est peut être que le problème vient d’eux, non ? Allez, go, libère toi de tes chaines. Crois moi, il ne peut que se passer du positif et tu seras tellement plus heureuse…
Merci pour ces encouragement. J’ai également du caractère mais on ne le voit pas… ou peu… je dois vraiment me libérer de ces chaines, oui… il faut que j’en trouve la force.
Moi aussi j’ai cette colère en moi, et une profonde douleur de ne pas être capable d’être moi-même avec les autres et d’être hantée par la honte. La honte est un sentiment obsédant chez moi. Cependant, heureusement que tu oses beaucoup plus de choses que moi (ne serait-ce que organiser des enterrements de vie de jeune fille et du coup que plusieurs personnes se focalisent sur toi, te valorisent… je n’aurais jamais pu… , ou même te marier, et puis, disons-le, avoir des amis et les inviter chez toi. Pour moi, c’est toujours une grosse épreuve, je suis dingue, oui). En fait, j’avance, je recule. Un resto avec Pascal me fait trembler de peur, travailler avec les autres me rend malade, etc, etc. En fait, je suis vraiment au niveau pathologique… Et moi aussi, j’ai toujours peur de ne pas être aimée, et avec un besoin énorme de l’être. Il y a un déséquilibre en moi, une grande frustration dans le fond… de ne pas oser m’épanouir, à force de m’empêcher d’exister, comme si je n’en était pas digne. Sortir un livre (même s’il ne sera pas très largement publié) était un besoin à mon estime, et c’est une grande épreuve pour moi de le promouvoir ! Bisous Evelyne.
Un livre, j’en ai un en tête depuis des années mais je n’ai jamais osé me lancer. Je suis partie dans l’idée qu’il n’intéresserait personne et que, de toute façon, aucun éditeur n’en voudrait. J’ai tellement peur du rejet; de ce rejet que nous avons toutes deux connues enfant… Aujourd’hui, un échec, je le vis un peu comme le rejet des autres pour moi quand j’étais plus jeune. Aujourd’hui, on vient de me refuser un poste pour lequel j’ai postulé. Je me suis sentie rejetée… et cette sensation d’être nulle est revenue au galop. J’ai l’impression d’être bonne à rien ! et ça met en colère !!! Des bises tite soeur
Oh, dommage pour ton poste. Je comprends ce sentiment de rejet, car être refusé à un poste convoité blesse bien souvent l’ego. C’est un peu comme recevoir un râteau… ! Bisous !
J’étais tout comme toi, une fille très réservée, timide, sur la défensive…
Je ne voyais pas trop le mal & ne comprenais pas parfois, pourquoi j’étais le bouc-émissaire…
Puis, j’ai grandi, j’ai rencontré mon homme, et lui a un tempérament de feu !
Je crois qu’il a ouvert en moi, ce que je n’aurai jamais eu le courage de faire !
J’ai changé radicalement !
Je ne savais pas dire non, maintenant, je le jette & l’impose à la tête des gens…
Si je n’ai pas envie, je le dis alors qu’avant je me soumettais à l’avis des autres (et moi dans tout ça??)
Je me suis toujours mise de côté & me suis faite oublier parce que je me croyais inutile…
Et mes parents me le faisaient bien ressentir aussi, alors ça ne m’a pas aidé !
Je t’avoue que je sers les dents jours & nuit parfois…
Je pense que je traine énormément de rancune & de colère envers toutes les personnes qui ont su me blesser ou me rabaisser…
Aujourd’hui, j’ai une rage au ventre phénoménale !
J’ai failli perdre ma fille avec cette p***** de sucette l’année dernière…
Alors, non, je ne me laisse plus faire, c’est mon homme & mes enfants avant tout & si les autres ne sont pas contents, eh bien qu’ils dégagent.
A cause de ces gens, j’ai perdu beaucoup de mon innocence, ce côté fragile et tellement pur qui m’habitait encore à 20 ans !
J’aimerai parfois redevenir cette fille insouciante, mais ce sont les gens qui m’ont abîmée & m’ont changé !
Alors, le jour où l’on me dira : « Qu’est-ce que t’as changé!! » Bah vaut mieux qu’ils partent en courant !
Je n’ai jamais changé, je suis toujours la même.
J’ai juste renforcé mon armure, je me protège & je distance les gens qui pourraient nous porter défaut, détruire, abîmer, blesser.
Je fuis les possibles personnes toxiques à mon petit cocon d’amour que beaucoup de personnes jalousent & aimeraient voir exploser !
Alors, je reste une guerrière pour les miens, je me suis métamorphosée.
Je sers les dents mais je ne vacille pas !
Et quand je dis quelque chose, je le fais…!
Je fais partie de ces personnes rancunières jusqu’à la mort !
Tu me plantes 1 fois mais pas 2 ! Je ne sais pas être fausse & je pense que mon honnêteté & mon franc-parler glacial dérange maintenant ! Comme si les non-dits & l’hypocrisie sur des années valaient mieux que 5 minutes de franchise !
Je préfère avoir peu d’amis mais des vrais plutôt que de me lever tous les matins sans pouvoir me regarder dans le miroir !
Tu m’as inspiré là ^^
Bizx ma belle ♥ Reste comme tu es, & si tu exploses, tu as tout à fait le droit !
Le trop plein n’a jamais rien de bon, je t’assure !
Le trop plein risquerait d’abîmer les gens que tu ne souhaites pas blesser !
Alors, vaut mieux que ça sorte que ressasser des conneries qui t’amenuisent & renforcent ta colère ♥
Après, pour le serrage de dents, c’est inconscient, c’est en toi & je t’avoue que ça vient comme ça part ! Je n’ai jamais trouvé le remède, ni réellement les causes…
♥ Bizx
Ah oui ! je t’ai carrément inspirée là ! Je t’admire ! Il faut vraiment que je trouve la force d’être moi. ça devrait pourtant pas être si dur !
Merci pour ces mots et ce témoignage sincère
Je ne t’imaginais pas effacée et je ne te vois pas transparente 🙂
J’espère que ta colère se dissipera et… que tu oseras oser !
Bises
Ce sujet me touche particulièrement. J’ai toujours été taxée de « timide », donc je me suis crue timide. Le manque de confiance en moi vient clairement de là. Aimée oui sans doute mais l’amour n’était pas exprimé… j’ai mis 30 ans à le comprendre. C’est ma dépression postnatale qui m’a permis d’avancer, paradoxalement. Les séances de psy m’ont fait un bien fou. J’ai « gratté », j’ai enfin ouvert les yeux, j’ai compris. Je me suis appuyée sur mon passé, plutôt que d’essayer de lutter. J’ai pris ce que j’avais à prendre et depuis, j’avance. Je te souhaite vraiment d’arriver à prendre ce chemin. Si tu as besoin d’échanger n’hésites pas, j’ai un peu plus de recul que toi (mes petits étant grands… mais je comprends tellement). Vraiment, prenons un café un de ces jours !!!
Moi non plus, comme dit plus haut, je ne t’imagines pas effacée. Ton blog donne de toi l’image d’une femme forte qui gère enfants, boulot, blog et vie amoureuse de main de maître. Or, ma mère me dit toujours qu’il y a une part de vérité dans toute image qu’on donne de soi.
Dans la vie de tous les jours, tu es peut être très différente, mais nulle, certainement pas!
Je ne te connais que par ce blog mais j’apprécie toujours énormément ce que j’y lis. J’aurais envie de te rassurer mais je sais qu’on ne croit pas toujours les compliments qu’on nous fait quand notre confiance en nous est au plus bas. On se dit que c’est juste pour nous faire plaisir mais que ce n’est pas très sincère.
Bref, ce billet me touche et m’attriste et je te souhaite de tout coeur de te révéler.
Ce ne doit pas être facile mais je suis sûre que c’est possible. Tu as l’air si lucide sur cette colère qui t’habite que je pense qu’une partie du chemin est déjà fait.
Bon courage (même si je vois que tu en as déjà pour te confier ainsi, bravo!) et bonne continuation.
Coucou mon evelyne,
C’est « drole » j’ai l’impression de me lire . J’ai vecu la même chose. Je suis très timide même si je ne laisse rien paraitre. Je me donne une image d’une personne forte mais j’ai des failles.
Je consulte une psychologue qui m’aide à garder le cap rapport a tous ce que j’ai vecu etant plus jeune, parce que depuis que j’ai mes enfants ca m’empoisonne la vie. D’ailleurs a cause de ca je ne confie que vraiment très rarement mes enfants. Uniquement en cas d’extrême nécessité. Parce que j’ai gardé des séquelles, elles etaient très enfouie, j’avais reussi a faire avec a passer au dessus mais depuis qu’ils sont là, depuis ma fille c’est devenu le bordel et l’enfer dans ma tête. . Et parce que j’ai été affaibli durant l’enfance, que j’ai déraper parfois, ca me fait énormément de bien de voir quelqu’un qui arrive a m’expliquer des choses sur moi.
Je me souviens quand on a abordé le sujet de l’enfance elle m’a dit qu’au premier regard je donnais l’impression d’une femme sure d’elle, qui a confiance en elle. Et comme je lui ai dis, ce n’est qu’une facade. Cette facade je l’ai eu parce que je me suis apercue qu’en montrant a quel point j’etais sure de moi les gens me foutaient la paix. Et c’est vrai ca se confirme chaque jour. Mais j’ai peur, une peur immense de ce que les gens disent de moi.
En même temps qui se fiche vraiment des autres?
Fais le, tu ne t’en sentiras que mieux.
Le regard des autres est finalement si insignifiant par rapport à ton bonheur.
Seul ton bonheur compte et ce ne sont pas les autres qui te rendront heureuse.
Je ne sais pas quand ni comment j’ai eu le déclic.
Comme toi, j’ai été la timide, celle qui rougissait pour rien, qui restait à l’écart des conversations, à écouter sans parler, la transparente dont on ne répond pas aux bonjours parce qu’on ne les entend pas, j’ai été la trop maigre, la trop boutonneuse, celle à qui ont fait de mauvaises blagues juste pour rigoler (la merveilleuse époque du collège)…
Aujourd’hui, je n’en veux à personne. J’ai plutôt de la pitié pour celles et ceux qui continuent de se croire supérieur sans voir la richesse de chaque individu.
La base, je crois, est de ne plus envier qui que ce soit et de se réjouir de ce qu’on a.
Par exemple, je trouve tes photos magnifiques, ton séjour à la montagne semblait tout doux, un beau moment en famille, mais à aucun moment je t’envie ou me morfonds en pensant que tu as plus de chance que moi. Non, je trouve juste ça cool pour toi.
[…] Son article est par ici. […]
[…] à notre destinée, mais j’avais besoin de te les écrire pour, peut-être, extraire cette colère qui […]
[…] parce que je reviens sur certains passages de ma vie, que j’exprime des regrets ou, même, de la colère envers moi-même, que je ne profite pas de ma vie présente, que je ne crois pas en la beauté de l’avenir. […]
[…] Ma colère […]