Un samedi, nous revenions, en famille, de notre super virée au magasin (juste à côté de chez nous). Sur notre chemin, nous avons croisé une autre famille. La mère marchait devant. Le père conduisait une poussette, une fille assez grande y était installée. Toute tordue, elle regardait dans le vide, grimaçant sans doute sans s'en rendre compte. J'ai vite compris que, la pauvre, était handicapée mentale (et peut-être également handicapée physique). Derrière le petit groupe marchait sa petite sœur. J'ai regardé ce petit monde et je me suis demandé comment ces parents avaient eu le courage d'avoir un deuxième enfant après un premier enfant handicapé.
Ma pensée est peut-être un peu incompréhensible, je ne sais pas. Toujours est-il que si j'avais été dans cette situation, si j'avais donné naissance à un enfant handicapé, je n'aurais pas eu le courage d'avoir un deuxième enfant.
D'abord, j'aurais eu peur que l'histoire se reproduise, que le second bébé soit lui aussi handicapé… je ne l'aurais pas rejeté car je sais que je me serais occupée de mon enfant qu'il soit handicapé ou non… mais j'aurais trouvé ça dur à gérer, difficile à affronter. Alors, rien que pour être certaine de ne pas avoir deux enfants handicapés, je me serais arrêtée à un…
Et puis, un enfant handicapé demande beaucoup plus d'attention, beaucoup plus de soins qu'un autre enfant. J'aurais eu peur, si le deuxième n'avait pas le handicap du premier, de ne pas avoir assez de temps à lui consacrer, de prendre bien plus soin de son ainé du fait de son handicap…
Dans tout ça, je ne sais pas si j'aurais su garder le moral, moi qui ne suis déjà pas très fortiche de ce côté là !
En fait voilà, j'aurais eu peur de ne pas savoir gérer, d'être dépassée… d'avoir peur en permanence pour mon / mes enfants… de leur avenir le jour où nous ne serions plus là pour s'occuper d'eux. J'ai déjà ces craintes enfouies au fond de moi aujourd'hui… alors dans cette situation…
Bien évidemment, si le destin avait voulu que les choses soient autrement, j'aurais tout fait pour y faire face, pour avancer malgré mes craintes.
J'imagine parfois le quotidien de ces parents. J'imagine que cela ne doit pas être facile tous les jours et que leur vie doit être compliquée par des tas de choses : aménagement des lieux pour accueillir l'enfant et son handicap, la scolarisation… tout ce qui doit être adapté selon le handicap en question… et j'en passe !
J'admire ces parents qui font face à ce type de situation. Je les admire vraiment !
Et vous, qu'en pensez-vous ?
|
18 comments
Bonjour moi aussi je pensais ça jusqu’à la naissance de mon fils insuffisant respiratoire (il respire grâce à une machine 24h sur 24) et il a maintenant deux sœurs, ce choix je l’ai fait malgré la maladie orpheline mais sachant que le cas arrivait jamais deux fois. Et c’est surtout pour lui que nous avons pris le choix d’avoir un autre enfant car on ne voulait pas qu’il soit le centre de notre vie même si malgré tout ça le devient forcément mais surtout je me suis dit que si un jour ça n’allait pas il pourrait lui parler à elle ils ont juste deux ans d’écart 😉 puis est venu la dernière même si c’était pas prévu et si aujourd’hui je rencontre des obstacles dans son intégration scolaire je suis devenue une maman forte et battante donnant tout mon amour à mes trois cœurs
Si on m’avait posé la question j’aurai répondu pas pour moi mais quand tu n’as plus le choix tu deviens une maman comme les autres et tu fais tout pour avancer
Aujourd’hui il sait que si j’avais pu me faire avorter je l’aurai fait juste parce que sa vie aurait été sans doute meilleure sans handicap mais vu qu’on m’a pas donné le choix on avance et on profite de la vie à 100 %
Merci d’avoir dit tout haut ce que certain ou certaine ose pas avouer
Bises
Martine
Evidemment je n’ai pas raisonné ainsi sinon je n’aurai pas eu de troisième enfant car même si mon enfant n’est pas handicapé mental, il est considéré comme handicapé. Te dire que je n’ai pas eu de craintes que mon petit dernier le soit aussi serait mentir mais je ne me suis jamais posée la question, je voulais un autre bébé c’est tout.
Je suis passée par là mais pour mon petit troisième … Ma grande est " normale ", la deuxième autiste et l’envie d’un petit troisième et surtout d’un garçon était très forte. Je ne sais pas pourquoi, c’était mon idéal et mon envie depuis toujours. On a beaucoup discuté et puis on a foncé en prenant la vie comme elle venait. Petit Gars va bien. Quelques signes un peu inquiétant au début avec un retard moteur mais tout est rentré dans l’ordre maintenant. Il pousse bien et aucun signe d’autisme maintenant même si je reste vigilante. J’ai peut-être été égoiste à certains moments dans mes choix mais je recommencerais sans hésiter 😉 Et puis, s’il avait été autiste, je l’aimerais tout autant je pense …
Bonjour,
Tu es pétrie de certitudes sur ce que tu aurais fait ou pas si tu avais eu un enfant porteur de handicap. Tu n’es pas dans cette situation, il me semble vraiment difficile de prédire ce que tu aurais réellement fait.
Je ne comprends vraiment pas l’intérêt ou le but de ce post. Que cherches tu à montrer ?
Des certitudes… non, je n’en ai pas… depuis que je suis maman, j’ai bien compris qu’on ne pouvait pas garder ses certitudes et convictions de celui ou celle "qui n’a pas vécu la situation". Alors non… un enfant né handicapé, j’aurai pu en avoir et si ça avait été le cas, j’aurais fait tout ce qui est possible pour m’en occuper… mais aujourd’hui, en m’imaginant dans la situation, je me dis que je n’aurai pas voulu avoir d’autre enfant… Mais peut-être aurai-je changé d’avis une fois dans la situation ? Qu’en sais-je ?
Concernant l’intérêt ou le but de ce post, il n’y en a pas… je n’écris pas dans un but particulier… J’avais cette réflexion au fond de moi et j’avais envie de la partager voilà tout.
Ne cherche donc pas de démonstration quelconque… il n’y en a pas.
Je te trouve un peu dure avec moi.
PS : ton dernier article me fait penser à celui que j’avais écrit il y 1 an et demi maintenant (mais qui est toujours d’actu)
http://www.untibebe.com/article-je-suis-une-autre-116955681.html
Bises
Ton commentaire me fait réfléchir. et je pense effectivement que lorsqu’on n’a plus le choix, on fonce coûte que coûte, par amour.
Merci pour tes mots
Je t’admire et je t’embrasse.
Nous c’est notre dernier petit loulou, le numéro 3, qui est porteur d’un handicap,et comme nous nous étions dit que nous aurions 3 enfants, nous ne nous sommes pas posés la question d’en avoir un autre ou pas. Mais je crois que si vraiment nous avions eu le désir d’en avoir 4 ou s’il avait ëté l’aîné, nous n’aurions pas hésité parce qu’avoir un enfant handicapé, certes parfois c’est lourd à porter, il y a des larmes, des moments de désespoir mais ce n’est pas que ça heureusement, c’est aussi un formidable concentré d’amour et de vie,différente sans doute mais avec autant de valeur qu’une autre, et du coup cela ne nous aurait pas freiné pour avoir un enfant "’aprés"’ … les parents d’enfants handicapés ne sont ni plus courageux ni meilleurs que les autres et ont souvent la même envie que les autres de créer leur famille.Evidemment lorsque le handicap est le résultat d’un problème génétique, on vit différemment les grossesses suivantes j’imagine …parfois aussi il arrive c’est vrai que le quotidien soit tellement lourd qu’on ne puisse effectivement pas y accueillir un petit nouveau, mais en fait, je connais nombre de parents qui, aprés avoir eu un enfant trés lourdement handicapé, ont choisi et eu envie d’en avoir 1 ou 2 ou 3 aprés, et même si cela est difficile à vivre, même si l’avenir angoisse, je crois que cela a été un formidable élan de vie pour eux et souvent cela a été aussi très bénéfique au grand frère à la grande soeur différente
J’ai eu des complications lors de l’accouchement de mon premier enfant. Il en a eu des séquelles neurologiques, et est encore aujourd’hui en rééducation. Mais le désir d’un deuxième enfant s’imposait d’elle-même, indépendamment des petits problèmes de mon premier enfant. Je pense que chaque enfant a son histoire, son trajectoire. On fait un enfant parce qu’on le désire, et non parce qu’on pense que çà va être plus facile qu’avec le premier. Bises.
Ton post m’a fait réfléchir . Je suis la 3 ème d’une fratrie de 4 enfants et le premier , mon grand frère est porteur de handicap. Il a un retard mental . Ma mère à donc eu 3 enfants ensuite. Aujourd’hui en en parlant avec ma mère,elle m’a fait part de ses craintes mais qui se sont vite envolées car elle ne concevait pas d’avoir un seul enfant. Et je dirais tant mieux car aujourd’hui nous sommes là pour épauler ce frère , qui est tout de même autonome puisqu’il vit seul,travaille en CAT et est très sociable ! Et c’est une sacré leçon de vie d’avoir un frère handicapé car il m’a beaucoup apporté. J’en ressort plus forte,grandit,plus à l’écoute,plus tolérante…et j’en oublie 😉 Merci pour ce post car moi-même je me suis posée la question. Ayant un frère handicapé , ai-je le risque de transmettre ce handicap à mes enfants… Mais peu importe car ce frère je le considère aujourd’hui comme une force même si cela n’a pas été facile tous les jours. Bises.
je ne sais pas comment je réagirais mais j’ai toujours admiré mes parents pour avoir eut le courage de faire le 3éme après 2 première grossesse difficile et la cadette handicapée.
Je suis née prématurée avec une toxoplasmose que ma mère a contracté en fin de grossesse et qui m’a causé de petit soucis(je suis amblyope), ma cadette est née une semaine avant mais l’accouchement c’est super mal passé, pas tourné,les pieds en premier,cézarienne d’urgence ,arret cardiaque…autant dire que ça été terrible.Elle a passé 5 ans dans un centre spécialisé petite puis dans une école pour sourd et muet, 20 ans plus tard diagnostiqué autiste…quand ma mère a su qu’elle attendait un 3 ème,elle a eut peur ,très peur,c’est vrai pour ma sœur et moi,ça c’était pas bien passé mais elle l’a gardé et ils nous ont élevé comme ils ont pu car s’occuper d’un enfant handicapé,c’est prenant et fatiguant.
Je suis désolée d’avoir été dure avec toi.
Effectivement, au final tu ne sais pas comment tu aurais réagi si tu avais eu un enfant porteur de handicap. A la lecture de ton article, cela ne ressort pas du tout et du coup je le trouve très dur à lire pour un parent d’enfant porteur de handicap ou ayant un risque d’en transmettre un.
(j’ai lu le post que tu cites en lien, effectivement il y a des similitudes. Je suppose qu’on passe toutes plus ou moins par cette phase de solitude extrême, même si les circonstances ne sont pas tout à fait les mêmes).
A bientôt.
Mon post est sans doute trop rapide. Je l’ai écrit comme ça, sur un coup de tête… il aurait très certainement mérité d’être plus creusé.
A bientôt
Ton expérience que tu me décris ici me fait beaucoup réfléchir. Tu me donnes des frissons tant c’est beau… j’imagine en effet qu’il t’a apporté beaucoup… et lui a dû recevoir (et continue de recevoir) beaucoup de la part de ses 3 frères et soeurs.
Merci pour tes mots
Les échanges dans les commentaires montrent que tu es ouverte d’esprit et prête à réfléchir.
Merci pour ça, et à bientôt 🙂
Mon fils n’est pas handicapé a priori mais suite à sa naissance compliquée, il demande de l’attention et des soins constants. Son suivi à l’hôpital est régulier et la vie est du coup très sportive mais cela ne m’empêche pas de penser à un second. En fait, aux yeux des autres, on a une vie différente mais pour nous, c’est juste la vie. Je me suis toujours dit que je n’arriverais jamais à gérer un handicap ou une maladie de plus que la mienne, mais quand la situation est là, elle est comme ça et puis…voilà!
Je crois tout simplement qu’il est impossible de se mettre à la place des autres en pareille situation. On ne peut que projeter ses propres peurs, évaluer ses propres limites… Et puis les humains ont une capacité d’adaptation insoupçonnée. Quand on a un enfant, on doute de sa capacité à en aimer un deuxième, et puis lorsque ce dernier arrive, cette crainte parait si futile ! Cette famille a certainement connu ces phases de doute intense, mais elle s’est déjà prouvé qu’elle pouvait gérer le handicap.
bonsoir,
C’est un bel article
mais j’ai une question à tout ceux qui on écrit, comment avez vous fait, je m’explique, j’ai un garcon de 7 ans qui a un retard moteur globlalisé, il marche pas, juste en deambulteur, malheureusement j’ai trop envie d’avoir un second, mais je m’inquiete pour ce qui a autour, c’est à dire lui il est en fauteuil et comment gérer la poussette.
Si vous avez eu de aides.
Comment gerer les rendez vous avec poussette et fauteuil
J’ai pleins de questions
Bonjour a tous, je suis la maman d un petit garcon de 12 ans maintenant attei’t d un handicap moteur du a un spinabifida et egalement d un enfant de 13 ans leur papa nous a laisser apres son retour de l hopital cela a ete tres difficile pour moi mais je peut vous assurer que l on en ressort plus fort et plus mature apres un tel evenement je n avais a l epoque que 20 ans quand j ai eu mon petit garcon et je les ai elever seule durant 8 annee aujourd hui je suis de nouveau avec quelqu un qui accepte mes deux enfants et nous avons decider d avoir un autre enfant ensemble suite a la demande des deux premier j ai bien entendu beaucoup de crainte mais je veut croire que tout ce deroulera bien encore une petite chose malgrer les haut et les bas je ne me vois pas vivre sans eux et mon petit lou a malgre tout une joie de vivre au point qu il me donne envie d avancer et de me battre c est mon petit rayon de soleil bonne journee a tous