On ne choisit pas qui l’on est… En tout cas pas totalement. Il y a des trucs que l’on porte en soi, et que l’on gardera toujours, qu’on le veuille ou non… Et puis il y a des choses que l’on change, que l’on façonne parce qu’il le faut, parce que c’est évident ou parce qu’on n’a pas le choix. Voilà, quand on est petit, on naît avec un bagage, un caractère et tout ça se peaufine avec le temps… On ne se choisit pas, et pourtant…
Moi, par exemple, je ne voulais pas être cette fille-là…
Non, j’aurais voulu être une autre…
Ou, plutôt une comme moi mais différente. Parce que oui, il y a quand même des bouts de moi que j’aime… Ils font que je suis moi et moi, ça, j’aime bien… Mais voilà, y’a aussi ces petits bouts de moi que je n’aime pas.
Ils m’ont parfois pourri la vie, ils me l’ont rendue compliquée… Ils l’ont rendu pas sympa à vivre… Parfois… Ils m’ont fait douter, craindre, avoir peur…
Moi, quand j’étais petite, j’étais timide.
Je ne me faisais pas des amis facilement. Ce n’est pas que je ne voulais pas, hein, c’est juste que je ne pouvais pas. J’étais totalement bloquée à l’idée d’accoster quelqu’un… Et ce à 6 ans comme à 26… J’étais bloquée à l’idée de parler à quelqu’un au téléphone (ça m’arrive encore parfois aujourd’hui) ou bloquée à l’idée de parler face à plusieurs personnes.
A chaque fois, c’était la même histoire : j’avais peur de me ridiculiser, d’être moquée ou, pire, d’être considérée comme une ratée… parce qu’au fond, c’est ce que je pensais de moi.
Voilà, j’ai longtemps eu le sentiment d’être une ratée !
J’étais celle que l’on prenait grand soin d’éviter d’inviter aux fêtes d’anniversaire (on n’invite pas une timide coincée… c’est le honte). Et puis qu’est-ce qu’on a pu se moquer de moi. Le collège a sans doute été la pire des périodes pour ça. Du coup, j’en garde de sales souvenirs. S’il y avait une crasse à faire à quelqu’un, c’était pour ma pomme !
Aujourd’hui, on parle de harcèlement dans les écoles. A mon époque, on n’en parlait pas. Pourtant il était bien là. J’en ai souffert. J’ai eu peur de Stéphane qui trouvait toujours un truc pour me faire mal tout en ricanant… J’ai crains Claire dont les paroles n’avaient pour but que de m’enfoncer plus bas que terre. Et il y a eu les autres qui m’ont conforté dans l’idée que j’étais médiocre, inintéressante, moche… ratée. Heureusement, je me raccrochais à quelques amis : Alexandre, Cyril, Magalie, Angélique et même la grande là, Céline. Voilà ! Heureusement qu’il étaient là !
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Moi j’avais envie d’être cool…
Au lycée, c’était un nouveau départ. J’ai trouvé de nouvelles têtes, de nouveaux amis. C’est là que j’ai connu Alexandra, Valérie, Laëtitia, Fanny et Fanny (oui, elles étaient 2) ou encore Cédric et Olivier. J’en oublie peut-être, sans doute. Avec eux, c’était différent… Mais j’étais quand même loin d’être cool et loin d’être invitée aux fêtes d’anniversaires. Fallait pas déconner non plus !
Moi, au fond, je savais bien que j’étais une fille plutôt cool. Mais bon, personne ne voulait vraiment le voir. D’ailleurs, j’ai même compris récemment (c’était il y a 3 ans) qu’on me voyait encore aujourd’hui comme une fille plutôt coincée. Ce constat m’a fait un mal terrible. J’en ai pleuré… beaucoup… Je ne voulais vraiment plus de cette image qui me colle à la peau et qui, pourtant, ne me correspond pas !
Parce que je ne suis pas coincée… Loin de là !
Je suis certainement bien moins coincée que beaucoup… Je ne suis pas la petite fille sage qu’on imagine. Non.
Je ne suis pas/plus cette gosse qui a peur de tout… Non, j’aime les défis, j’aime me surpasser… J’aime vivre de nouvelles expériences, me faire peur et toujours aller de l’avant. J’aime faire des trucs un peu fous. Mais, surtout, je ne veux pas être cette fille-là, celle qu’on croit que je suis.
7 comments
Ce n’est pas toujours facile de s’accepter tel qu’on est. Mais c’est aussi difficile d’être coincée dans un rôle qui ne nous correspond pas vraiment. Je comprends tout à fait que tu veuilles qu’on te voit telle que tu es et je suis sure que c’est le cas pour un grand nombre de personnes qui t’entoure ! 😀
Je pense que oui heureusement… mais j’ai toujours cette carapace de « pas moi » collée à la peau 🙂
Je me reconnais beaucoup dans ton texte 🙂
ça me fait me sentir moins seule !
Idem, je suis dans ton cas. J’étais toujours la bonne copine qu’on vanne mais qui au fur et a mesure qui se renferme. J’étais la bonne copine aux récrés mais je n’étais pas non plus invitée aux anniversaires … Et à chaque fois que je recommencais a zero dans un nouveau lycée ou un nouvel IUT ca se reproduisait. je n’ai jamais trop compris le pourquoi du comment … Mais les faits sont la. Tous mes « potes » de lycée et d’iut me voit comme la fille tirée a 4 épingles qui n’a jamais rien fait de mal, qu’on peut vanner encore et encore …
Aujourd’hui dans le monde du travail, ce n’est plus du tout le cas. Mais des que je recroise quelqu’un de cette époque, je redeviens timide, rougissant en moins de deux … Comme quoi ca laisse des traces …
Oui ça laisse des traces ! ça ressurgit parfois aussi mais c’est tellement pas moi ! J’ai du mal à comprendre le pourquoi du comment moi aussi !
[…] J’voulais pas être cette fille-là… […]